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3,68

sur 1867 notes
Pendant mes longues et interminables années scolaires, Molière ainsi que d'autres auteurs était mon rayon de soleil, lire ses textes, apprendre des scènes, les jouer n'était que du bonheur. Une relecture c'est se souvenir de bons moments.
Molière a l'art de brosser les portraits. Même si certaines expressions sont tombées en désuétude, les traits de caractère se retrouvent toujours dans des situations différentes mais les questions posées, se posent encore et certaines de ses réflexions sont toujours d'actualité : avoir et paraître ou être, suivre une mode ou rester soi-même.Raisonner à tout prix et pour tout ou se contenter d'agir.
Avec Molière, on retrouve toujours des amoureux, un couple qui se dispute, des gens de bon sens et des profiteurs, le tout dit avec humour et malice.
Lire une de ses pièces, c'est retrouver un vieil ami et passer un bon moment.

Lu dans le cadre du Challenge solidaire 2019.

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Voilà une comédie bien menée par Molière tout en vers.

Les personnages sont regroupés en fonction de leur attachement. D'une part nous avons, Philaminte, Bélise et Armande qui se plaisent à l'érudition et à écouter les paroles du faux savant Trissotin et ne remarquent pas qu'il ne s'intéresse qu'à leur fortune.
De l'autre, Chrysale, Henriette et Ariste qui ne se laissent pas berner et s'opposent aux désirs des trois autres femmes.
Les deux parents veulent marier leur fille Henriette, mais ils ne s'entendent pas sur qui sera leur futur gendre.
Un tour de maître fera voir qui des deux fera le meilleur gendre pour leur fille.

Molière fait durer le suspense sur qui sera le mari d'Henriette en se moquant ouvertement de Philaminte et de son attachement à l'érudition et qui montre toute sa naïveté, mais aussi de Chrysale car il est totalement soumis à sa femme ce qui en fait un homme très agaçant.
Il nous montre à quel point la bêtise humaine n'a pas de limites.
Armande, la soeur d'Henriette est juste horrible et sa jalousie est sans fin quitte à détruire le bonheur de sa soeur.
Henriette reflète la bonté et c'est le personnage qui a le plus de coeur.
Clitandre est tombé amoureux en premier d'Armande, qui lui a préféré la philosophie puis d'Henriette qui est aussi amoureuse de lui.
A l'époque, les femmes n'avaient guère le choix face à leur mari et pourtant ici Molière nous montre que c'était Philaminte qui décidait à la place de Chrysale, jusqu'à ce qu'il se réveille enfin car cela devenait réellement insupportable.
Heureusement que l'intelligence d'un des personnages va permettre de trancher sur le futur mari d'Henriette.

Le dénouement de l'histoire m'a fait sourire car Molière utilise le vice pour finir en beauté.

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C'est une pièce de Molière ( 1672 ) sur la condition des femmes de la bourgeoisie, mais aussi des autres classes sociales, au XVIIè siècle.
Le deuxième problème abordé, comme souvent chez l'auteur, est celui des mariages arrangés.
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Henriette veut se marier avec Clitandre qui l'aime. Mais sa mère, Philaminte, qui se targue d'être une femme savante, veut la marier à Trissotin, un bel esprit qui, quand il déclame ses vers, fait se pâmer Les Femmes Savantes !
Trissotin semble intéressé par Henriette, et Chrysale, le père, qui va pour Clitandre, est près de céder devant "sa femme, qui, chez lui, porte le haut de chausse."
La dispute des deux époux, chacun pour son poulain ( son futur gendre ) devant le notaire est cocasse !
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Pièce agréable à lire.
Quelque part, je donne raison à ces trois femmes savantes de vouloir, avant le MLF, se libérer du joug des hommes qu'elles subissent comme filles, puis comme épouses.
Mais ici, la raison en est ridicule, et, si le ridicule ne tue pas, il permet au spectateur ou au lecteur, comme dans Gargantua, de se poser des questions en contournant l'autorité de censure.
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Tous les chemins mènent à Molière. Ses comédies, courtes et enlevées, sont des friandises que, personnellement, je savoure de loin en loin, avec un plaisir qui n'est pas sans évoquer le bonbon oublié de l'enfance, dont la saveur vous ramène sur les bancs de l'école ou à la Comédie Française pour votre première sortie théâtre.

