C'est par ce livre que je fais la connaissance de
Moorcock, et force est de reconnaître qu'il m'a d'ores et déjà séduit.
Nous sommes en 1631, dans une Allemagne ravagée par les guerres de religions et les maladies, accompagnant un capitaine mercenaire, Ulrich von Bek, un fieffé salopard, au beau milieu de ce chaos.
La composition de ce roman est très simple: une quête, des combats, un ou deux alliés, un ennemi juré, une dulcinée, et Lucifer bien sûr. le minimum syndical.
Mais là s'arrête cette simplicité, ou du moins son impression, il est beaucoup plus complexe et profond qu'il ne pourrait laisser penser.
Moorcock, par la voix de ses différents protagonistes, nous invite à la réflexion sur la damnation et le salut de l'âme, avec une telle insistance que ça pourrait en rebuter certains, je le conçois aisément.
Ceci dit, ce côté spirituel, métaphysique, est savamment instillée par l'auteur dans son univers fantastique/fantasy, et le mélange est parfaitement à mon goût.
Alors attention, on n'est pas non plus sur un débat théologique de 200 pages. Vous aurez votre part d'action, n'ayez crainte.
Mais le gros point fort, pour moi, c'est l'ambiance de ce bouquin. Terriblement malfaisante, relevée avec une touche d'angoisse et une (énorme) pincée d'occultisme, attendez-vous à avoir les mains moites de temps en temps. La guerre, la famine, la peste, les potences et autres bûchers, la météo allemande... oui, bon, c'était effectivement assez prévisible cette atmosphère, après réflexion.
Une lecture issue de mes fouilles sur Babèlio, visiblement plus éditée depuis un bail, et c'est finalement une très bonne surprise, bien qu'assez difficile à étiqueter, voire à résumer convenablement.