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Citations sur Labyrinthe (75)

Dépourvus de toute présence humaine, les bois n'en débordaient pas moins de couleurs et de sons. L'air vibrait du gazouillis des roitelets, des linottes et des étourneaux. Brindilles et feuilles sèches craquaient sous ses pas. De temps à autre, un lapin détalait, ne laissant à la vue qu'une touffe de poils blancs, quand il plongeait à couvert dans les massifs de fleurs. Sur les plus hautes branches, des écureuils au pelage roux s'appliquaient à décortiquer des pommes de pin dans une pluie d'aiguilles sèches embaumant le sous-bois de leur senteur poivrée.
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Au souvenir du marchand qui, pas plus tard que la semaine précédente, prétendait avoir vu un loup sur la rive opposée, sa main se porta instinctivement à sa dague. Chacun s'était récrié car, à pareille époque de l'année, ce ne pouvait être qu'un renard ou un chien sauvage au pis-aller. À présent qu'elle était livrée à elle-même, les allégations du marchand lui semblaient presque fondées. Elle éprouva le contact rassurant du manche de son couteau.
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Alaïs n'avait jamais quitté les terres du vicomte Trencavel et, partant, avait grand-peine à se représenter les grandes villes du Nord, comme Paris, Amiens ou même Chartres, ville où sa mère avait vu le jour. Pour elle, ce n'était que des noms sans couleur ni saveur, aussi rudes que la langue qui s'y parlait, la langue d'oïl. Mais même sans le comparer, elle ne pouvait imaginer plus beau pays que celui, pérenne et intemporel, de la région de Carcassona.
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Le chemin qui descendait aux barbacanes était raide et escarpé. Il courait entre deux hautes palissades de bois occultant entièrement le décor alentour. Ayant emprunté ce chemin en maintes occasions, Alaïs en connaissait le moindre caillou. Elle contourna la tour de bois, et suivit le cours d'eau qui traversait les barbacanes avec la vélocité d'un torrent.
Les ronciers lui écorchaient les chevilles et les épines accrochées à sa robe entravaient sa progression. Au moment où elle atteignit le bas de la côte, le bord détrempé de sa cape s'auréolait d'une large frange lie-de-vin, et le cuir de ses chaussons avait viré au brun foncé.
À peine eut-elle quitté l'ombre des palissades pour les grands espaces ouverts qu'Alaïs se sentit transportée. Au loin, les brumes de juillet infusaient les cimes de la Montagne Noire, tandis qu'à l'horizon, le ciel se balafrait de traînées roses et pourpres.
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Guilhem ne semblait pas davantage troublé par les rumeurs de guerre, pour autant qu'elle le sût. C'était un sujet qu'il n'abordait jamais en sa présence. Pourtant, Oriane prétendait qu'une armée de croisés et d'hommes d'Église venus du Nord s'apprêtait à attaquer le pays d'oc. Pis encore, elle alléguait que cette expédition avait la bénédiction du pape et l'aval du roi de France en personne.
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Les hommes du guet fermaient généralement les yeux sur ses allées et venues. Du moins en avait-il été ainsi jusqu'à ce que des rumeurs de guerre se missent à circuler, et que la garnison redoublât de vigilance. En apparence, la vie se poursuivait comme à l'accoutumée. Si des manants venaient de temps à autre se réfugier dans la Cité, Alaïs ne voyait rien que de très ordinaire dans les attaques et les persécutions dont ils faisaient l'objet. Des cavaliers surgissant d'on ne sait où et frappant avec la violence d'un orage d'été étaient chose banale pour qui vivait à l'extérieur des fortifications. Ce qui se racontait n'était ni plus ni moins que les aléas de la vie quotidienne.
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Le Château comtal possédait deux portails. La grande porte ouest, que l'on n'ouvrait qu'en de rares occasions, accédait aux pentes herbeuses qui longeaient les grands murs. Plus petite, plus étroite aussi, la porte est était flanquée de hautes tours, et donnait accès aux ruelles de la Ciutat, la Cité, elle-même.
Les étages de ces tours communiquaient entre eux par des échelles de bois adossées à d'étroites ouvertures. Enfant, Alaïs se plaisait à déjouer l'attention du guet pour y grimper avec les gamins de son âge. Étant la plus leste, c'est toujours elle qui arrivait la première.
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Fortement gardé, le donjon, où les consuls se réunissaient pour sceller d'importants documents, se dressait à l'angle sud-ouest de la grande cour. Dans l'aube naissante, Alaïs aperçut deux garçons qui, perchés sur un mur comme deux corbeaux, s'acharnaient à réveiller un chien en lui jetant des pierres. Le silence était si profond qu'elle entendait leurs talons nus heurter les hourds de bois.
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Le château avait été bâti autour d'une cour rectangulaire, et agrégé côté ouest aux ruines d'une place forte gallo-romaine. Il contribuait ainsi au renforcement des fortifications qui entouraient la Cité, anneau de pierre de taille surplombant la rivière Aude, de même que les paluds qui s'étendaient sur le flanc septentrional.
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Le grand-père de Raymond-Roger Trencavel avait bâti le Château comtal, d'où il entendait exercer son autorité sur l'ensemble de ses terres domaniales, plus d'un siècle auparavant. Lesdites terres s'étendaient d'Albi, au nord, jusqu'à Narbonne, au sud avec, à l'est et à l'ouest, Béziers et Carcassonne pour limites respectives.
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