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Jean-Michel Gardair (Éditeur scientifique)
EAN : 9782080705259
256 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.92/5   570 notes
Résumé :
Capri ! Au pied des Faraglioni, l'île rayonne d'azur et de sérénité. Pourtant, le drame couve entre Emilia et Riccardo.

Perdu dans les méandres d'un scénario sur l'Odyssée, Riccardo sent sa femme se détacher de lui. Emilia ne l'aime plus. Pire, elle le méprise.

Drôle de coïncidence ! Riccardo voit soudain sa propre vie se superposer à son scénario. Si Ulysse tarde à revenir à Ithaque, c'est par crainte de revoir Pénélope, sachant qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (59) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 570 notes
Émilie a cessé d'aimer Richard. Elle oppose désormais à son mari une attitude pleine d'indifférence et de froideur. Pourquoi ce mépris alors que ce dernier s'est endetté pour acquérir un appartement sensé lui plaire, acceptant pour le financer un travail de scénariste qu'il n'aime pas ? Richard s'interroge. Richard est déstabilisé. Et ce n'est pas l'écriture de son nouveau scénario, une adaptation de l'Odyssée d'Homère, qui va le distraire de ses problèmes. Au contraire. L'écrivain doit imaginer un Ulysse en but au désamour de Pénélope.

L'incommunicabilité entre les êtres, voilà un sujet cher à Moravia. Il est traité dans ce roman avec une analyse magistrale de la psychologie des personnages et du comportement spécifique de leur milieu. Ainsi l'héroïne, en quête de stabilité et de protection masculine, incarne le drame d'une petite bourgeoise en prise avec une évolution des moeurs qui la dépasse. Un décalage et une incapacité de s'adapter à la réalité propres pour Moravia à la bourgeoisie italienne des années 1950.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Hum... C'est une belle analyse de la mésentente au sein d'un couple.
Nous sommes dans les années cinquante. Richard est scénariste à Rome. Il est marié depuis deux ans à Emilie qui a abandonné son travail de dactylo. Battista est un riche producteur qui lui propose d'écrire un scénario pour produire un film sur l'Odyssée d'Homère. Bien qu'il préfère écrire sur le théâtre, Richard saute sur l'occasion pour assurer les traites de l'appartement qu'il a acheté pour faire plaisir à Emilie. Mais celle-ci devient indifférente à ses attentions, alors qu'elle s'intéresse au producteur...
.
Alberto Moravia a une très belle écriture, et produit une superbe analyse psychologique d'un couple en déconfiture.
Richard pense qu'Emilie l'aimait, et, par de petits indices, des attitudes, un ton, s'aperçoit qu'elle "cesse" de l'aimer. Une question obsessionnelle revient dans son esprit :
Pourquoi a-t-elle cessé de m'aimer ?
Elle répond par de l'indifférence ou des paroles vagues, et ça le travaille encore plus...
.
Ce qui est intéressant, c'est que j'ai opéré des basculements de pensée, trois " phases".
D'abord, je trouve qu'Emilie n'est pas correcte, et humilie son mari.
Ensuite : mais non, c'est lui qui exagère à être lourd, harceleur et même violent : pauvre Emilie, pourquoi reste-t-elle ?
Enfin, ce Battista me fait penser à DSK ou Harvey Weinstein, un fortuné qui saute sur tout ce qui bouge, et il manque de savoir-vivre à détourner Emilie de son mari.
Bref, Richard est vraiment maso de laisser les choses se faire ainsi, car il ne le fait même pas par intérêt, ce n'est pas la promotion canapé, il aime vraiment sa femme.
.
La comparaison Richard / Ulysse et Emilie / Pénélope est bien amenée. Ulysse est-il un héros antique, ou, comme le suggère le metteur en scène, d'après la version de James Joyce un homme dont les valeurs "modernes" ne s'accordent pas avec celles "antiques" de Pénélope, et qui part faire un long voyage pour prendre de la distance ?
