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Citations sur Les jeunes filles, tome 4: Les lépreuses (22)

On met dans son art ce qu'on n'a pas été capable de mettre dans sa vie. C'est parce qu'il était malheureux que Dieu a créé le monde.
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Ce n'est pas l'acte sexuel qui est impur et vulgaire, c'est tout ce qu'on met autour. Il y a moins de bêtise dans la braguette de l'homme, que dans son cerveau et dans son coeur.
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La civilisation dont nous venons d’exposer un des traits principaux n’est pas une civilisation de l’île d’Utopie. Elle a été durant des milliers d’années celle du monde antique, lequel fut vanté ensuite durant des siècles, sans qu’on prît jamais garde que « toutes les grandes choses qui ont été faites par l’humanité antique prenaient leur force dans le fait que l’homme se trouvait à côté de l’homme et qu’aucune femme ne pouvait élever la prétention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique » (Nietzsche). Elle est celle de l’Asie, dont nous vantons la sagesse, en oubliant que le lieu « d’où vient la lumière » est le lieu où la femme n’a aucune place, que sexuelle. Elle gouverne le monde musulman, dont une tradition rapporte que le Prophète a dit : « Quand il est dans le doute, un Musulman consulte sa femme, pour agir contrairement à son avis » (cité par Djâmi). Deux mille ans d’une civilisation différente, sur une partie seulement du globe (Europe et Nouveau Monde), contre les millénaires de cette civilisation-là…

Peut-être à une race future, l’époque du règne de la femme semblera-t-elle aussi dépassée que le semble aux hommes d’aujourd’hui l’époque où régnait le prêtre. L’Hamour aura disparu comme les grands sauriens du secondaire. La conception moderne du couple (sublimation, casse-tête et frénésie) causera le même ébahissement horrifié que nous cause le mariage entre frère et sœur ou la prostitution sacrée dans telle civilisation antique. Il est possible que cette période de santé ne dure qu’un temps : les civilisations sont éphémères par nature, comme les régimes politiques. La quantité de bêtise humaine reste vraisemblablement toujours la même ; quand on l’a fait disparaître ici, elle renaît là, à la manière des furoncles (quelle liste étourdissante à dresser, des âneries successives de l'humanité ?), mais il arrive qu'entre deux furoncles il y ait un moment de répit. Si une civilisation où la femme ne régnera plus n'est qu'un répit dans la furonculose de notre planète, il est malgré tout honorable d’avoir été de ceux qui l’ont appelée.
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Une civilisation – la nôtre – où la littérature tant populaire qu’académique, le journal, le cinéma, la radio, la romance ressassent le slogan : « ce que femme veut » ; où ils ont fini par le faire croire aux hommes ; où, depuis des siècles, ils ont établi, assuré, envenimé ce pouvoir de la femme, qui serait anodin sans eux, et forcent l’enfant et l’homme à béer devant elle, par une conspiration immense de l’opinion, de la morale, d’innombrables lieux communs (ainsi le fermier, et sa fille, et le petit gars, bâton au poing, tapent à tour de bras sur l’étalon pour le faire aller à la jument) ; toutes les puissances sociales coalisées, une gigantesque organisation de montage de cou, qui fait apparaître dérisoires la publicité des grandes firmes et la propagande des États totalitaires ; – et comme l’idolâtrie de la femme signifie pour un homme abandon de son indépendance et de sa dignité, et tous les désordres, on a devant ce battage le même sentiment d’horreur que vous cause la réclame pour quelque alcool meurtrier. Si les femmes, au moins, étaient assez fières ou assez fines pour envoyer au diable leurs affreux chevaliers ? Si elles accueillaient avec des trognons de choux le toucheur de bestiaux déguisé en conférencier, ou le cinéaste-qui-donne-des-poncifs-comme-le-pommier-donne-ses-pommes, dont les boniments à l’eau de rose les déshonorent : « Fichez-nous la paix avec Ève victorieuse. Des défenseurs de votre espèce, triste avantage. Nous avons besoin du respect que nous méritons en tant que personnes humaines ; mais, votre galanterie, nous la vomissons. » Las ! pas l’ombre de vomi. Les plus délicates en redemandent.

Si la femme règne, malgré une indignité manifeste, malgré une incapacité dans sa propre partie elle-même dont témoignent son manque de clairvoyance, sa faiblesse de jugement, ses puériles « ficelles », ce n’est donc que par la bêtise de l’homme.

Cette bêtise vient en partie du désir. Désirant, l’homme flatte l’objet désiré, pour conquérir ses faveurs, et surfait ses charmes, pour justifier sa convoitise, autant que les faiblesses qu’elle entraîne, à ses propres yeux et aux yeux des autres. Mais cette bêtise n’est pas impliquée nécessairement par le désir. Les peuples de l’antiquité, les peuples de l’Orient, dont certes nul ne met en doute leur désir de la femme, la situaient ou la situent néanmoins à sa vraie place.

Cette bêtise vient surtout des séquelles de l’idéologie appliquée jadis à la femme : amour chrétien (le fanatisme du mariage), amour courtois, amour romantique, etc. (développer).
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 Moi, je crois que, quelqu’un qui aime une autre personne, si un jour il n’imagine plus qu’elle est en train de se faire écraser, eh bien, c’est simplement qu’il l’aime moins.
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 Si je pense que le roman est un genre littéraire périmé ? Non, Monsieur, ce qui est périmé, c’est l’absence de talent. Le talent soutient n’importe quel genre littéraire. 
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Cette prostitution du pathétique que sont les imbécillités des films.
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Le duel constant qu'il y a chez le mâle entre sa générosité et son égoïsme crée en lui une atmosphère de désarroi qui épouvante, apitoie et fascine la femme.
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Tout homme qui tombe malade devient bon et pardonne, et que le premier geste de l'homme qui guérit est celui qui sévit.
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Le drame n'est pas de perdre la vie, mais de perdre le bonheur. S'il n'y avait pas de bonheur, il n'y aurait pas de peur de la mort.
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