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Citations sur Manières d'être vivant (74)

Il existe dans les langues bantoues un mot important, parfaitement intraduisible : ubuntu. Il signifie en substance : « Je suis ce que je suis car nous sommes ce que nous sommes. » Ou : « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. »
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P 312- Postface Alain Damasio
Osons ici le mode "slogan de manif" : il ne s'agit pas de faire converger fin du mois et fin du monde. Mais bien de précipiter la fin du moi pour activer la fin de l'immonde. Et d'ouvrir ainsi à une faim du monde, une soif de s'y inscrire en complice, en tisseur, en convive. Il est donc temps de changer les banderoles, camarades, et d'y graffer : Fin du moi - faim du monde : même combo !
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P 287 – imaginez un monde social dans lequel vous seriez valorisé non pas par ce que vous accaparez ou possédez, mais par ce que vous donnez librement.
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P 270 – Hadot révèle ici l’ordre des phénomènes : ce n’est pas parce qu’on démontre rationnellement ou déduit logiquement que les vivants ont de la valeur que l’on s’en soucie, c’est parce que l’on s’en soucie qu’on leur confère de la valeur. Le souci est premier, il est la force qui fait bouger les lignes architectoniques de l’attention politique, entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. (…) plus qu’en appeler à l’amour de la Nature, ou agiter la crainte de l’Apocalypse, il me semble qu’une voie plus ajustée aux enjeux du temps revient à multiplier les approches, les pratiques, les discours, les œuvres, les dispositifs, les expériences qui sont capables de nous faire sentir et vivre depuis le point de vue des interdépendances. Nous faire sentir et vivre comme vivant parmi les vivants, comme eux pris dans la trame, partageant des ascendances et des manières d’être vivant, un destin commun, et une vulnérabilité mutuelle.
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P 265 – comme le disent Patel et Moore, « la Nature n’est pas une chose, mais une façon d’organiser – et de cheapiser – la vie ». Dans ces conditions, il est ambigu d’affirmer que « nous sommes la nature qui se défend ». Nous sommes le vivant qui se défend – y compris contre sa conversion en « Nature ».
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P 234 – Comment choisir un cap dans ce chaos ? il existe en marine la pratique de la navigation négative. (…) savoir où l’on ne doit surtout pas être. (…) dans la diplomatie des interdépendances, celle au service des relations, et pas d’un des membres de la relation contre l’autre, la navigation négative est un art important, un art quotidien. La boussole est claire : le repère qu’il faut fuir, celui dont on doit toujours s’éloigner pour être ramené en pleine mer d’incertitude, c’est-à-dire à l’abri, c’est la tranquillité d’âme, le sentiment de la pureté morale. (…) tout sentiment d’avoir le cœur net, d’être dans son droit, est à bannir, sinon on ne fait pas justice à la relation même, c’est-à-dire à tous ceux qui y sont pris, emberlificotés dans mille tissages de relations qui vont du conflit au son, de l’exploitation à l’amour, à cette nuance près qu’on partage un même territoire, où l’habitat de l’un est le tissage de tous les autres. Il faut accepter d’être un métamorphe jusqu’au bout, une chimère jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la morale même, cœur de brebis et gueule de loup, et pas de larmes de crocodile.
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P 227 – c’est le drame de la vraie diplomatie, telle que Nelson Mandela l’a montrée (…) : ne pas travailler pour un camp contre l’autre, mais au service de la relation, du bien de la relation – puisqu’il faut bien vivre ensemble.
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P 185 – dans cette autre conception des relations aux animaux, on vit mieux avec eux de les influencer dans leur vitalité intacte, plutôt que de les affaiblir pour les contrôler. J’appelle « paradoxe de Stépanoff », ici appliqué à la cohabitation avec le vivant en soi, l’idée étrange que, pour domestiquer les désirs les plus farouches, c’est-à-dire vivre bien avec eux et par eux, il faut les maintenir à l’état sauvage.
La morale du cocher repose sur l’erreur originelle de croire que nos désirs intérieurs sont des bêtes déficientes qui exigent une action directe positive, c’est-à-dire d’être dévitalisées puis contrôlées de boute ne bout. L’erreur intrinsèque de la morale du cocher revient à ce postulat qu’il faudrait dévitaliser la vie désirante pour être vertueux : la « réduire à la médiocrité où la vertu des demande ».
C’est là que l’intuition de Spinoza concernant la nature humaine prend toute son ampleur. Nous sommes intrinsèquement faits de désir. Le désir n’est pas un manque, c’est une puissance – la puissance par laquelle nous persévérons dans l’existence : « le désir est l’essence de l’homme (…). » conséquemment, mater les passions et désirs, c’est affaiblir la seule force vitale avec laquelle on est susceptible d’avancer dans la vie. Ce que Spinoza a vu, c’est que nous ne sommes que du désir : c’est l’intensification de la vitalité joyeuse et sage de désir, au détriment de la tristesse morbide, qui fait la vertu, et devient le nom de la sagesse. Cette vivification des désirs joyeux exige un autre rapport aux passions en soi, un rapport que j’appellerai « diplomatique ».
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En faisant basculer les animaux sentients dans la catégorie des Personnes, l'antispécisme rejoue et pérennise ce dualisme, qui condamne tout le reste (les végétaux, les animaux non sentients, les milieux) à rester de la "nature-ressource", des moyens pour les Personnes (humaines et animales désormais).
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L'enjeu est de tisser ces savoirs à la sensibilité la plus poétique, pour imaginer la poésie la mieux informée, la sensualité la plus attentive au grain exact de la peau d'un tremble, de l'écorce d'une rivière, du courant d'un nuage, du mouvement d'une forêt.
C'est pourquoi le goût actuel pour l'animisme, pensée comme connexion mystique et sensible à la nature, opposé à la rationalité occidentale conçue comme objectivante et aliénante, constitue une position problématique.
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