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Critique de Gwen21


Avec ce récit fantastique classé dans la catégorie "dark fantasy", j'ai été coupée du monde pendant quelques heures et ce, pour mon plus grand plaisir.

Saint-Empire romain germanique, première moitié du XVIIème siècle.
Le capitaine mercenaire Ulrich van Bek fuit les horreurs de la guerre de Trente ans qui dévaste l'Europe et les pestilences de la peste qui décime ses troupes. Bourreau, voleur, violeur, être sans pitié et sans conscience, il ne poursuit qu'un seul but : préserver sa vie, la seule chose qui ait de la valeur à ses yeux.

Perdu dans une forêt enchantée désertée par la faune, il commet l'erreur de pénétrer dans un château abandonné où l'attendent l'amour et la damnation. Contraint à un pacte avec Satan en personne, il se lance, tel un chevalier de la légende arthurienne, dans la quête du Graal avec pour mission de trouver le remède à la douleur du monde.

La force d'évocation de ce récit fantastique m'a plongée dans une atmosphère surnaturelle puissance où magie et horreur se côtoient pour le pire, semant d'embûches le chemin du chevalier damné assujetti aux forces des Ténèbres. Énormément d'action dans ce roman mais également beaucoup de réflexion et de raisonnement pour mener héros et lecteur sur la voie de l'humanisme. J'ai complètement adhéré au style de Michael Moorcock qui parvient, en peu de mots, à parfaitement décrire créatures et enjeux.

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette aventure, c'est également l'étroite imbrication entre le réel et l'imaginaire. Ici, les lieux, les dates et les événements trouvent leur place dans notre Histoire et le lecteur ne peut donc échapper à la forte imprégnation de la narration ; il se sent forcément concerné par l'intrigue. Ce n'est pas comme regarder en spectateur distant des faits survenant dans un univers totalement imaginaire et fantaisiste, déconnecté de notre réalité. Ce positionnement investit si bien le lecteur dans le récit qu'il devient le compagnon de quête d'Ulrich van Bek, se prenant à le considérer avec amitié malgré ses crimes et lui accordant en toute confiance et bonne foi une rédemption qu'en début de lecture il ne se serait certainement pas vu offrir à un mercenaire sanguinaire.

Un séduisant compromis entre roman historique et fantasy, un régal.
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