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Critique de Julaye30


Milan, 1975. Manuele, 43 ans, est un homme déprimé, mal dans sa peau et sans grandes perspectives d'avenir. Il réalise des traductions pour une petite maison d'édition. En manque d'affection, il ne parvient pas à être heureux.

Le récit fait des allers-retours entre 1975 et les années de son enfance. Sa mère Aracoeli est au centre de ses réminiscences. D'origine andalouse, elle est décédée lorsqu'il était enfant. Pour la première fois de sa vie, Manuele ose prendre l'avion pour partir sur les traces de sa "Mama", à la recherche d'El Almendra, son village natal en Andalousie.

Le narrateur nous raconte par bribes l'histoire de sa mère Aracoeli qui a rencontré son père Eugenio en Espagne. Ce dernier, qui fait figure de père absent tout au long du roman, était commandant sous-marinier dans la Marine Royale italienne. En raison de sa position dans l'armée, leur relation reste dans l'ombre les premières années. Aracoeli vit alors seule avec son fils Manuele. Avec l'officialisation de l'union, ils déménagent dans les hauts quartiers de Rome. Leur domestique Zaira se partage entre leur appartement et celui de la tante Monda, soeur de son père restée "vieille fille".

Le début m'a beaucoup plu : le récit d'une époque passée, les membres de la famille... Quant à la plume talentueuse d'Elsa Morante, elle me laisse admirative. Mais le retour au récit de 1975 m'a un peu refroidie. J'ai trouvé le personnage de Manuele un peu déprimant, je ne suis pas parvenue à m'y attacher pendant la première partie du roman. Ses sentiments ambivalents envers sa mère (entre amour, nostalgie, colère), ses expériences amoureuses, son mal-être m'ont paru un peu dérangeants. Je n'ai pas du tout aimé cette partie.

Mais je me suis accrochée à cette lecture, à raison car la dernière partie du roman m'est apparue plus intéressante. Mon regard sur le narrateur s'est modifié et j'ai compris pourquoi il était autant désorienté et sa vénération pour cette mère aux deux visages : la Madone et la nymphomane.

Dans ce roman, le dernier d'Elsa Morante, paru en 1982, les thèmes de la fuite, du deuil, de la maladie, de la nostalgie, du manque d'affection sont omniprésents. On suit la construction complexe d'un enfant devenu un adulte instable, le tout avec pour toile de fond les régimes de Franco et de Mussolini.
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