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EAN : 9782493909572
351 pages
Collection Proche (01/02/2024)
  Existe en édition audio
4.57/5   107 notes
Résumé :
Les formidables histoires d'un avocat humaniste, talentueux et attachant.

20 récits extraordinaires de la justice ordinaire, parfois drôles, souvent déchirants, toujours étonnants.
Jean-Yves Moyart était avocat au barreau de Lille. Le jour, il se donnait corps et âme à son métier. La nuit, il profitait de ses insomnies pour écrire des histoires vraies, sous le pseudonyme de Maître Mô. Il a disparu à 53 ans en 2021.

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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Le livre de Maître Mo en version audio lue par Hughes Martel .
J'ai terminé ce livre il y a quelques heures à peine , j'ai donc encore en mémoire ces chroniques judiciaires écrites par l'avocat pénaliste Jean-Marc Moyart du Maître Mo .
Ces chroniques se suivent et ne se ressemblent pas , on commence doucement et puis ça devient de plus en plus sordide , telles que sont les affaires défendues par la justice .
J'ai beaucoup aimé cette écoute , cette découverte de l'auteur avec tout de même un petit bémol , une affaire en particulier m'a paru être trop crue , je veux dire que je ne serai bien passée de certains détails , d'autant plus que Maître Mo souligne que certains membres du jury ont quitté la salle lors de cette évocation , je parle de l'affaire ' Noël ' , même si au procès , l'avocat essaie comme il peut d'adoucir cet atroce portrait .
En lisant ces témoignages , j'ai pensé que la justice est humaine , parfois trop humaine , les rapports entre avocat et coupables ne sont pas toujours objectifs .
Et puis il y a la fin très très émouvante que je ne dévoierai pas .
J'ai beaucoup aimé la voix d'Hughes Martel .
Merci à #netgalley et aux éditions Audible .
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Comment peut-on défendre un monstre ? Sait-t-on réellement si le client qu'on défend lorsqu'on est avocat est innocent comme il le clame ? En quoi consiste le travail d'avocat en dehors de la plaidoirie ?

A travers quelques unes des affaires et des clients qu'il a défendu, Maître Mo répond à ces questions.

Avocat très suivi sur Twitter et mort en février 2021 d'un cancer, Maitre Mo - Jean Yves Moyart à l'état civil- avait le sens du récit, de l'humour et une belle plume. Alors malgré la noirceur des affaires qu'il narre, je les ai enchaînées, attendant le dénouement comme dans un bon thriller.

Les affaires qu'il a sélectionnées ne sont pas forcément retentissantes mais elles sont révélatrices de la société, de la misère d'une partie des français et du fonctionnement de la justice.

"Aujourd'hui, même si elle a appris à vivre avec, elle traîne cette gangrène terrible, celle que toutes les victimes connaissent, leur pire ennemie, je crois : la culpabilité. Elle essaie d'en guérir, soutenue par une psychothérapie."

Première plaidoirie, récit de la dernière heure avant de « rentrer » en salle d'audience consacrée à préparer arguments et textes, attente, Maitre Mo nous fait pénétrer en coulisses contrebalançant ce qu'on voit le plus souvent, le procès en lui même.

C'est à la fois désespérant sur la nature humaine quand on lit le récit de ses affaires d'abus, de viols, de violence, de meurtre et profondément humaniste car le livre donne aussi à voir des portraits d'hommes et de femmes que l'on a envie de sortir de l'eau avec la même énergie et force que Maître Mo.

Loin de la vision simpliste et grand spectacle de BFM TV et consoeurs des faits divers, le livre de Maître Mo montre des destins brisés ou malmenés. Chaque affaire est racontée comme vécue de l'intérieur et j'étais prise à la gorge comme si chacune me concernait personnellement


.Maître Mô nous entraîne avec ce livre en coulisses : celles de son métier, celles d'une France invisible dans les médias et les réseaux sociaux, celles de destins brisés ou malchanceux.