Avec "Les Femmes Savantes", Molière se moque ouvertement du pédantisme parisien qui se proclamait alors dans les cercles bourgeois plus élevé que les moeurs de la Cour et dénigrait le courtisan versaillais, faute de pouvoir l'égaler. Avec la pensée que l'érudition supplante aisément l'éducation, la Précieuse se gavait par conséquent de "philosophie" et de "poésie", et cultivait son "bel esprit" et ses manières, forgeant sur des chimères un empire et des privilèges spirituels à défaut d'en posséder de plus matériels.

Sur un thème analogue aux "Précieuses ridicules", "Les Femmes savantes" nous transmet tout le génie de Molière, sa vision sans concession de ses contemporains, la flatterie sous la satire vis-à-vis d'une Cour - dont il vivait des largesses -, une observation et une analyse acérées, mais nuancées par l'humour, la farce et le pied-de-nez. La lutte du bon sens contre l'utopie et du pragmatisme face à la philosophie ne laisse presque aucun personnage à l'abri du ridicule, pour le plus grand plaisir du lecteur et/ou du spectateur.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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1672 : « Les femmes savantes » … enfin, qui font voeu de s'instruire alors que la coutume du moment les relègue à savoir « connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse ».
Mais leur démarche n'est-elle pas vaine et « nourrie de viande creuse » (« Si vous songez à nourrir votre esprit, C'est de viande bien creuse, à ce que chacun dit. ») ?

On a souvent réduit cette comédie à l'instruction, nécessaire ou non, des femmes. Certes, il s'agit là un des ressorts de la pièce ; néanmoins, il s'agit à mes yeux d'un point de vue un peu réducteur dans la mesure où les personnages évoluent dans un environnement obnubilé par la question du mariage et l'opposition entre « femme savante » et femme (mère) au foyer ; et de l'organisation familiale qui s'ensuit…

Et comme toujours chez Molière, une quantité de répliques passées dans le langage courant : « Jusqu'au chien du logis il s'efforce de plaire. », « Qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage. » J'en passe…
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Une relecture qui fut une véritable redécouverte enthousiasmante. J'avais pratiquement oublié l'essentiel de l'intrigue mais très curieusement je me suis surprise à compléter des vers dès les premières syllabes comme si j'avais appris des scènes entières par coeur, alors que je suis à peu près sûre que ce n'est pas le cas ! Pour le fond j'avais le souvenir d'une pièce pas très tendre envers les femmes, mais il faut reconnaître que Molière l'est encore moins avec Trissotin. Et en fait aucun personnage de la pièce n'est exempt de défauts ou de ridicule. Ce qui redonne toute sa valeur à l'expression de la plus modérées de ces « femmes savantes », Armande, qui exprime avec audace le rejet de la famille et de l'enfantement. Mais ce que j'ai le plus apprécié dans cette pièce, c'est la finesse de la langue et de l'humour de Molière, bien plus subtil que dans les comédies les plus célèbres, entre les répliques de Martine en langage populaire, mais en alexandrins, et les échanges entre Trissotin et Vadius, d'abord élogieux, mais qui deviennent insultants. Les personnages passent leur temps à s'envoyer des piques acérées, que ce soient entre soeurs, entre époux ou entre mère et fille, et le résultat est un vrai régal jubilatoire.
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– du grec, ô Ciel! du grec! Il sait du grec, ma soeur!
– Ah, ma nièce, du grec!– du grec! quelle douceur!
Quoi, Monsieur sait du grec? Ah permettez, de grâce
Que pour l'amour du grec, Monsieur, on vous embrasse.

C'était un tel régal de revoir la célèbre pièce de Molière, hier, à la Porte Saint Martin, dans la belle mise en scène de Catherine Hiegel, et surtout avec de tels acteurs ( Jaoui, Buyle, et surtout Bacri), que je ne peux résister au plaisir d'en parler, même si chacun connaît la pièce par coeur !

Une bonne mise en scène, c'est toujours une redécouverte du texte et, pour la première fois, j'ai trouvé à ces Femmes savantes une ambiguïté réjouissante, une complexité insoupçonnée et une éclatante modernité!

