Je désire une tanière le temps d’un somme, loin du regard moralisateur de l’humanité. Mission quasiment impossible quand on ne dispose pas d’un seul sou en poche. Il y a des fois où je n’y parviens pas, où je me décourage.
Le monde demeure aveugle. Il ne voit pas les misères qui le peuplent. Il remarque uniquement sa réussite ... Le reste présente si peu d'importance.
" L'homme a tant de potentiel, or il le gâche pour faire le mal, se concentrer sur lui et oublier les autres"- ( p.160 / 220 ).
Je n'ai nulle part où dormir, pas le droit à la sécurité ... Juste prix à payer pour avoir fugué.
Par moment, je me dis que ce serait tellement plus simple si mon existence se finissait exsangue.
La nuit tombe sur cette énième journée de galère, libérant ainsi de leur prison dorée les vampires affamés. Les suceurs de sang, comme je les surnomme, ont révélé leur existence au monde depuis quelques années déjà. Ils cohabitent désormais en toute liberté avec les humains, ce qui constitue un problème supplémentaire pour les personnes dans ma situation ... Chaque soir, les sangsues parcourent les villes à la recherche de proies faciles, qui ne manqueront à personne.
Des proies comme moi.
Sur cette touche morose, Michaël pénétra dans mon antre maudit. Comme tous les matins, ses apparitions dans mon antre maudit signifiaient l'arrivée imminente de ce salaud de Brainchips. J'avais donc tendance à oublier la politesse...
_ Bonjour Lina ! As-tu passé une bonne nuit ? s'enquit Michaël. Attendait-il véritablement une réponse positive à une interrogation aussi débile ?
Sa crédulité me sciait...
_ T'as vu ma tronche ? rétorquai-je en pointant mon visage du doigt. Alors, à ton avis ?
Il se pinça les lèvres avant de répliquer. Il avait sans doute pris conscience de l'absurdité de sa question.
_ Tu n'as pas bien dormi, si je comprends bien, conclut-il.
_ Tout juste !