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Critique de le_Bison


Zarza déambule dans la nuit froide, décline les rues désertes fuyant la peur sentant la sueur. Une lune, d'un bleu étrange, surgit au détour d'une ruelle, éclaire le caniveau, une eau suinte lentement, désespérément. Vingt quatre heures plus tôt, le téléphone a sonné, réveil douloureux pour Zarza, réminiscence de troubles souvenirs. "Je t'ai retrouvée", dit une voix à l'autre bout de la ligne. J'ai connu des réveils plus chaleureux. On s'échappe peut-être de sa famille, jamais de son passé.

Depuis ce coup de téléphone, j'erre dans le Territoire des Barbares, un lieu où l'ombre inquiète, le silence fait peur, l'enfance ressurgit des méandres d'une mémoire sombre. Je te laisse découvrir le portrait de famille qui se cache, tapie dans l'ombre du temps. C'est glauque, c'est triste et désespéré. La ruelle se nourrit de vagabonds sales et endormis dans la pisse des caniveaux, de travestis déambulant nus sous leur fausse fourrure, de putes mulâtres imbibées de rhum ou de cognac.

Il y a des passés que l'on voudrait oublier. Zarza l'aura compris, elle ne peut plus fuir son histoire. Ces vingt-quatre heures de la vie d'une femme vont la plonger dans l'Enfer de sa vie. Son chemin, une croix. La Reine Blanche et son royaume, à la lueur d'un clair-obscur, Zarza récite son sutra : Respirer et continuer. Coûte que coûte. Pour sa survie, pour son petit frère, pour elle et clore ainsi le trouble qui sévit en elle, un territoire peuplé de descendants barbares de Gengis Khan. Dans ces rues glacées, à l'aube des Tartares, la cloche lointaine d'une église se met à fracasser le silence des âmes et des tombes. Je me demande si je reconnaîtrais le jour de ma mort. Serait-ce un matin grisaille où l'on se lève à l'aube ou une nuit sans lune se déchoit dans le miroir d'un caniveau...
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