.
Bref, la question est éternelle :
qu'il est dur de choisir un conjoint avec lequel on sera sûr de partager les valeurs, et être heureux toute la vie terrestre... Et au-delà : )
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Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai bien fait de lire "Le Mépris" aujourd'hui et non à vingt ans. Pour l'apprécier, il faut avoir vécu, je pense.
C'est un personnage en quête intellectuelle des raisons du désamour et du mépris de sa femme, que Moravia fait monologuer sur fond de l'Odyssée et de psychanalyse sommaire. Cette introspection minutieuse, déprimante et captivante est le fait d'une écriture incroyablement efficace mais qui ne manque pas de quelques notes de poésie, et qui force (ou facilite) l'identification tant à l'homme qu'à la femme. Les rapports hommes-femmes sont quelque peu désuets - il ne s'est pas écoulé plus d'un demi siècle depuis la sortie de ce roman sans modifier nos sociétés - mais c'est sans importance.
Il en ressort notamment que l'amour peut se passer de fidélité alors que la fidélité sans amour n'est rien, si ce n'est souffrance.
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N°694 Novembre 2013.
LE MEPRIS – Alberto Moravia- Flammarion (1955).
Traduit de l'italien par Claude Poncet.

Le sujet de ce roman est celui du mariage d'un homme d'une trentaine d'année, Richard, un peu désargenté mais surtout fan de théâtre qui accepte pour vivre d'être scénariste de cinéma et d'Émilie ancienne dactylo et maintenant femme au foyer. Les deux premières années de cette union sont heureuses. Au départ, c'est un peu la vie de bohème mais la situation de Richard s'améliore vite avec de nouveaux projets de scénarios et le couple achète un appartement, une voiture... Peu à peu, il prend conscience qu'Émilie ne l'aime plus et cela le bouleverse puisqu'il n'a rien fait pour cela. Même si ce travail déplaît à Richard, l'éloigne de son épouse, il lui permet d'éponger les dettes du ménage. Petit à petit, le malaise qu'il vit au sein de son couple affecte son travail. Dès lors la question est simple : doit-il quitter Émilie ou abandonner son emploi pour la garder, est-ce l'absence d'enfant qui provoque cette atmosphère toxique ? Richard entame un dialogue mais ne parvient qu'à une affirmation de cette dernière : Émilie l'aime et veut qu'il garde son emploi, c'est à tout le moins ce qu'elle lui dit. Richard devrait être rassuré mais, imperceptiblement, il sent qu'elle lui ment, il l'interroge encore et de guerre lasse, à force de questions qui sont un peu une forme de harcèlement, son épouse lui avoue qu'elle ne l'aime plus, qu'elle le méprise et qu'elle veut le quitter sans pour autant mettre ce projet à exécution. le lecteur ne peut pas ne pas supposer un adultère d'Émilie, mais il n'en est rien. Elle se révèle par ailleurs incapable de formuler la raison de ce désamour nouveau, toute l'écriture du roman étant basée sur le raisonnement de Richard, sur sa quête, sur ses interrogations. Dès lors, ils mènent deux vies parallèles et l'ambiance au sein du couple est délétère mais, des motivations d'Émilie, de ses aspirations et des raisons qui la pousse à agir ainsi envers Richard, nous ne saurons rien puisque tout se passe, comme une longue introspection, dans la tête du mari délaissé. D'autre part, Émilie nous est présentée comme une femme d'intérieur assez effacée, d'une éducation un peu sommaire face à un mari artiste et créateur. Moravia souligne par là le fossé qui existe entre les époux qui se sont mariés par amour sans considération de leurs aspirations réciproques. Une fois l'amour disparu, il ne reste plus rien que le vide et le mépris de la part d'Émilie.