Trois femmes savantes, Philaminte, Bélise et Armande, font la pluie et le beau temps chez le pauvre Chrysale, "bon bourgeois"complètement dépassé par l' invasion de livres, de planches anatomiques, de lunettes braquées sur le ciel, et par la présence obsédante, jour et nuit, de deux "beaux esprits" , Trissotin, un poète précieux, et Vadius, un helléniste distingué, qui viennent éclairer de leurs lumières sa femme, sa belle-soeur, et sa fille aînée …quand lui voudrait un peu de paix et de calme- et rêverait de reprendre un peu d'autorité sur sa maisonnée.

Face à la dictature de la pensée en effervescence, il existe bien une certaine résistance mais elle manque de concertation, d'organisation : celle de Chrysale, bien sûr, - mais qu'il est faible et timoré devant sa femme ! , celle de Martine, la bonne, une « âme villageoise », qui a les pieds sur terre - mais les savantes l'ont chassée du logis pour offense à la grammaire ! – celle d'Henriette, la fille cadette, et de son Clitandre, ancien amant malheureux de la soeur aînée, - mais que peuvent ces amants contre la tyrannie d'une mère et la jalousie d'une soeur ?- et celle, enfin , d'Ariste, le frère de Chrysale, qui regarde d'un oeil extérieur et dubitatif les faibles efforts de son frère pour imposer sa volonté dans son ménage saisi de folie...

Qui sont-elles donc, ces trois savantes qui agitent la maisonnée et y font la loi ?

Trois pédantes, une version upgradée des Précieuses ridicules ?

Trois féministes dans un monde d'hommes qui veut qu'une femme ait la bague au doigt, le verbe timide, l'oeil à son ménage et la main à tourner le potage?

La connaissance leur sert bien différemment à toutes trois.

Philaminte est certainement la plus cultivée, celle chez qui la culture est la plus intériorisée, la plus sincère…mais aussi la plus implacable : chez cette femme mariée, admirée et crainte de son mari et de ses filles, - un « vrai dragon » du foyer dit Chrysale- , la culture est devenue outil de pouvoir, instrument de domination. Chez cette étrange disciple des Grecs et de la philosophie, chez cette scientifique curieuse des plus récentes découvertes, pas le moindre souci pédagogique, pas le moindre sens du débat, pas le plus petit doute…elle assène les vérités comme des ukases et ses ordres ne sont jamais ni motivés ni argumentés.Elle va même jusqu'à affirmer des absurdités avec un aplomb total: "J'ai vu distinctement des hommes dans la lune." Elle se ferme sur son savoir et s'y barricade, comme si elle avait peur de s'affaiblir en entrant en dialogue avec ceux qui ne pensent pas comme elle. Elle est dans le contrôle permanent des autres et d'elle-même, distante, auto-centrée, hors d'atteinte. Agnès Jaoui excelle dans ce rôle: elle y est d'une politesse glacée, ironique, inflexible.

Bélise est une vieille fille un peu nympho à qui les romans ont tourné la tête : chaque homme, pour elle, est un admirateur secret, un amant muet. Son savoir est un miroir aux alouettes. Mais elle a, pour le partager, une inépuisable patience pédagogique : ses connaissances, elle les expose avec la même force que Philaminte en fait son domaine réservé. Dans la mise en scène de Hiégel, elle trippe en permanence, ravie, extatique, à fond dans le fantasme…Formidable interprétation d'Evelyne Buyle !

Quant à la jeune Armande, la culture est l'écran qui la protège du monde dangereux de l'amour et des hommes. Elle les tient à distance derrière une froideur faite de peur et de frustration. La mise en scène de Catherine Hiégel en fait une hystérique qui s'évanouit à chaque fois que le réel la serre de trop près.

Protection contre le sexe, instrument de pouvoir, fantasme de jeunesse …voilà trois fonctions inattendues du savoir féminin , correspondant à trois âges de la femme bien distincts : la jeunesse, la maturité, la vieillesse…

L'éducation des filles est observée par Molière comme une expérience scientifique!

