Avec tact et pudeur (le sexe n'y est jamais abordé, sinon de façon allusive), l'auteur plonge dans ses souvenirs de jeunesse, et ceux-ci deviennent les nôtres. Nous sommes cet adolescent en peine devant lequel s'arrête une enseignante qui va lui révéler la passion. Jusqu'où ira-t-il pour garder cette passion intacte au fond de lui ? C'est le premier amour qui fait le plus de mal et qu'on gardera toute sa vie au fond de son coeur. Qui ruinera peut-être les autres amours et ternira notre bonheur.
Une autre nouvelle, intitulée Droits de succession, laisse entrevoir le drame d'une femme confrontée, trente ans plus tard, au souvenir de la jeune fille qu'elle fut, posant nue pour son père sculpteur et incapable de lui dire non. Elle sera hantée toute sa vie par l'inceste qu'elle a subi et qui l'a forcée à fuir, une nuit de printemps, pour y mettre fin. Les souvenirs jaillissent en elle quand elle hérite de la maison paternelle. Ce soir-là, elle sentira une présence inquiétante dans la petite chambre d'enfant où elle est venue passer la nuit, avant de voir le notaire.
Les autres nouvelles poursuivent la quête de l'éternel féminin, celui qui se cache sous les traits des femmes qu'on croise au fil des voyages, des rencontres, des rendez-vous, et qui ravivent la petite flamme qu'on croyait éteinte. Surtout si la rencontre arrive à un moment de grande solitude,
face à la mer et au bruit des vagues.