Légère et rapide. Ce feu en elle lui permet de persévérer. Mais c'est aussi une malédiction. Grâce à lui, on la remarque. Elle doit le contenir, le contrôler, le diriger. Pour survivre.
« Cilka est tapie dans le coin d’une cellule humide et puante. Elle a perdu la notion du temps qui passe .
Combien de jours, de semaines , de mois ont passé ?
Reste tranquille , fais - toi toute petite, se dit- elle , jusqu’à ce que tu comprennes ce qui se passe et ce qu’il faut faire et ne pas faire » ….
« D’autres visages de femmes . Des têtes rasées, des joues creuses. Elles avaient toutes un nom. Elles avaient toutes un numéro .
Les images crépitent , brûlent . Les pleurs des femmes remplissent le silence . À moins que ce ne soit ses larmes à elle.
Elle ne sait plus » .
la colère n'est que l'expression de notre impuissance
Ce soir-là, Cilka raconte aux autres le départ de Josie et Natia, sans insister sur son rôle. Des larmes sont versées. Des souvenirs revisités. Autant de joie que de tristesse.
Les conversations débouche, comme c'est désormais souvent le cas, sur leur vie avant Vorkouta.
p.328
Chacun réagit différemment à la guerre, la captivité ou l’oppression – ceux qui ne les ont pas connues essaient de deviner comment ils agiraient ou réagiraient dans les mêmes circonstances, mais ils ne le savent pas vraiment.
(...) la colère n'est que l'expression de notre impuissance (...)
L'amour dans des circonstances terribles et contraires est possible.
Un jour, si Hashem le veut, lui chuchote sa mère en caressant son visage, tu sauras ce qu'est l'amour d'un enfant. Tu sauras ce que je ressens pour toi.
_De tout ce que j'ai vu depuis que je suis ici, c'est le souvenir auquel je m'accrocherai quand les ténèbres de cet endroit menaceront de me submerger.