Elle semblait être capable de lire les pensées, ce qui était sans doute le don le plus détestable qu'on pouvait avoir, en particulier quand on ne l'avait pas soi-même.
"Le coeur de notre monde est mort. C'est bien vrai, je l'ai sous mes yeux: il est en ruines, comme le livre de Minovia l'avait annoncé. J'écris ce journal pour laisser à quelqu'un le soin de guider les hommes vers leur nouveau destin, car je ne sais pas si je pourrai le faire seule. Ce quelqu'un, c'est peut-être vous, qui me lisez. Je n'ai que quelques pages, alors je ne vous raconterai pas toute ma vie. Du moins pas depuis le début. Juste à partir de ce jour où j'ai découvert que mon père m'avait menti depuis toujours. Ce jour-là, j'étais encore une fille comme les autres. Pas de livre maléfique, pas de sphère d'emnobalt, pas de prédiction de fin du monde.
[...]
La fin des jours est proche. Si vous trouvez ce journal et que vous décidez de lire ces quelques pages, vous saurez tout sur ce qui a causé ce désastre. Et si vous avez de bonnes intentions, nous nous retrouverons sûrement sur le même chemin."
"Le regret...c'est le sentiment que je redoutais le plus, et il avait décidé de me suivre comme une ombre."
"Mais un Rhodes ne change pas comme ça. Je savais qu'il me cachait quelque chose.
- Est-ce que les Rhodes sont condamnés à être des traîtres ou des criminels ? demandai-je à Raymond. Si jamais vous pouviez faire quoi que ce soit qui m'empêche d'être l'un ou l'autre, n'hésitez pas, je vous en supplie."
La fin des jours est proche. Si vous trouvez ce journal et que vous décidez de lire ces quelques pages, vous saurez tout sur ce qui a causé ce désastre. Et si vous avez de bonnes intentions, nous nous retrouverons sûrement sur le même chemin.
Penser aux pauvres me fit penser à Karen. Elle était je ne savais où, dans une roulotte glaciale, et ne pouvait sans doute plus aider qui que ce soit avec ses parents. Pareil pour Yakov. Je m'effondrai sur mon lit et me mis à pleurer. Caroline tenta de me réconforter sans succès en me proposant une bataille de coussins. Mais j'avais une autre bataille à livrer. Contre ce destin qu'on m'avait imposé et que je refusais catégoriquement.
Ils discutèrent ensuite de détails techniques à propos de ce départ, autour d'une carte apportée par Doe. Je m'attendais à ce que Papa ne me dise rien, car ce rendez-vous avait, malgré le manque de discrétion de Doe, un petit quelque chose de secret. Et les secrets, je n'aimais pas ça.
"Le même nom que moi, le même jardin, le même kiosque... Le grand jardin aux iris d'or... Qui a bien pu écrire ce texte?"
Je regardai la première page du manuscrit posé par terre en éprouvant une légère crainte. Tout ce qui y était conté jusque là l'était arrivé d'une façon semblable, et un sentiment troublant me fit penser qu'il s'agissait de ma vie. Quelqu'un avait écrit cette histoire bien avant ma naissance en sachant que j'allais naître un jour? Je balayai cette idée aussitôt et repris le manuscrit pour en lire la fin. Mais je fus rapidement déçue.
Au retour de l'entrainement, j'aperçus mon père tout en haut des gradins, alors que la foule des spectateurs se dispersait; Je reconnus aussi Doe, un peu plus lopin. Ils avaient sans doute rendez-vous. Peut-être les choses allaient-elles se précipiter pour la famille Rhodes. Mais je ne pus en savoir davantage, car Kims dirigeait les compétiteurs vers les vestiaires.
Dans Lucile Rhodes, pas de mentor, pas de jeune apprenti, pas de formation au combat contre les forces du mal. Sauver le Monde est à la portée de tous. Une seule chose à savoir: la mort gagne à tous les coups !