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Citations sur Le territoire des barbares (35)

L'enfance est le lieu où tu passes le restant de tes jours.
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Le fracas fait par les anciennes civilisations en s'écroulant n'est, aujourd'hui, pas plus audible que le crissement d'une feuille sèche foulée.
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Respirer et continuer. Dans les pires moments, elle savait qu'il fallait s'accrocher à des choses toutes simples. Respirer et continuer. Il fallait se débarrasser de tout superflu et résister, se cramponner à l'existence comme un animal.
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La ville entière commençait à se couvrir d'une sinistre patine de verglas qui crissait. Dans ce désert inhospitalier et urbain, entre les feux clignotants, marchaient à toute allure Zarza et son chasseur, comme un oiseau suivi à distance par son ombre.
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Désemparée, Zarza allait de pièce en pièce et se trompait parfois de sens tant tout était différent et confus. Ici, la salle de jeux ; non, la pièce où mangeaient les enfants. Et dans ce grand espace inondé d’ombres était la chambre de sa mère. On avait du mal à concevoir que cette pièce désormais vide et triste eût été le théâtre d’un tel mystère. Zarza se rappelait le haut-le-cœur qui la secouait chaque fois qu’elle s’approchait de la chambre maternelle : murmures, pas feutrés, le léger tintement d’une petite cuillère remuant des médicaments dans un verre. Et au fond, adossé à la cloison, l’immense lit, ce temple secret où Zarza fut conçue, cette molle sépulture où maman était morte, ou s’était suicidée, ou bien encore avait été assassinée.
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-Moi, je dis qu’avoir un truc pareil à la maison, c’est dangereux ; si je vous le dis, c’est parce que j’en ai fait l’expérience. Les armes, c’est un truc de barbares, mademoiselle, vous pouvez me croire.
Oui, un truc de barbares. Trinidad avait raison. Conséquence des hordes dévastatrices et violentes qui venaient des confins de la Terre, s’apprêtant à détruire l’ordre en place. Suèves, Vandales, Alains ; multitudes sans foi ni loi qui détruisaient tout sur leur passage, forces de l’obscurité et de la souffrance. Comme ces Tartares qui embrasèrent l’Europe et l’Asie, Gengis Khan et ses féroces guerriers asséchant les campagnes avec les sabots de leurs montures, arrachant les bébés aux bras de leurs mères, violant les vierges, laissant dans leur sillage un flot de souffrance impossible à endiguer. Ce furent peut-être les Tartares qui volèrent à Zarza son enfance, enfance heureuse dont il était impossible de se souvenir même si elle était en photo dans la boîte à musique ; peut-être Gengis Khan fut-il le voleur de toutes les douceurs, lui arrachant son enfance en germe, prometteuse, comme il arracha leur souffle à tous les enfants qu’il égorgea, sans ciller, tandis que la civilisation se consumait lentement dans les braises d’un immense bûcher.
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Respirer et continuer. Ne pas se retourner et aller de l'avant. La seule différence entre ceux qui se sauvent et ceux qui succombent, c'est que, souvent, les premiers ont été capables de faire un pas en avant. Un pas, rien de plus.
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La maison est une tombe, pensa Zarza. Debout, au milieu de la salle de séjour, elle percevait autour d'elle le labyrinthe étouffant des autres pièces. Son ancien foyer était un capharnaüm sordide de volumes quadrangulaires et vides. Comme un rubiscube livré au chaos. Un de ces cauchemars géométriques qui se consument à l'intérieur de nos cerveau quand la fièvre nous ronge. La psychiatre lui avait dit, des années auparavant, que rêver de la maison de son enfance était une représentation de son propre inconscient. Zarza la détestait. Mais cette idée était restée étrangement gravée dans son esprit; maintenant, la maison était, bien entendu, pour elle son propre cerveau coupé en petits morceaux, une effervescence de monstres personnels.
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Si tu n'es pas capable de voir les autres, tu ne peux pas non plus te voir toi-même. Parce que les autres, ceux qui t entourent, ta vie et les engagements qu'elle implique, ce sont les limites qui te font être ce que tu es.
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Il n'est pas de pire enfer que de se haïr soi-même.
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