Plus tard, Battista, le producteur, propose à Richard d'écrire un scénario sur le thème d'Ulysse. Il souhaite que son travail s'approche le plus possible de la poésie d'Homère parce que ce concept plaira au public alors que Rheingold, le metteur en scène, un Allemand proche de Freud, considère, au contraire Ulysse « comme un homme qui appréhende de revenir auprès de sa femme » et voit dans cette oeuvre moins une expédition guerrière vers Troie et un voyage de retour de dix ans que le drame intérieur d'un homme qui souhaite fuir son épouse. Il soutient d'ailleurs que le roi d'Ithaque est parti en guerre moins pour délivrer Hélène que pour fuir son foyer, parce qu'il ne s'entendait plus avec son épouse Pénélope. Les deux visions s'affrontent donc et Richard, coincé entre eux, va devoir choisir mais le producteur qui n'aime guère la psychologie entend bien faire prévaloir son avis au seul motif que c'est lui qui finance le film. Cette ambiance de travail n'est guère favorable à la création d'autant que ce que vit Richard dans son couple s'apparente peu ou prou au scénario prôné par l'Allemand. Cette situation est soulignée par le procédé de mise en abyme. Ces quatre personnages se retrouvent à Capri dans la propriété de Battista et l'affaire se complique puisque qu'Émilie n'est pas insensible au charme de ce dernier et quitte son mari. Dès lors, Richard, trop prudent, trop servile peut-être puisqu'il dépend financièrement de Battista, se révèle incapable de vraiment réagir face à lui. Il ressemble ainsi un peu à cet Ulysse du scénario de Rheingold alors qu'Émilie campe sans le savoir, le personnage de Pénélope. le metteur en scène ne se prive d'ailleurs pas de lui faire remarquer sa lâcheté par rapport à Battista, mais à mots couverts, en usant de la métaphore grecque, en interprétant le comportement d'Ulysse. Il lui suggère de faire comme lui, d'éliminer le prétendant de sa femme c'est à dire le producteur. Richard s'y refuse[«  En substance, j'étais l'homme civilisé qui dans une situation de caractère primitif, en face d'une faute contre l'honneur, se refuse au geste du coup de couteau, l'homme civilisé qui raisonne même en face des choses sacrées ou réputées telles »] et au lieu de cela Richard songe à se suicider sans pour autant mettre son projet à exécution. Émilie quant à elle finit par formuler enfin une explication à son attitude au sein du couple : Richard n'est pas un homme puisqu'elle suppose que, pour consolider sa situation financière, Richard a poussé sa femme dans les bras de Battista. Elle le méprise donc à cause de cela, même s'il n'en est rien. Son mépris serait donc né d'une méprise.

J'ai relu avec plaisir ce roman découvert, comme bien d'autres ouvrages du même auteur il y a bien des années. Il est l'occasion pour Moravia de se livrer à ce qu'il aime, c'est à dire à une fine analyse psychologique de ses personnages autant qu'à un essai brillant sur le manque d'amour au sein d'un couple. Il nous rappelle que tomber amoureux illumine la routine de ceux qui croisent Eros, mais il ajoute tout aussitôt que ce sentiment appartient aux choses humaines c'est à dire qu'il s'use, que ceux qui le font rimer avec « toujours » sont des menteurs ou des inconscients et qu'on peut facilement oublier ce sentiment par intérêt. J'ai apprécié l'écriture, la poésie des descriptions (notamment celles des paysages de Capri), la finesse des observations. Cela dit quel peut être le message de Moravia ? Voulait-il opposer l'intellectuel qu'est Richard à Battista présenté comme un être « primitif » juste préoccupé par des questions matérielles. Il désire Émilie, a les moyens de sa conquête et ne voit pas pourquoi elle se refuserait. de son côté, cette dernière qui n'aime plus son mari et le lui fait savoir se comporte moins comme une victime que comme une sorte de proie consentante, l'arbitre ou le butin de cette lutte entre deux hommes que tout oppose. Elle a peut-être aussi l'occasion de changer de statut social et entend ne pas s'en priver.

