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A la vieille du nouvel an, les salariés de l'entreprise Mondial Laser viennent d'être licenciés. Révoltés, ils décident de prendre en otage les actionnaires de l'entreprise qui vont réveillonner sur un paquebot et fêter les bénéfices engendrés par la fermeture de l'usine. Les insoumis veulent que la peur change de camp et ils ont la détermination de ceux qui n'ont plus rien à perdre.
L'idée que le combat du pot de terre contre le pot de fer peut aboutir à changer les choses est utopique et pourtant, Gérard Mordillat a l'art d'impliquer son lecteur au plus près de l'histoire et la manière de tisser un suspense haletant, au point qu'il n'est pas question de poser ce roman avant son terme.
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Plus loin, plus radical, plus fou que "Les vivants et les morts"...

Paru en 2008, ce roman de Gérard Mordillat poussait un (bon) cran plus loin le mouvement de mise en récit des luttes sociales que représentait "Les vivants et les morts" (2005).
On passe du récit ancré dans le réel et le quotidien au véritable thriller : les ex-salariés de Mondial Laser, après la fermeture de leur entreprise par les acquéreurs indiens auxquels un grand fonds d'investissement les a cédés en cours de LBO, organisent un rocambolesque détournement du paquebot sur lequel les actionnaires et dirigeants dudit fonds, ainsi que leurs invités (dont un ministre de l'intérieur et plusieurs célébrités du cinéma français), célébraient le Nouvel An et des profits records.
Davantage que le "roman de l'insurrection qui vient" (suggéré - à tort - par l'insertion de l'éditeur en couverture), il s'agit d'un thriller plutôt haletant, mêlant, comme c'est désormais un peu la marque de fabrique de Mordillat, confidences et psychologies intimes, positions et discours socio-politiques, et sexualité joyeusement débridée...
Le mélange de farce (souligné par l'attirail du bal masqué du 31 décembre à bord) et de sérieux (dans la préparation de l'opération, et notamment de ses improbables mais finalement efficaces complicités militaires) est bien mis au service d'un discours, certes radical, mais encore plus d'actualité en 2011 qu'au moment de sa parution...
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Voici un gros pavé de presque 700 pages jeté par Gérard Mordillat dans la mare océanique de notre système libéro-capitalistique et qui nous entraîne bien vers le fond.
L'auteur est parti d'une idée tout à fait réjouissante (du moins pour un roman) : celle d'un paquebot rempli de nantis plus ou moins responsables de la fermeture dramatique d'une entreprise fleuron de l'industrie française, détourné par ses salariés licenciés laissés sur le carreau. Une galerie de personnages que l'auteur se plaît à développer, tant du côté des riches que de celui des laissés pour compte. Viendront s'y ajouter les acteurs du pouvoir politique confrontés à cet évènement pour le moins insolite et dérangeant.
Jusqu'où iront-ils ? C'est bien la question que tout le monde se pose, protagonistes comme lecteurs.
Une chose est certaine, c'est que Gérard Mordillat, quant à lui, a décidé de pousser loin son bouchon littéraire. Un peu trop loin à mon goût, du moins dans certaines dimensions de son récit, comme ces « télex » recensant tous les heurts et malheurs de notre Pauvre Monde dans le style des brèves de l'AFP, et qui finissent par être lourds à force d'être assénés, voire à contre-emploi de l'effet recherché. Ou encore ce catalogue des pratiques sexuelles saupoudré tout au long des chapitres, sûrement pour épicer un peu la sauce, mais tellement inutile. Et puis trop, c'est trop. À force d'enfoncer les « méchants capitalistes » et de plaindre les « gentils salariés », l'auteur finit par couler aussi son lecteur, et c'est bien dommage, car du talent, il y en a dans ce bouquin.
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La réponse inventive d'ouvriers virés par des patrons voyous qui vendent leurs usines au plus offrant même si elles dégagent des bénéfices. Histoire que j'ai trouvé jubilatoire même si elle est peu plausible, qui va plus loin que « Les vivants et les morts », roman précédent sur le même thème.
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Histoire d'un désespoir collectif, affaire rondement menée pour faire "payer " les responsables de cette tragédie. Histoire prenante, où les principaux personnages sont attachants. A lire. Scénario d'un bon film.
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"Les vivants et les morts" est un roman consacré à la misère ouvrière face à ceux qui détiennent l'argent et donc, le pouvoir.

C'est un livre de révolte, on vit de l'intérieur ce que ressentent les ouvriers qui ont une usine qui va fermer...

Avec "notre part des ténèbres", l'auteur va encore plus loin en mettant en scène une prise d'otage des gens de pouvoir par des salariés licenciés d'une entreprise... inversion des valeurs, inversion des rapports de force... ce livre nous interroge sur la place des classes sociales aujourd'hui.

Magnifique livre à la gloire de ceux qui luttent pour un monde plus équitable..
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C'est avec cette histoire que j'ai découvert Gérard Mordillat. Une bénédiction ! ;)
C'est jubilatoire, je riais de plaisir toute seule au grand étonnement de mon amoureux pour qui la lecture est une chose très sérieuse (essais & philo etc.).
Ce roman venge tous & toutes les laissé[E]s sur le bord du chemin par une organisation sociale dont le seul objectif est le profit. Ce bouquin devrait être distribué à chacun[E] qui se pointe pour la première fois chez Pôle E. ! Cela leur permettrait de déverrouiller leur imagination ...j'suis sûre que les grands patrons deviendraient presque ... humains ?
Ceci dit, ne pensez pas que les personnages se partagent entre les bons et les méchants : bien plus subtil, le Mordillat ! !
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