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Il m'arrive une chose incroyable avec Pierre Rabhi. Depuis le début du coronavirus je dis : « En janvier 2020, un carottage dans un glacier himalayen a révélé 33 virus dont 28 inconnus. La fonte du permafrost risque de les libérer. Donc, à mon avis celui que nous vivons est de la gnognote avec ce qui nous attend. » Rabhi dit la même chose. Cela fait 30 ans que je revendique le fait que le trajet pour se rendre au travail devrait être rémunéré par l'employeur puisque c'est du temps à nous que nous lui donnons. Eh bien Rabhi dit ça aussi. Il y en a encore d'autres. C'est à croire qu'il est venu faire un tour dans mon cerveau.
Bref, entretien avec des frères d'âmes qui confortent ce que nous pensons et qui ouvrent des horizons. Au final, une lecture qui fait du bien avec ce que nous vivons.
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Dans un salon, une rencontre d'exception entre deux frères d'âmes. Une conversation profonde entre deux vies, deux pensées. L'un est sociologue, l'autre agroécologiste.

Les thèmes abordés lors de ce dialogue sont multiples et d'une grande richesse. Edgar Morin et Pierre Rabhi dressent un bilan sans complaisance de l'action néfaste de l'homme sur lui-même et sur la planète qu'il habite. La crise sanitaire engendrée par la Covid est une démonstration de notre vulnérabilité. La modernité concentre à la fois le meilleur et le pire. La technique asservit les individus au lieu de les libérer.
Les deux hommes insistent sur l'utopie que le développement scientifique, technique et économique va apporter un bien matériel qui conduit à un meilleur être moral.

Cette discussion à bâtons rompus est aussi une réflexion sur la mort, l'amour, la violence, la condition des femmes, le gaspillage.

Edgar Morin et Pierre Rabhi appellent à la solidarité, la vraie, celle qui ne réclame aucune contrepartie, à une fraternité et une communauté pour réagir à la course au bien matériel et à l'égoïsme et l'avidité qu'elle entraîne. Il faut se débarrasser du diktat de l'économie marchande et d'urgence initier nos enfants à la nature.

Un échange entre deux utopistes qui osent, qui déjouent l'emprise du raisonnable et qui affirment que changer est possible. Il nous faut retrouver la convivialité, le bonheur de partager, ressusciter le « Nous ».

Si chacun de nous change, nous pourrons changer le monde.
Merci aux éditions de L'aube et à Babelio pour leur confiance
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Une rencontre, une promesse, un espoir... et le résultat est remarquable de qualité. Dans cet entretien, Edgar Morin et Pierre Rabhi tentent de nous donner des clés pour réparer un monde cassé et invitent les femmes et les hommes que nous sommes à renouer avec notre humanité. Un livre délicat, profond, intelligent et plein de promesses qui nous réconcilie avec le monde en tous cas le temps d'un instant. Un livre à avoir dans sa bibliothèque.

"Nous ne savons plus regarder la Terre Mère. Nos ancêtres avaient sanctuarisé cette terre réellement mère et sacrée. C'est fini : aujourd'hui, cette terre n'est plus qu'un sol, elle est réduite à une opportunité d'argent pour ceux qui l'exploitent. (...) La perversité du système forme une boucle, une folie dont on ne parvient pas à se défaire."
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Une lecture qui m'a beaucoup touchée et plu. le monde vu à travers les yeux de ces deux grands hommes et humanistes est dans les grandes lignes assez semblables à ma propre vision et cela fait du bien.

Aujourd'hui, où tout est sans cesse remis en question, où l'on doit sans arrêt s'adapter aux nouvelles mesures sanitaires, cette lecture, bouffée d'oxygène dans un monde en asphyxie m'a fait reprendre mon souffle.
Après avoir dressé le bilan de la société actuelle en incluant la crise sanitaire que nous connaissons, Edgard Morin et Pierre Rabhi nous parlent aussi d'espoir. Ils croient encore à la possibilité d'un monde solidaire, aimant et conscient où l'argent et le profit ne seraient plus les dictateurs d'un monde à la dérive.

Le livre est rédigé sous forme d'un entretien, animé par Denis Lafay, l'auteur. Peu habituée à ce genre de lecture, j'ai trouvé intéressant le fait qu'une tierce personne amène les questions, cela permet de rebondir rapidement et de produire un texte rythmé. J'ai moins apprécié les plus longues interventions de l'auteur, notamment la préface qui sonne ensuite redondante avec le reste du livre.

Une bonne lecture, qui m'a permis de mieux connaitre Pierre Rabhi et Edgard Morin et de profiter de leur sagesse.
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Denis Lafay:

Êtes-vous préparé à votre propre mort?