Ce roman est connu surtout depuis que Jean-Luc Godard en fit une adaptation cinématographique en 1963 avec Michel Piccoli et Brigitte Bardot. Moravia reste pour moi un écrivain majeur, sans doute un peu oublié. En effet le lit-on encore de nos jours ?

Hervé GAUTIER - Novembre 2013 - http://hervegautier.e-monsite.com
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C'est mon premier Moravia, un des plus célèbres grâce au film de Godard qui en a été tiré.
Un peu sceptique a priori, j'ai peu à peu été séduit par l'écriture de Moravia. C'est une peinture remarquable de justesse sur le délitement d'un couple, vu du côté masculin. Sa description des sentiments intimes, écrite à la première personnes, l'incertitude et l'incompréhension, les malentendus irréparables, tout cela est magnifiquement bien vu, et me fait penser à Zweig ou à Marai. Ce devait donc être un peu démodé dans les années 50. Mais Moravia avait en plus une façon assez directe de parler de sexe dans ses romans, qui était déjà plus moderne. Et puis il inscrit son histoire dans la société italienne contemporaine en lui tendant un miroir peu flatteur.
C'est aussi un roman sur le cinéma et la création. L'enchevêtrement d'ailleurs entre la relation amoureuse et l'orientation professionnelle dans le domaine de la création est remarquable et sent le vécu.
On y parle beaucoup de la manière de représenter l'Odyssée au cinéma et les différentes options présentées sont tellement appauvrissantes qu'elles sonnent comme une satire.
Bref c'est un roman riche et superbement écrit.
Comment expliquer alors que je sois un peu resté sur ma faim, que je ne sois pas enthousiasmé? Je ne sais pas vraiment. Peut-être est-ce la façon d'écrire comme un constat clinique, un peu froid et sans échappatoire, qui m'a paru réductrice. Mais elle est à découvrir, sans aucun doute.
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Citations et extraits (89) Voir plus Ajouter une citation
Histoire de couple et de quotidien. Problématiques de la vie conjugale à la fois désuètes (le livre se déroule dans les années 50 en Italie) mais aussi d'une incroyable modernité. On s'affranchit vite de l'évolution des mentalités et des moeurs de l'époque (femme obéissante et soumise, circonscrite dans des activités ménagères et conjugales) pour lire une histoire d'un couple d'aujourd'hui.
Emilia, jeune épouse dépendante et vulnérable socialement au travers de son mari, n'en reste pas moins détentrice d'armes et d'un pouvoir dont le héros peine à combattre.
Evocation de l'Odysée. Là encore, Moravia évoque le mythe pourtant connu sous un angle nouveau, lui conférant une approche d'une modernité insoupçonnée.
Je n'ai pu m'empêcher de regarder à nouveau le film de Godard. Je n'y ai pas retrouvé le livre. Bardot, en adorable provocatrice, capricieuse, canon de beauté, ne correspond pas à mon sens à la sage et soumise "Emilia" du roman qui soudainement, malgré elle mais sans se débattre, semble s'être vidée de son amour pour son mari. Michel Piccoli n'est pas l'amoureux fou (sans pour autant être mièvre) de Moravia .
Le mépris ou l'histoire d'un homme qui, par sa jeunesse, ne comprend pas sa femme et ses envies, et l'abîme par des maladresses. Une belle lecture, l'histoire d'un héros ordinaire dont la vie est bouleversée parce qu'il a perdu l'amour et l'estime de celle qu'il aime.
