Ceux qui furent les grands navigateurs, les vrais marins qui conquirent le monde, aimaient la mer sans le savoir. Ils se plaisaient à la maudire, croyant envier les riches armateurs sédentaires, alors qu'elle était leur raison de vivre. Ils l'adoraient inconsciemment,comme une divinité toute-puissante, redoutable gardienne du secret des terres inconnues
P. 20
Une nuit, tandis que je surveillais le nettoyage de la carène, Ali Omar vint me trouver pour me dire que mon prochain voyage intriguait beaucoup les gens du gouvernement et qu'un certain Joseph Eibou avait été choisi pour m'espionner.
Ce nègre, un métis d'esclave et de somali, était protégé par Lombardi qui l'employait secrètement à moucharder un peu partout.
Il avait demandé à Ali Omar de lui révéler le but de mon voyage, lui laissant entendre que ses informations seraient bien payées....
(extrait du chapitre III)