Citations sur Frères d'âme (39)
À l’heure d’écrire ces lignes, la capitalisation cumulée des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) approchait les… 7 000 milliards de dollars, et avait bondi de… 40 % depuis le début de la pandémie mondiale. Un enrichissement amoral, à l’heure de la déflagration sanitaire et humaine planétaire ? Non. Immoral.
Pour avoir oublié qu'il était un simple élément de la vie, l'homme détruit la vie.
Pierre Rabhi. — Ce que décrit merveilleusement Edgar ne concerne qu’une partie de l’humanité. Les quatre cinquièmes n’ont pas accès au minimum pour exister, vivent dans l’indigence. Selon le Programme alimentaire mondial, toutes les onze secondes un enfant de moins de cinq ans meurt de faim…
L’homme détruit la planète vivante, et il devrait s’étonner que surviennent de telles pandémies ? Lesquelles, d’ailleurs, il faut le rappeler, pourraient n’être qu’un hors-d’œuvre lorsque le permafrost des sols arctiques dégèlera et libérera des virus et des bactéries autrement plus mortels et contagieux.
Toutefois, les « leçons » qu’ils tirent depuis le début du premier confinement ne sont qu’un ajout, une strate supplémentaire du monticule des dévastations dont l’Homme se rend coupable. Oui, l’énonce le fondateur du Mouvement Colibris, cela fait « bien longtemps » que l’humanité, méthodiquement, transgresse les lois de la vie et travaille à son éradication. « L’enfer est ici, sur terre, et n’a pas pris forme avec le coronavirus. »
la vraie vie c'est en premier lieu l'épanouissement du "je" dans un "nous"
Edgar Morin: ...s'abstenir de régénérer la morale, la pensée, la démocratie, le débat, les libertés, etc., expose la société et la civilisation à la dégénérescence de ces items. Être en régénération permanente, n'est-ce pas le "propre de la vie" ?
Autrefois, qui aurait osé ne pas venir en aide à une personne en détresse? Aujourd'hui, combien de passants baissent les yeux et tournent le visage ? Le sujet est bel et bien culturel. Comment substituer la considération à l'indifférence ? Nous devons impérativement redéployer et revitaliser une "culture" de la solidarité ; ce sera très long et très difficile, mais nous devons nous t employer. Et je constate que cela fait écho à une prise de conscience grandissante.
Mais je pointe un mal plus interne que le profit : le calcul. Le calcul forme dorénavant la règle de la connaissance, de l'évaluation, des comparaisons, croissance, PIB, comptes de résultats, classement à l'école, etc., la liste est sans fin, or, il est incapable de mesurer l'essentiel : les sentiments humains, l'amour, la passion, en d'autres termes l'inquantifiable qualité de la vie.
Je le réaffirme: la politique de civilisation nécessite la pleine conscience des besoins poétiques de l'être humain.