C'est terrible mais aussi profondément humain et c'est désormais en librairie aux éditions les Arènes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jean-Yves Moyart, dit Maître Mo, était un grand avocat pénaliste. Il a tenu un blog dans lequel il raconte quelques unes de grandes (et petites) affaires judiciaires. Ces chroniques sont souvent ignobles à lire, ce sont des histoires qui ne font pas partie de notre vie ordinaire, de celles qu'on entend parfois à la radio, qu'on lit dans les journaux. On ne comprend pas comment de telles violences peuvent exister mais heureusement qu'il y a une justice pour juger ces gens. Il a défendu des gens accusés de meurtres, vols, viols, violences mais aussi ceux demandant simplement justice de ceux accusés de ces horreurs. Maitre Mo, incarné par la voix de Hugues Martel dans sa version audio, est impressionnant, passionné par l'histoire de ses clients. Alors bien sûr, il lui arrive de défendre des bourreaux, des mauvais, ce n'est pas une tâche aisée mais il reste malgré tout professionnel tout en gardant son humanité. le plus difficile, c'est d'entendre toute cette cruauté... comment peut-on tuer, violer en restant humain ? Certaines affaires sont difficilement soutenables, il faut avoir le coeur accroché. Il y a quelques rares moments d'humour qui permettent de sourire un peu entre deux moments où nos yeux se mouillent. J'ai parfois un peu de mal avec le jargon judiciaire mais c'est un livre qui m'a beaucoup touché et la fin nous émeut encore mais d'une manière différente.
(Je suis allée consulter le blog de notre défunt avocat pour essayer d'en apprendre un peu plus sur l'homme et ses affaires.)
#lelivredemaîtremô #NetGalleyFrance
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Comment lire ce livre ?

– Certainement pas dans les transports en commun entouré d'inconnus
– Certainement pas dans un lieu public…
– Sans doute chez soi
– Lors d'un moment calme et serein (avec des proches à portée de main)
– Un chapitre à la fois

Mais pourquoi ces précautions ?

Jean-Yves Moyart fut (il est mort à Lille en 2021), avocat pénaliste principalement à Lille.
Il tenait un blog racontant des histoires de procès de plaidoiries, de rencontres faites au tribunal, mais aussi en dehors.
Les plus forts de ces écrits ont été rassemblés dans ce livre.
Et « forts », c'est bien le mot.

Chaque chapitre est une tranche de vie, une puissante tranche de vie.
C'est rempli d'humanité, pas forcément la plus belle, parfois la plus abjecte, mais très souvent la plus fragile.
C'est formidablement bien écrit. Très empathique.
Des rencontres inoubliables.

Pas trop de détails juridiques.
Surtout de l'humain, des histoires qui vous prennent à la gorge.
Des destins brisés et parfois, trop rarement, des reconstructions, des victoires.
Pas des victoires judiciaires, mais des victoires sur soi-même, sur l'autre.

Prenez garde à la fin des chapitres. Ce n'est pas une série télévisée.
Pas de belle musique de fin et de morale artificielle.
De terribles leçons de vie.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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J'ai découvert avec beaucoup d'intérêt ces différentes affaires racontées par Maître Mo, qui tenait un blog pour faire connaître les rouages de la justice. Il commence par sa première plaidoirie, il a dû défendre un jeune délinquant qui avait volé son sac à une vieille dame. Il se prend les pieds dans sa robe et s'étale de tout son long, ce qui donne une touche d'humour à la journée. Puis on enchaîne sur différentes affaires, certaines banales, d'autres franchement sordides. J'ai beaucoup apprécié la lecture d‘Hugues Martel qui rend le livre très vivant. Ce genre de document est parfait pour une lecture audio.

Ce livre vraiment intéressant nous dévoile le fonctionnement et parfois les dysfonctionnements du système judiciaire. Il nous parle surtout de la nature humaine avec ses espoirs, ses travers et sa résilience. L'auteur n'émet pas de jugement sur ses clients et leurs actes, il s'occupe parfois de victimes, mais le plus souvent d'accusés qu'il s'efforce de présenter sous leur meilleur jour. Une personne, qui a subi des actes odieux est devenue bourreau à son tour, un autre a commis un crime presque parfait.

Si je comprends que toute personne a le droit d'être défendue, je trouve quand même que dans notre société, on se soucie peu des victimes et beaucoup des coupables à qui on trouve mille excuses, souvent parce qu'ils ont eu une enfance malheureuse. Finalement la victime est presque coupable de s'être trouvée au mauvais endroit !

Maître Mô se montre optimiste sur l'homme à qui il veut toujours offrir une nouvelle chance. Il nous parle aussi des cas où la justice ne peut pas résoudre certains problèmes, qui relèvent plutôt du social. Elle manque de moyen, est débordée. Il y a beaucoup d'émotions dans ce livre, l'avocat partage celles de ses clients. Certaines histoires sont drôles, d'autres émouvantes ou révoltantes, mais aucune ne m'a laissée indifférente. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte.

