Les Femmes savantes

Dans cette comédie presque illisible de nos jours, du moins pour les jeunes générations, car versifiée en alexandrins, Molière se livre à une double satire, celle des intellectuelles et féministes de son temps et d'autre part du petit monde littéraire parisien.
Sa critique du féminisme est datée et contraire au mouvement de l'histoire (il ne pouvait savoir combien les salons de ces intellectuelles seraient importants pour le mouvement des Lumières). Il fait toutefois des portraits psychologiques impeccables de ces "bas bleus", l'une amoureuse frustrée et délaissée, l'autre dragon domestique, la troisième vieille fofolle érotomane, encore que marqués d'un certain sexisme avant la lettre.
Quant à la satire du monde littéraire parisien, elle est restée d'une validité très actuelle, avec ses comportements risibles, mesquins, ses hypocrisies, ses "renvois d'ascenseur", sa prétention et son autosatisfaction, sa futilité. Que de Vadius et de Trissotin continuent à fréquenter les salons et éditeurs parisiens (ou d'ailleurs) ! Et ce sera dans les Illusions perduesDe Balzac que continuera la description de ce milieu bien particulier... En attendant Jourde et Naulleau...