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Critique de Aerosse


"Fuera Todos" / "Tout le monde au large !"

C'est par ce cri que le Toréador ordonne à ses assistants de le laisser seul dans l'arène face à la bête. Et cette bête c'est l'homme. Pauvre animal à la vue brouillée par les premiers coups infligés par la vie. Comprenez bien que le chaos c'est notre existence et la nuit notre fin, notre profond sommeil. Néanmoins pour atteindre cette nuit éternellement froide il va falloir affronter la peur de la mort. Un rituel commun à tous les Hommes qui ont existé avant nous et qui perdura tant que l'Homme se reproduira. Et c'est bien seul que nous allons devoir vaincre ce supplice. C'est pour ca qu'il nous faut du courage pour le surmonter, comme tant d'autres l'ont fait avant nous. Une dialectique douloureuse qui imprègne tout le roman, chaque action est aussi tôt reflétée sur un miroir ou troublée par les ondes des eaux. Celestino est à la fois Montherlant et son contraire; le sang côtoie la neige; la fraicheur d'une jeune fille accompagne la décrépitude de la vieillesse ...

Mais nous savons tous comment cela va se finir. Tout s'enrobe de fioriture pour rendre la mort plus convenue, pour nous faire oublier notre état tauromachique. Cependant, Célestino n'est pas fourbe et pour ne pas y penser, il plonge lui même dans un tunnel paranoïaque, une ligne droite vers la nuit ; un train infernal. Foncer tête baissée vers la Muleta qui s'agite devant nous. Il aura vécu en égoïste, tué selon ses valeurs et c'est bien comme ca qu'il compte finir sa vie chaotique. Seul. Sans sa fille, sans ses amis. Dans le sang, s'offrir sur l'autel de la nuit.
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