La voix m’a posé une question : « Est-ce que cela valait la peine ? » et ce qu’elle voulait dire concernait la vie que j’avais menée jusqu’à ce terme, et le jugement que je portais sur sa valeur, sachant désormais ce que je savais.
Pas un seul de ceux que j’ai interrogés n’a prétendu sortir de l’expérience « purifié » ou amélioré. […] En fait, la plupart ont spécifié qu’ils se sentent comme en travail, en recherche. Leur vision leur a assigné de nouveaux buts à poursuivre, de nouveaux préceptes moraux, et a renforcé leur détermination à modeler leur vie en accord avec ceux-ci ; mais en aucun cas elle ne leur a inspiré l’idée d’un salut instantané ou d’une infaillibilité morale.
Pas un seul de ceux que j’ai interrogés n’a prétendu sortir de l’expérience « purifié » ou amélioré. […] En fait, la plupart ont spécifié qu’ils se sentent comme en travail, en recherche. Leur vision leur a assigné de nouveaux buts à poursuivre, de nouveaux préceptes moraux, et a renforcé leur détermination à modeler leur vie en accord avec ceux-ci ; mais en aucun cas elle ne leur a inspiré l’idée d’un salut instantané ou d’une infaillibilité morale.
Le corps de l’esprit, qui se trouvait jusque-là en lévitation (étendu sur le dos) se redressa… Les yeux fermés s’ouvrirent et un sourire éclaira les traits rayonnants. Elle m’adressa un sourire d’adieu et disparut.
Lors donc que nous devons parler de la mort, il nous faut esquiver à la fois les tabous de la société et les pièges linguistiques si profondément enracinés du fait de notre inexpérience.
« Des éclaircissements à ce sujet peuvent être utiles aux membres de bien des branches académiques et autres professions. Ils répondent aux besoins du médecin qui doit faire face aux angoisses et aux espoirs d’un agonisant, à ceux du prêtre qui doit aider un malade à affronter la mort ; à ceux, également, des psychologues et des psychiatres, car pour envisager une thérapeutique pratique et sûre en vue de guérir des troubles émotionnels, il est nécessaire de savoir ce qu’est la conscience, et si elle peut exister en dehors du corps.
Les expériences de mort temporaire ont dû être beaucoup plus fréquentes au cours de ces dernières décennies, pour la simple raison que c’est dans cette période récente seulement que des techniques de réanimation ont été mises au point.
Presque tous mes narrateurs signalent que cet état s’accompagne d’une absence de temps. Beaucoup disent que, tout en se sentant tenus de raconter cet interlude spirituel en termes de temporalité (étant donné que le langage humain est temporel), le temps ne figurait pas réellement parmi les éléments de leur expérience à la façon dont il se conçoit dans la vie physique.
Les réticences de ceux qui hésitent à confier leur expérience proviennent également d’autres motifs : certains ont tellement conscience du caractère indescriptible de leur aventure, qui transcende à la fois le langage et tous les modes de perception humains, qu’il leur semble parfaitement vain d’essayer de l’exprimer.
Les séjours hors du corps ont leurs équivalents neurologiques dans ce qu’on nomme les « hallucinations autoscopiques » (où l’on se voit soi-même). […] Le fantôme autoscopique est toujours perçu comme vivant –il arrive parfois que le sujet l’estime plus vivant et plus conscient qu’il ne l’est lui-même- alors que dans les décorporations le corps est perçu comme une chose inerte, une coquille vide.