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Citations sur Le livre de maître Mô (25)

Aujourd’hui, même si elle a appris à vivre avec, elle traîne cette gangrène terrible, celle que toutes les victimes connaissent, leur pire ennemie, je crois : la culpabilité. Elle essaie d’en guérir, soutenue par une psychothérapie.
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Les clés du Paradis
Je l'avais rangé dans mon puits sans fond personnel, cette terrible catégorie des " réprouvés de Dieu ", des gentils qui n'ont jamais de bol et ne nuisent jamais à personne, trop occupés qu'ils sont à tenter de compenser le mal que la vie, si chienne parfois, s'acharne à leur faire subir quoi qu'ils fassent pour s'en protéger - et qui n'y arrivent jamais, comme s'il " était écrit " qu'ils sont nés pour se débattre dans la vase trop molle pour en sortir. Ceux dont personne ne se souvient, qu'on voit à peine, et qui ne demandent que ça, qu'on ne se soucie pas d'eux ( page 195 ).
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Je ne crois, tu le sais, ni au paradis ni à l’enfer, je crois qu’il n’y a rien après la mort et que nous retournons juste à la poussière, c’est tout, et que c’est même pour ça qu’il faut se presser de vivre, de rire, de chanter, de voir, d’honorer ses amis et de les prendre dans ses bras…
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On partageait une philosophie de travail assez simple : être sérieux ne veut pas dire se prendre au sérieux, bosser sérieusement n’exclut jamais les fous rires
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– il racontera qu’il a appris à ne plus crier, à leur grande satisfaction, mais qu’il était confronté à un dilemme bien trop grand pour son petit cerveau : s’il criait, il était puni, mais s’il ne criait pas, ils faisaient semblant de croire que ce qu’ils lui faisaient subir ne le dérangeait pas, et continuaient… À y réfléchir, un dilemme trop grand pour n’importe qui.
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Certaines personnes ont tellement souffert qu’elles n’ont aucune, strictement aucune méchanceté en elles. Ce sont des proies faciles, mais elles inspirent aussi un drôle de respect.
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Dans bien des couples, le principe même du divorce s’admet rapidement, et la discussion porte sur telle ou telle « mesure accessoire », terme qui désigne tout le reste, l’essentiel en fait : le droit est torve.
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Enfin, le moment fatidique arriva. Ayant remercié le procureur, le président annonça avec un sourire, selon un usage affreusement stressant mais totalement perdu aujourd’hui, ce qui est bien dommage : « Le tribunal va maintenant entendre la défense, et se réjouit d’entendre pour la première fois Maître Mô. Maître, vous avez la parole. »
Les avocats connaissent l’état dans lequel on est à ce moment précis, et qui perdure toujours peu ou prou, notamment devant une cour d’assises : un long tunnel blanc et la bouche sèche…
Cette « annonce », de même que les dénégations farouches et contre nature de Farid, avait éveillé la curiosité de la salle, dès lors silencieuse et attentive.
Je dis « Merci, monsieur le président… » d’une voix que je voulais assurée, et me levai de mon banc comme monté sur ressorts, avec une rapidité proportionnelle à ma trouille.
L’un de mes grands pieds se prit alors dans l’une des suspentes de ma robe, et ma précipitation fit le reste. Mon mouvement vers l’avant fut immédiatement contrecarré avec force par le poids de ma jambe tirant ma robe vers l’arrière. J’eus le temps de me redresser de tout mon long avant que cette énergie invisible m’envoie littéralement valser vers la salle, au-dessus du banc, tandis que mes bras moulinaient désespérément vers le plafond, lâchant au passage mon dossier dont les feuilles explosèrent littéralement en tous sens, une partie au tribunal, une partie je ne sais où, une feuille sur les genoux de Farid toujours assis là, et qui n’en croyait pas ses yeux.
Je me retrouvai allongé sur le dos, les jambes au-dessus du banc, les bras en croix, un genou douloureux, et l’orgueil à jamais réduit à néant, tandis que tout le monde sans exception – public, greffiers, escortes, magistrats – riait à gorge déployée, un de ces fous rires de salle inextinguibles et absolument horribles à vivre… quand on en est l’objet.
La robe déchirée, mon dossier éparpillé, un genou en vrac, je me relevai péniblement pendant qu’autour on finissait par se calmer – Farid n’avait pas ri, il lisait la feuille de notes qui lui était tombée dessus. Je lui en serai reconnaissant à vie.
Le président reprit le premier son sérieux, me demanda gentiment si ça allait, et me rendit une parole que j’avais moi-même fait tomber par terre avec ce petit mot : « J’espère que ce n’est pas la défense de monsieur qui s’écroule… »
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Jean Yves Moyart était avocat au barreau de Lille,il se décrivait comme pénaliste de l'âme, l'homme aux fortes convictions humanistes a voulu exprimer dans ce livre les émotions l'énergie qu'il a eu tout au long de sa carrière .
Ici il partage quelques situations qui l'ont marqué profondément,sans jamais avoir regretté,il exerçait son métier avec passion.
Maître Mô comme il aimait se faire appeler est décédé à cinquante trois ans,sa disparition aura suscité une grande émotion dans le monde.
Je découvre un homme aux fortes convictions qui n'a de cesse de défendre de son mieux des hommes devant les tribunaux de Lille .
Parfois les situations sont vraiment déroutantes mais jamais l'homme ne se détournera de son but,la défense.
Un témoignage poignant, très intéressant qui peut mettre à mal certaines de nos convictions.
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Je n'avais rien compris. Mon principal tort était de mépriser votre histoire, pour moi l'énième du genre mais, pour vous, l'histoire de votre vie, votre seul dossier, ce qu'aucun avocat n'est censé oublier, jamais.
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