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Mario Fusco (Traducteur)
EAN : 9782070405220
256 pages
Gallimard (26/05/1998)
3.72/5   29 notes
Résumé :

Par l'auteur de La Storia, quatorze nouvelles sur le monde imaginaire de l'enfance et de l'adolescence. " Le châle andalou " évoque les tourments d'un garçon partagé entre une adoration éperdue pour l'univers des adultes, incarné par sa mère, et la peur de la réalité. Dans " Le jeu secret ", trois enfants, la nuit, s'identifient à des personnages romanesques de leur invention. Dans chaque texte de ce recue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voilà longtemps que je voulais la retrouver...Elsa Morante, lue autrefois - la Storia, l'Ile d'Arturo- , m'avait laissé un souvenir de bourrasque passionnée, sur fond d'Histoire tragique.

Ce recueil bilingue était une occasion de renouer avec elle, en italien.. .avec la planche de salut de la traduction en vis à vis, en cas de panne de vocabulaire!

Bon calcul: le vocabulaire m'a souvent fait défaut dans la première de ces trois nouvelles, le Jeu Secret, plus baroque et romanesque que les autres. ..

Mais je dois tout de même avouer ma légère déception !

Le ton, la langue , les sujets de ces trois nouvelles m'ont paru légèrement démodés, décalés, pour tout dire: datés.

C'est surtout vrai de "Donna Amalia", portrait d'une vieille femme-enfant, adorée et menagée par un entourage tout à sa dévotion, et qui m'a paru être bien plus un portrait qu'une nouvelle.

La première, "Le Jeu secret", a une chute intéressante , assez elliptique pour laisser le lecteur en imaginer le sens. Elle est consacrée au" Jeu" de trois petits aristocrates qui s'étiolent , confinés dans leur palais, sous le regard sans amour de parents rigides et guindés et qui, nourris de romans de chevalerie, trompent leur ennui et leur enfermement en imaginant , chaque soir, des péripéties qu'ils exécutent avec fièvre , en grand secret, dans un Jeu théâtral et passionné...

La dernière nouvelle , "Le châle andalou", retrace le lien-et presque la liaison- d'un fils possessif avec sa mère, danseuse. La scène est pour le petit garçon une rivale qui lui enlève sa mère.. .au point qu'adolescent il met les murs d'un couvent entre elle et lui , allant jusqu'à vouloir prononcer des voeux...

La thématique qui relie ces trois nouvelles- enfance, théâtre, réalité et illusion- n'empêche pas la diversité des tons- fantasque et baroque pour la première, proche du portrait et de l'analyse psychologique pour la deuxième, plutôt réaliste et grinçante pour la dernière .

Mais je n'y ai pas retrouvé la fresque animée et passionnée de la Storia-encore une histoire de mère et de fils, pourtant! - et je m'y suis même un peu ennuyée parfois.

