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Citations sur Emergence 7 (23)

Nous vous confirmons donc, grâce aux informations fournies par nos sources, qu’outre l’armement très spécifique utilisé ce jour-là par les différentes armées nationales, les enregistrements administratifs des bases scientifiques de l’ONU, sur la période ayant précédé le drame, révèlent que… (suite de l’article disponible pour les abonnés)
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Premières lignes…

Vingt ans que je n’ai plus mis les pieds sur l’île où j’ai grandi. Pour ma défense, nos adieux, à elle et moi, ne se sont pas faits de la plus paisible des façons. Vingt ans de souvenirs ressassés, de visages oubliés, de paysages déformés par le temps.

Vingt ans de cauchemars récurrents, également.

Et ce matin, elle est là, face à moi, émergeant progressivement de la brume dans laquelle s’enfonce le bateau affrété par le gouvernement. Dans moins de dix minutes, nous accosterons, quelques autres passagers et moi. Ainsi, évidemment, que la trentaine de soldats qui nous accompagnent. Pardon, pas des “soldats”. Des “agents de protection”. L’armée a été très claire sur cette terminologie. Ils sont là pour s’assurer que tout se passe bien, rien de plus. Et les armes automatiques qu’ils tiennent ne changent rien à l’affaire, n’est-ce pas ? En tant que survivants, nous avons le droit de visiter le mémorial avant son ouverture publique. Un privilège que j’ai décidé d’honorer après, oh, à peine deux mois d’hésitation. Là, tout de suite, je me dis que j’aurais peut-être dû hésiter encore quelques années de plus… Qu’est-ce que je fous ici, bordel ? J’ai discuté avec Romane, hier. Cinq minutes de conversation téléphonique. Un record. Je lui ai demandé si elle venait. Réponse : “Non.” Ou plus précisément : “Non. Qu’ils aillent se faire foutre.” Romane est devenue assez vulgaire, ces derniers temps. Je crois que je la comprends. Nina, elle, a eu droit à une visite en avant-avant-première, la semaine dernière. Il faut croire que ça paie, d’être présidente de l’Association des survivants de l’Émergence 7.

Alors que le bateau se rapproche, je sens mon cœur qui bat de plus en plus fort. Je ne sais pas ce que je ressens. Je sais juste que j’aurais aimé que les autres soient là avec moi. Mais, eh bien, les autres, ils ne sont pas là. Plus là. Ni sur ce bateau ni nulle part. “Les autres”, ils ne font pas partie des survivants de l’Émergence 7. “Les autres”, ils sont restés, comme mes cauchemars, coincés dans cette journée-là. Le bateau arrive. Plus que quelques secondes avant de revivre tout ça. Je ne suis pas prêt. Mais je crois bien que je ne le serai jamais.

Alors je referme mon ciré, je mets ma capuche et, les mains serrées en poings dans mes poches, j’attends que les soldats baissent la passerelle, entouré des autres visiteurs. Personne ne parle. De toute façon, il n’y a rien à dire. Face à moi, c’est juste l’île où j’ai grandi. L’île où, ce jour-là, j’ai perdu mes amis. Ma famille. Mes espoirs. L’île où tout s’est terminé. La passerelle tape contre le béton du quai. À part l’humidité de l’air, je n’ai rien oublié. Vingt ans plus tard, je suis enfin de retour à la maison. Nous commençons à débarquer, à l’endroit exact où tout a commencé.
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Tout était en bordel, mec… T’aurais voulu ranger ton cadavre, je t’assure.
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Encore aujourd'hui, je suis tout le temps triste, mais je n'ai que rarement peur. J'ai l'impression que, ce jour-là, à force de courir, mon âme a été emportée par le vent.
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Au moment de mourir, le temps s'allonge, oui.
Ce qui n'a duré que quelques secondes m'a paru s'étirer sur plusieurs heures. Mais je n'ai pas revu mon existence; je me suis contenté, plutôt, de sentir mon cœur s'affoler. Ma gorge se serrer. Mes poumons se remplir d'eau de mer tandis que mon visage, mes yeux, mes narines me donnaient l'impression de gonfler à en exploser. Mon visage rentrait dans mon crâne, mon corps se retournait sur lui-même.
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C’était le tout dernier moment avant la fin du monde tel qu’on le connaissait, également. Quelques minutes plus tard, « la ville dans laquelle j’avais grandi » deviendrait à tout jamais « le point d’Émergence 7 ».
Heureusement, ça, je l’ignorais encore.
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C'est marrant, hein, l'adolescence ? La façon dont, avec quelques mots, un regard, une chanson de The Ataris, l'odeur d'une cigarette et le bruit des vagues, on peut tomber amoureux de quelqu'un et ne plus jamais l'oublier.
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Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, peut-être ? Non. […] Ce qui ne te tue pas te rend traumatisé ou handicapé
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Quelques heures d'horreur ont effacé de ma mémoire des années de bonheur.
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comme le matin de ce jour là, sur le quai ,seul j'attends.
Puis la silhouette s'assied à coté de moi sur le bans.
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