Dans cet étrange aquarium, entre deux eaux, naviguent des poissons inquiétants : Trissotin et son « ami » Vadius, l'helléniste, auteurs de pacotille et vrais escrocs, si infatués de leur prétendu talent qu'ils en exploseraient presque, comme des baudruches. Chacun peut voir les ridicules et la bêtise de ces versificateurs de deux sous, leur vanité n'a d'égale que leur immense nullité. Mais nos trois savantes, malgré toute leur science, sont aveugles.. Elles sont flattées que de tels hommes fassent d'elles les arbitres de leurs talents…

Nouveau mirage qui prend le féminisme au piège d'un machisme mal grimé…

Molière s'était réservé le rôle du timoré Chrysale, et c'est Jean-Pierre Bacri, notre ronchon, notre atrabilaire national qui, contre toute attente, campe, dans la mise en scène de la Porte Saint Martin, ce mari soumis, ce chef de famille détrôné. Il donne au personnage une amabilité, une bonhommie un peu pataude qui atténue sa pusillanimité- on l'oublie presque, on l'excuse-, il a pour la vieille Martine qu'il baise sans arrêt sur le front, la tendresse d'un grand fils pour sa vieille nounou. Quant à la relation avec sa femme, il met une sorte d'attendrissement à ne la point heurter de front qui fait penser qu'il l'aime trop pour la contrecarrer et ménage la fragilité qu'il sent derrière sa carapace de certitude.
Bref, il donne une épaisseur si humaine au personnage de Chrysale qu'on est presque surpris quand tout à coup, une brève révolte fait revenir sur scène le Bacri râleur de Cuisine et dépendances, que nous connaissons bien !

Tant de virtuosité et de brio servent à merveille le mystère de la pièce : qui est ici visé ?

La facilité serait de dire que Molière, un peu macho, un peu réac, nous montre avec Henriette une femme selon son coeur, naturelle, docile, aimante, bien décidée à faire une bonne épouse et rétive à cette science ostentatoire qui caractérise les autres femmes de sa maison. Une bonne petite femme d'intérieur, pas une bas-bleu.

Mais Chrysale et même Henriette se défendent bien mal, leurs arguments sont sans portée- leur démission enlève toute force à leurs thèses conservatrices - quant à Martine, au dernier acte, elle se montre un avocat nettement plus convaincant…mais c'est une simple bonne, et bien rustique...elle n'a pas le culot d'une Dorine!. Personne ne sort réellement les femmes savantes de leur savoir enragé, de leur émancipation illusoire: Il faut une double duperie pour ouvrir enfin les yeux de Philaminte,mais elle est aussitôt persuadée que c'est elle qui sauve par sa clairvoyance la famille du désastre…

Entre les excès des unes et les frilosités des autres, la pièce ne choisit pas : les femmes savantes restent dans l'illusion de leur compétence, et les traditionalistes dans celle de leur bon droit. Il faudra attendre encore quelques siècles pour que les points de vue se rapprochent…un peu.

Pas facile d'être une femme savante dans un XVIIème siècle qui voit l'émancipation intellectuelle des femmes comme une menace..Le féministe XVIIIème verra progresser leur statut..mais que de patience encore avant de leur reconnaître le droit d'étudier, de choisir, de décider de leur vie…

C'est ce que semble nous dire la mise en scène subtile de Catherine Hiégel dans la scène finale qui laisse les trois savantes entre elles, blotties les unes près des autres, comme des oiseaux fragiles et chantant, à trois voix, dans la pénombre qui lentement retombe sur elles…
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Pièce que je n'avais pas eu l'occasion d'étudier au collège et que je suis ravie d'avoir découverte. Molière se lit et se savoure à tout âge. Un grand classique du théâtre, cependant cette comédie qui met à mal une trop grande instruction des femmes est à notre époque un peu dépassée. Nous y retiendrons cependant un combat toujours d'actualité, celui du bon sens et de la simplicité contre la pédanterie et la vanité.
Une oeuvre très agréable à lire, très divertissante.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Encore une pièce de Molière qui fait mouche. Cette satire de la vanité fonctionne toujours autant! Molière (s')interroge également sur la condition de la femme (féministe de son époque?), sujet toujours d'actualité aussi.
À travers cette pièce et d'autres, Molière a toujours démontré les excès et les dérives des moeurs de ses contemporains, mais on se rend compte, qu'au final, beaucoup de choses n'ont pas (peu) changé depuis son époque!
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Quel plaisir de revoir cette pièce sur scène ! J'avais oublié que son thème central était la condition de la femme : doit elle être soumise à son mari ? L'étude et la connaissance rentrent-elles dans sa condition ou son rôle ne se limite-t-il pas à savoir tenir une maison ? Thèmes que l'on voudrait ne plus être d'actualité mais qui reviennent à grands pas.
Molière ne juge aucune des femmes et, au contraire, on sent sous sa plume une immense tendresse pour toutes.

A revoir ou à relire assurément.
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