AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michfred


Voilà longtemps que je voulais la retrouver...Elsa Morante, lue autrefois - la Storia, l'Ile d'Arturo- , m'avait laissé un souvenir de bourrasque passionnée, sur fond d'Histoire tragique.

Ce recueil bilingue était une occasion de renouer avec elle, en italien.. .avec la planche de salut de la traduction en vis à vis, en cas de panne de vocabulaire!

Bon calcul: le vocabulaire m'a souvent fait défaut dans la première de ces trois nouvelles, le Jeu Secret, plus baroque et romanesque que les autres. ..

Mais je dois tout de même avouer ma légère déception !

Le ton, la langue , les sujets de ces trois nouvelles m'ont paru légèrement démodés, décalés, pour tout dire: datés.

C'est surtout vrai de "Donna Amalia", portrait d'une vieille femme-enfant, adorée et menagée par un entourage tout à sa dévotion, et qui m'a paru être bien plus un portrait qu'une nouvelle.

La première, "Le Jeu secret", a une chute intéressante , assez elliptique pour laisser le lecteur en imaginer le sens. Elle est consacrée au" Jeu" de trois petits aristocrates qui s'étiolent , confinés dans leur palais, sous le regard sans amour de parents rigides et guindés et qui, nourris de romans de chevalerie, trompent leur ennui et leur enfermement en imaginant , chaque soir, des péripéties qu'ils exécutent avec fièvre , en grand secret, dans un Jeu théâtral et passionné...

La dernière nouvelle , "Le châle andalou", retrace le lien-et presque la liaison- d'un fils possessif avec sa mère, danseuse. La scène est pour le petit garçon une rivale qui lui enlève sa mère.. .au point qu'adolescent il met les murs d'un couvent entre elle et lui , allant jusqu'à vouloir prononcer des voeux...

La thématique qui relie ces trois nouvelles- enfance, théâtre, réalité et illusion- n'empêche pas la diversité des tons- fantasque et baroque pour la première, proche du portrait et de l'analyse psychologique pour la deuxième, plutôt réaliste et grinçante pour la dernière .

Mais je n'y ai pas retrouvé la fresque animée et passionnée de la Storia-encore une histoire de mère et de fils, pourtant! - et je m'y suis même un peu ennuyée parfois.

La grande Elsa Morante est sans doute plus faite pour la liberté d'un long roman que pour la forme exigeante et limitée de la nouvelle...
Commenter  J’apprécie          262



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}