Pierre Rabhi:
Pour être honnête, j'en ai peur. Ma peur porte moins sur la mort elle-même que sur le mystère de ce qui peut advenir après. Mais je sais aussi qu'elle est inexorable. Elle peut survenir demain, après-demain, dans dix ans. Dès lors, plus je prends de l'âge, plus je me dis: « Ne perds pas de temps, agis le plus possible et profite de la vie. » Mais attention: profiter de la vie ne signifie pas faire du profit de la vie! Il s'agit de mettre le temps de vie au profit de cette intelligence et de cet amour. C'est là bien plus qu'une croyance: une certitude.

RIP Monsieur Pierre Rabhi
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Que dire de ce livre ?
L'auteur a réuni deux sages, deux grands penseurs des idées alternatives qui ne s'étaient jamais rencontrés. Ils parlent chacun de leur côté sur des thèmes que Denis Lafay leur soumet en faisant les questions et les réponses ; ça reste superficiel, rien de bien nouveau ni de très marquant.
Les deux compères se prêtent  au jeu mais ne se parlent pas vraiment, et le résultat caresse le bobo que je suis dans le sens du poil. Boris Cyrulnik et Axel Kahn sont cités plusieurs fois... j'entrevois le scoop si ces deux la avait été invités !
Oui ! on vit une crise majeure que le coronavirus ne fait que mettre en exergue. On court vers le mur civilisationnel, comme les romains avant nous, en plus grave. Mais on ne lit rien dans ces discours qu'on ne sache déjà. Et surtout une forme qui ne méritait pas un livre... un article dans Le Monde Diplomatique tout au plus...
Une invitation à lire les originaux !

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L'auteur a réunit deux penseurs contemporains. Ceux-ci ont partager leurs pensées et réflexions à partir des questions de l'auteur. Ce partage peut nourrir nos propres réflexions même dans notre quotidien. C'est un avantage avec des penseurs qui savent bien vulgariser leurs connaissances.
J'ai d'ailleurs une belle admiration à ce propos, car j'avoue que j'ai trouvé dans les questions posées, par l'auteur, de temps en temps, des concepts parfois plus difficile à comprendre que leurs réponses.
Cependant je remercie l'auteur pour ce bon entretien.
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A l'issue du premier confinement, Denis Lafay organise une rencontre entre Edgar Morin, 99 ans, sociologue et Pierre Rabhi, 82 ans, agro-écologiste. Suivre l'entretien de ces deux sages qui défendent ce que nous avons de plus précieux sur terre est à la fois angoissant parce que je me demande si nous ne sommes pas allés trop loin et si le progrès est réversible et rassurant parce qu'il nous laisse croire à la force de la solidarité, de la jeunesse et de l'amour.

Leur constat de la situation actuelle, gouvernée par le profit, la mondialisation, le capitalisme numérique avec l'enrichissement des GAFAM est assez sombre. La pandémie n'est que l'amplificateur des symptômes de l'époque moderne.

Cette épreuve pandémique, c'est nous qui l'avons provoquée. Elle nous remet à notre place : celle de la responsabilité et même de la culpabilité.
Elle démontre notre vulnérabilité mais elle n'est pas la seule démonstration de l'échec de nos comportements.

« Toutes les onze secondes un enfant de moins de cinq ans meurt de faim. »
Peut-elle être un évènement déclencheur pour l'évolution de nos mentalités ?

Certes nous assistons à des démonstrations de solidarité et les gouvernements n'ont-ils pas fait le choix de la survie des plus fragiles aux dépens de l'économie?

Mais on constate aussi que la PDG de Pfizer en profite pour surfer sur le cours de son action, que la Turquie tente d'étendre son hégémonie sur la Méditerranée ou que Bolsonaro soutient les ravageurs de forêts.

Edgar Morin et Pierre Rabhi dressent un constat sombre de notre époque. Mais ils proposent aussi des pistes optimistes grâce au renouveau des valeurs. Premièrement réapprendre le beau pour respecter la nature.

« La Terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la Terre. « 
Il faut apprendre aux enfants à admirer, à avoir le regard poétique.

« Nous perdons notre capacité à contempler, à admirer, et ce dépérissement nous détourne de nos responsabilités, de nos devoirs à l'égard de la nature. »
Eduquons nos enfants avec moins d'écrans et davantage de nature. Inscrivons l'écologie au programme scolaire. Aménageons des jardins, des espaces avec des animaux dans les écoles.

Toutefois, reporter les actions à la génération future risque d'être trop tardif. Il faut aussi conscientiser les adultes. L'acheteur a un pouvoir à exercer.