#lelivredemaîtremô #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Enfin, le moment fatidique arriva. Ayant remercié le procureur, le président annonça avec un sourire, selon un usage affreusement stressant mais totalement perdu aujourd’hui, ce qui est bien dommage : « Le tribunal va maintenant entendre la défense, et se réjouit d’entendre pour la première fois Maître Mô. Maître, vous avez la parole. »
Les avocats connaissent l’état dans lequel on est à ce moment précis, et qui perdure toujours peu ou prou, notamment devant une cour d’assises : un long tunnel blanc et la bouche sèche…
Cette « annonce », de même que les dénégations farouches et contre nature de Farid, avait éveillé la curiosité de la salle, dès lors silencieuse et attentive.
Je dis « Merci, monsieur le président… » d’une voix que je voulais assurée, et me levai de mon banc comme monté sur ressorts, avec une rapidité proportionnelle à ma trouille.
L’un de mes grands pieds se prit alors dans l’une des suspentes de ma robe, et ma précipitation fit le reste. Mon mouvement vers l’avant fut immédiatement contrecarré avec force par le poids de ma jambe tirant ma robe vers l’arrière. J’eus le temps de me redresser de tout mon long avant que cette énergie invisible m’envoie littéralement valser vers la salle, au-dessus du banc, tandis que mes bras moulinaient désespérément vers le plafond, lâchant au passage mon dossier dont les feuilles explosèrent littéralement en tous sens, une partie au tribunal, une partie je ne sais où, une feuille sur les genoux de Farid toujours assis là, et qui n’en croyait pas ses yeux.
Je me retrouvai allongé sur le dos, les jambes au-dessus du banc, les bras en croix, un genou douloureux, et l’orgueil à jamais réduit à néant, tandis que tout le monde sans exception – public, greffiers, escortes, magistrats – riait à gorge déployée, un de ces fous rires de salle inextinguibles et absolument horribles à vivre… quand on en est l’objet.
La robe déchirée, mon dossier éparpillé, un genou en vrac, je me relevai péniblement pendant qu’autour on finissait par se calmer – Farid n’avait pas ri, il lisait la feuille de notes qui lui était tombée dessus. Je lui en serai reconnaissant à vie.
Le président reprit le premier son sérieux, me demanda gentiment si ça allait, et me rendit une parole que j’avais moi-même fait tomber par terre avec ce petit mot : « J’espère que ce n’est pas la défense de monsieur qui s’écroule… »
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Je l’avais rangé dans mon puits sans fond personnel, cette terrible catégorie des « réprouvés de Dieu », des gentils qui n’ont jamais de bol et ne nuisent jamais à personne, trop occupés qu’ils sont à tenter de compenser le mal que la vie, si chienne parfois, s’acharne à leur faire subir quoi qu’ils fassent pour s’en protéger – et qui n’y arrivent jamais, comme s’il « était écrit » qu’ils sont nés pour se débattre dans de la vase trop molle pour en sortir. Ceux dont personne ne se souvient, qu’on voit à peine, et qui ne demandent que ça, qu’on ne se soucie pas d’eux.
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Il faut à tout prix, quand on est avocat et qu’on « fait du pénal », trouver le moyen de conserver en soi, quoi qu’il arrive, quelques repères phares, une sorte de réservoir à illusions, la ressource permettant de penser, à chaque affaire, à chaque révélation, que non, ce n’est pas la vraie vie, seulement une histoire parmi tant d’autres, normales et heureuses, elles ; qu’on a fait le choix, en exerçant ce métier, de collectionner ce que l’humanité peut offrir de plus navrant et de plus dur, des tombereaux de douleurs variées – mais que ça reste des accidents, au sens étymologique du terme, événement imprévu, imprévisible, malheur…
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Essayez de décrire à la cour ce qui aurait dû se passer, normalement, si tout avait été normal, depuis la rencontre de Gérald. Comment ça aurait pu, comment ça aurait dû se passer, après ? » Les jurés ont, je crois, ressenti comme moi son incapacité totale à répondre à cette question. Je n’ai obtenu qu’un mutisme et le spectacle d’un front plissé ; après d’autres questions entrecoupées de silences, il a fini par murmurer : « On n’aurait pas dû lui faire du mal »
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Les clés du Paradis
Je l'avais rangé dans mon puits sans fond personnel, cette terrible catégorie des " réprouvés de Dieu ", des gentils qui n'ont jamais de bol et ne nuisent jamais à personne, trop occupés qu'ils sont à tenter de compenser le mal que la vie, si chienne parfois, s'acharne à leur faire subir quoi qu'ils fassent pour s'en protéger - et qui n'y arrivent jamais, comme s'il " était écrit " qu'ils sont nés pour se débattre dans la vase trop molle pour en sortir. Ceux dont personne ne se souvient, qu'on voit à peine, et qui ne demandent que ça, qu'on ne se soucie pas d'eux ( page 195 ).
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Video de Jean-Yves Moyart (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Moyart
Extrait du livre audio « le Livre de Maître Mô » de Jean-Yves Moyart lu par Hugues Martel. Parution numérique le 14 décembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/le-livre-de-maitre-mo-9791035411091/
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