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Quand l’esprit est distrait par quelque profonde pensée, il vous arrive parfois de poser un objet quelconque, livre, brosse ou chaussure, n’importe où et puis, la distraction passée, de chercher vainement l’objet pendant des heures et de le trouver enfin dans l’endroit le plus singulier, presque inconcevable, tel qu’il fallait un véritable effort pour l’atteindre : en haut d’une armoire, dans un coin retiré, au fond d’un tiroir…
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Ce fut après avoir signé mon contrat pour un second scénario, non cette fois avec Battista, mais avec un autre producteur, que brusquement le courage et la volonté m’abandonnèrent et que je commençais à ressentir avec une irritation et un dégoût croissants tous les inconvénients que je viens d’énumérer. La journée m’apparaissait dès mon lever telle un désert aride sans l’ombre agréable de la contemplation et du loisir, mais sous le soleil importun de l’inspiration forcée. J’étais à peine entré chez le metteur en scène qu’il m’accueillait dans son studio par une de ces phrases rituelles : – Alors, qu’ont donné tes réflexions de la nuit ?…Tu as trouvé une solution ? Ensuite, au cours du travail, tout m’impatientait et me dégoûtait : les digressions de tout genre par lesquelles le metteur en scène et les scénaristes cherchaient à alléger les longues heures de discussion, l’incompréhension, le manque de subtilité ou même les simples divergences d’opinion de mes collaborateurs à mesure que s’écrivait le manuscrit… jusqu’aux louanges du metteur en scène pour chacune de mes trouvailles ou de mes idées, louanges qui avaient pour moi un arrière-goût amer parce qu’ainsi que je l’ai dit il me semblait donner le meilleur de moi-même pour une chose qui au fond ne me regardait pas et à laquelle je participais contre mon gré. C’est même ce dernier inconvénient, qui à ce moment, me paru le plus insupportable. Et chaque fois que le metteur en scène, dans son langage populaire et familier propre à beaucoup d’entre eux, sautait sur sa chaise en s’exclamant : – Bravo ! Tu es un chef ! – je ne pouvais m’empêcher de penser : « Dire que j’aurais pu m’en servir pour un drame, une comédie à moi! ». Pourtant, par une singulière et amère contradiction malgré mes répugnances je ne parvenais pas à me soustraire à ma tâche de scénariste. La mise sur pied de ces scénarios ressemblait un peu à ces vieux attelages à quatre, où certains des chevaux, plus forts et plus courageux, tiraient et où les autres faisaient semblant de tirer mais en réalité se laissaient traîner par leurs compagnons. Et bien ! malgré mon impatience et mon aversion, je m’aperçus très vite que j’étais toujours le cheval qui tirait ; les deux autres, le metteur en scène et mon collègue, attendaient toujours en face des difficultés que j’arrive avec ma solution. (p 60)
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Le plus dur pour moi, outre de n'être plus aimé, c'était d'être méprisé ; mais incapable de trouver à ce mépris une explication quelconque, si légère fût-elle, j'éprouvais une vive sensation d'injustice et en même temps la crainte qu'il n'y eût pas injustice et que ce mépris fût bien fondé, incontestable pour les autres, inexplicable pour moi. J'avais de moi-même une assez haute opinion, tout au plus teintée d'une sorte de pitié, comme pour un homme peu chanceux, que le sort n'avait pas favorisé autant qu'il le méritait, mais qui n'avait rien que d'estimable. Et voici que cette phrase d'Emilia venait bouleverser cette conception ; pour la première fois je me demandais si je me connaissais et me jugeais tel que j'étais, sans fausse complaisance envers moi-même.
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 Il est possible de se représenter les choses les plus épouvantables et de les imaginer en sachant pertinemment qu’elles existent. Mais voir confirmer ces suppositions ou plutôt ces certitudes provoque toujours un choc douloureux, comme si on ne les avait jamais envisagées.
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15 mai 2023 Rencontre avec l'écrivain italien Alberto Moravia (1907-1990), auteur entre autres du roman «Le Mépris». Il est question des notions de curiosité et d'ennui dans sa vie; des débuts de sa carrière d'écrivain romancier; de la place à la morale et les valeurs sur lesquelles il se base pour réaliser son œuvre littéraire; de sa conviction athéiste; de son engagement dans la cause nucléaire dans le monde, etc. Source : Rencontres, 29 janvier 1985 Animatrice : Denise Bombardier
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature italienne, roumaine et rhéto-romane>Romans, contes, nouvelles (653)
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