Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai bien fait de lire "
Le Mépris" aujourd'hui et non à vingt ans. Pour l'apprécier, il faut avoir vécu, je pense.
C'est un personnage en quête intellectuelle des raisons du désamour et du mépris de sa femme, que
Moravia fait monologuer sur fond de l'Odyssée et de psychanalyse sommaire. Cette introspection minutieuse, déprimante et captivante est le fait d'une écriture incroyablement efficace mais qui ne manque pas de quelques notes de poésie, et qui force (ou facilite) l'identification tant à l'homme qu'à la femme. Les rapports hommes-femmes sont quelque peu désuets - il ne s'est pas écoulé plus d'un demi siècle depuis la sortie de ce roman sans modifier nos sociétés - mais c'est sans importance.
Il en ressort notamment que l'amour peut se passer de fidélité alors que la fidélité sans amour n'est rien, si ce n'est souffrance.
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