La grande Elsa Morante est sans doute plus faite pour la liberté d'un long roman que pour la forme exigeante et limitée de la nouvelle...
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J'avais lu La Storia ainsi que l'île d'Arturo que j'avais adoré. Dans ces trois nouvelles, Elsa Morante s'intéresse également à l'enfance. La première nouvelle est vraiment originale en mettant en scène des enfants qui s'échappent d'une réalité bien morne via un jeu de leur invention. Je suis restée un peu sur ma fin mais moins que dans la deuxième histoire "Donna Amalia" qui s'apparente beaucoup à un conte mais qui s'achève alors qu'on avait l'impression d'être toujours dans l'introduction des personnages. La troisième "Le chale Andalou" qui donne son nom au recueil est vraiment aboutie et très réussie. L'histoire est celle d'un garçon jaloux de l'amour de sa mère pour la danse et le théâtre qui constituent son métier. Il choisi de trouver refuge dans la religion et devient indifférent à sa génitrice, or après des mois sans contact elle vient jouer dans la ville où il est en pension chez les pères, il ne peut s'empêcher d'aller la voir... J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, prenante et fine, le thème du renoncement m'a fait penser à La désobéissance de Moravia, compagnon de l'autrice.
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Trois histoires où les femmes rendent fou les hommes. Trois nouvelles tournant autour du théâtre et de la théâtralité. Elsa Morante nous rappelle de ne pas prendre la vie trop au sérieux car nous sommes tous des acteurs. Encore un italien qui écrit de bonnes nouvelles.
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Douze nouvelles sur l'enfance où se confondent magie, mystères sacrés, terreurs enfantines et illusions romanesques. Elsa Morante sert l'ambigüité de ses récits par une écriture sublime et limpide. "La Grand-mère" est une fable où une vieille dame offensée que son fils unique l'ait quittée pour épouser une veuve narre un conte ensorcelé à ses petits-enfants, "Le jeu secret", le récit de trois enfants qui incarnent, de nuit, des héros imaginaires, "Le châle andalou", le récit de l'amour jaloux d'un petit garçon pour sa mère comédienne.
Lien : http://littspoil.com/le-chal..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Bien qu'elle fût si paresseuse, Donna Amalia n'avait cependant pas engraissé démesurément, comme beaucoup d'autres dames de son âge. Ses membres, qui n'étaient pas trop gros, étaient pourtant d'un dessin si noble, et son ossature si vigoureuse sous ses chairs si délicates, qu'elle apparaissait comme une géante sacrée, une statue peinte pour la Procession. La couleur de sa peau était d'un brun olivâtre, et sa tête, plutôt petite, avait de profil un aspect un peu rapace, à cause de son nez, fortement aquilin ; mais, vue de face, elle vous attendrissait le coeur, grâce à son sourire, où sa bouche, petite et charnue, montrait des dents qui ressemblaient au jasmin d'Arabie, et grâce à ses yeux qui (sous les sourcils très noirs et peut-être trop épais) étaient d'un ovale délicat, d'une couleur noire veloutée, luisante : ils reflétaient des pensées d'une gaieté si consolante qu'en regardant ces yeux, vous aviez l'impression d'entendre le dialogue de deux oiseaux. (Donna Amalia)
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À ce moment (lui dit-elle par la suite), il avait tout à fait pris un air de Sicilien : un de ces Siciliens sévères, hommes d'honneur, toujours en train de surveiller leurs soeurs, pour qu'elles ne sortent pas le soir, qu'elles n'encouragent pas leurs soupirants, qu'elles ne mettent pas de rouge à lèvres; et pour lesquels le mot mère signifie deux choses : vieille et sainte.
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A cause peut-être de la nourriture un peu insipide et de la vie monotone qu'elle y menait, Antonia grandissait peu ; seuls, ses cheveux avaient poussé, à tel point que sa tête, autour de laquelle elle portait enroulées ses tresses très noires, semblait d'une grosseur excessive par rapport à son corps. Car à seize ans, ce corps était encore puéril, gracile, avec des bras maigres, et il semblait perdue dans ses jupes. Et son visage, dans le cercle noir de ses tresses, apparaissait blanc et souffreteux, avec des rares taches de rousseur pâlies, un petit menton rond et de grand yeux gris sous les lunettes. Elle devait à ces lunettes un aspect à la fois doctoral et félin, à cause de son nez qui, minuscule et légèrement retroussé, pointait entre les verres. Ce visage était toujours interrogateur et effrayé, bien que sage. Seul le sourire, hargneux et en même temps un peu fourbe, lui donnait un petit air entreprenant et fuyant ; un tel sourire, pour ainsi dire, semblait toujours se risquer pour la première fois.
(Rue de l'Ange)
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Cette grand-mère était sourde, et elle avait l'air d'être en bois. Une innombrable succession d'années l'avait lentement sucée, jusqu'au point de la réduire à un petit squelette en bois qui, peut-être, ne pouvait même plus mourir. Sa tête était presque chauve, ses paupières sombres étaient toujours baissées. Elle tenait immobiles, le long de ses côtés, ses mains dont les ongles étaient d'un bleu livide. A ma grande stupeur, j'avais découvert qu'elle se bandait la poitrine et les hanches, comme on le fait aux enfants, et, par-dessus toutes ces bandes, elle mettait d'amples haillons gris. On disait qu'elle était riche.
(Le voleur de lampes)
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Le secret du caractère de Donna Amalia résidait tout entier en ceci: à la différence des gens ordinaires, elle n'acquérait jamais, à l'égard des aspects, même les plus coutumiers, de la vie, cette habitude dont naissent l'indifférence et l'ennui.
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Videos de Elsa Morante (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Morante
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
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Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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