« 30 à 40% de la production des sociétés dites avancées n'est composé que de superflu. »
Bien évidemment, il faut aussi introduire davantage d'éthique dans la politique, l'économie. Stopper la cacophonie des valeurs et revisiter la démocratie.

Amour, solidarité, intelligence, responsabilité, juste équilibre du « je » et du « nous ». Des évidences qui ne peuvent fonctionner qu'avec l'engagement de tous.

Douce utopie?

« On ne peut pas concevoir l'avenir sans envisager l'utopie ». dit Albert Jacquard, biologiste généticien, ingénieur et essayiste français ( 1925-2013)
Un livre à mettre entre toutes les mains de nos politiques. Mais sans attendre leur mouvement, rappelons-nous que notre bien commun qu'est la Terre est l'affaire de tous.

« Le sûr n'est jamais certain, l'improbable n'est jamais impossible. »
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Un trilogue entre un journaliste un philosophe et un agroécologiste. Ce livre va totalement dans mon courant de pensée, je n'ai pas été surpris, l'entretien aborde plusieurs sujets et le constat est clair, il faut que les gens prennent conscience et accorde la place principale à l'amour, le respect, arrêter d'en vouloir toujours plus. ça m'a refoutu un coup de blues de lire Pierre Rabhi lui même douter et désespérer...
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Je ne donnerais sûrement pas d'argent, à un escroc comme Pierre Rabhi et son copin edgar morin.
Rabhi ne se contente pas d'exalter la beauté de la nature comme le ferait un artiste dans son oeuvre. Il mobilise la nature, le travail de la terre et l'évocation de la paysannerie comme les instruments d'une revanche contre la modernité. Cette bataille illustre bien le malentendu sur lequel prospèrent certains courants idéologiques qui dénoncent les « excès de la finance », la « marchandisation du vivant », l'opulence des puissants ou les ravages des technosciences, mais qui ne prônent comme solution qu'un retrait du monde, une ascèse intime, et se gardent de mettre en cause les structures de pouvoir.

« Que nous soyons riche ou pauvre, affirme Rabhi, nous sommes totalement dépendants de la nature. La référence à la nature régule la vie. Elle est gardienne des cadences justes (17). » Dans le Recours à la terre (Terre du ciel, 1995), il fait d'ailleurs l'éloge de la pauvreté, « le contraire de la misère » ; il la présente dans les années 1990, lors de ses formations, comme une « valeur de bien-être ». Quelques années plus tard, ce parti pris se muera sémantiquement en une exaltation de la « sobriété heureuse (18) », expression bien faite pour cacher un projet où même la protection sociale semble un luxe répréhensible : « Beaucoup de gens bénéficient du secourisme social, nous explique Rabhi. Mais, pour pouvoir secourir de plus en plus de gens, il faut produire des richesses. Va-t-on pouvoir l'assumer longtemps ? » Pareille conception des rapports sociaux explique peut-être le fonctionnement des organisations inspirées ou fondées par le sobre barbichu, ainsi que son indulgence envers les entreprises multinationales et leurs patrons.

Fondée en 1994 sous l'appellation Les Amis de Pierre Rabhi, l'association Terre et humanisme, dont un tiers du budget provient de dons tirés des produits financiers Agir du Crédit coopératif (plus de 450 000 euros par an), poursuit l'oeuvre entamée par Rabhi au Burkina Faso en animant des formations au Mali, au Sénégal, au Togo, ainsi qu'en France, sur une parcelle d'un hectare cultivée en biodynamie, le Mas de Beaulieu, à Lablachère. Entre 2004 et 2016 s'y sont succédé 2 350 bénévoles, les « volonterres », qui travaillent plusieurs semaines en échange de repas et d'un hébergement sous la tente.

Aux Amanins (La Roche-sur-Grane, Drôme), l'infrastructure d'agrotourisme née en 2003 de la rencontre entre Rabhi et l'entrepreneur Michel Valentin (disparu en 2012), lequel a consacré au projet 4,5 millions d'euros de sa fortune, s'étend sur cinquante-cinq hectares. Elle accueille des séminaires d'entreprise, des vacanciers, mais aussi des personnes désireuses de se former au maraîchage. La production de légumes repose sur deux salariés à temps partiel (vingt-huit heures hebdomadaires chacun) qu'épaule un escadron de volontaires du service civique ou de travailleurs bénévoles, les wwoofers (mot composé à partir de l'acronyme de World-Wide Opportunities on Organic Farms, « accueil dans des fermes biologiques du monde entier ») : « En échange du gîte et du couvert, les wwoofers travaillent ici cinq heures par jour, explique la direction des Amanins. Nous ne payons pas de cotisations sociales, et c'est légal. »

Lien : HTTPS://WWW.MONDE-DIPLOMATIQ..
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