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Critique de bilodoh


Une femme dans une maison hantée par le fantôme de son enfant qu'elle a elle-même tuée, l'écriture incisive de Toni Morrison fait mal.

Dans cette maison de la banlieue de Cincinnati dans l'Ohio où vit Sethe, des phénomènes étranges se produisent et persécutent ses habitants. Lorsqu'une jeune fille apparait à sa porte, elle devient le fantôme de sa fille assassinée et peu à peu, la maisonnée bascule dans la folie.

En flash-back, on apprendra ce qui s'est passé, la terrible histoire des esclaves dans les plantations du sud des États-Unis, des hommes battus, torturés, vivant dans des conditions immondes, des femmes violées, qu'on traite comme des « poulinières » et dont on peut vendre les enfants.

Un maître bon aussi parfois, qui traite ses esclaves comme des hommes, leur permet d'apprendre à lire et à compter et leur confie même des fusils pour qu'ils puissent se ravitailler dans les bois. Mais à la mort de ce Blanc, la fuite devient la seule option, au risque d'être poursuivi par les chasseurs d'esclaves.

Le contexte historique est celui du milieu du 19e siècle, avec la Guerre de Sécession qui mettra officiellement fin à l'esclavage. La violence envers ces Noirs ne cessera pas immédiatement pour autant… (Ce n'est pas dans le roman, mais Martin Luther King, c'est juste 100 ans plus tard!)

Dans le livre de Morrison, l'histoire de fantôme tranche avec la réalité brutale, mais les superstitions ajoutent aussi à l'ostracisme envers la femme infanticide et on comprend aisément que sa raison s'effrite devant l'insupportable.

Un lourd moment de l'histoire de l'Amérique…
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