Citations sur Avant toi (516)
Comment peut tu avoir le droit de détruire ma vie, quand moi je n’ai pas mon mot à dire au sujet de la tienne ?
- Vous semblez bien joyeuse, me dit Will alors que je laissais tomber mon sac dans l’entrée.
- C’est parce que nous sommes aujourd’hui.
Non, ce qu’une mère voit, ce sont toutes les personnes que son fils a été au fil de sa vie rassemblées en un seul et unique individu.
J’ai regardé Will et j’ai vu le poupon que je tenais dans mes bras, complètement gaga, incapable d’imaginer que j’avais donné naissance à un autre humain. J’ai vu le bambin qui me donnait la main, le garçonnet essuyant ses larmes de rage après avoir été rudoyé par un camarade. J’ai vu les vulnérabilités, l’amour, l’histoire. Et c’est ça qu’il me demandait de faire disparaître -le petit enfant en même temps que l’homme. Tout cet amour, toute cette histoire.
J’avais besoin de donner à mon fils quelque chose à regarder. De lui dire, sans passer par les mots, que les choses peuvent changer, que les plantes peuvent pousser ou faner, mais que la vie continue. Que nous appartenons tous au même grand cycle, un vaste schéma que seule la conscience peut embrasser. Bien sûr, je ne pouvais pas lui dire ça -Will et moi n’avons jamais vraiment su nous parler-, mais je voulais qu’il en ai la preuve vivante sous ses yeux. Comme la promesse silencieuse qu’il existe quelque chose de plus grand -un avenir meilleur-.
- Je demandais parfois à mon père de me dire quelque chose qui me ferait du bien. Mais si je vous raconte ce qu’il me répondait, vous me prendrez pour une folle.
- Aucun risque, c’est déjà le cas.
J'ai vu ses cernes violets, qui racontaient les nuits sans sommeil, et les sillons entre ses sourcils qui disaient la douleur endurée en silence. Une douceur tiède émanait de sa peau, à laquelle se mêlaient l'odeur de la mousse à raser et une petite fragrance qui n'appartenait qu'à Will, à la fois discrète et raffinée.
- Je vais bien. C'est juste... Je n'ai pas envie de rentrer. Pas encore. Je veux juste rester là et ne pas avoir à penser...
Il a avalé sa salive.
Même dans la pénombre, j'ai vu l'effort qu'il lui en avait coûté.
- Je voudrais juste... être un homme qui est allé assister à un concert avec une jeune femme en robe rouge. Encore un instant.
- Vous vous privez de tout un tas d'expérience simplement parce que vous décrétez que "ce n'est pas votre genre".
- Mais c'est le cas.
- Et comment le savez vous ? Vous n'avez rien fait. Vous n'êtes jamais allée nulle part. Comment pouvez-vous avoir la moindre idée de qui vous êtes ?
Maman, je dois le faire pour lui Will. Je lui dois bien ça.
D'après toi, qui m'a poussé à m'inscrire à l'université ? Qui m'a encouragée à faire quelque chose de ma vie, à voyager, à avoir une ambition? Qui a changé ma vision des choses et du monde ? Qui a changé mon point de vue sur moi-même ?
C'est Will et personne d'autre, j'ai plus vécu ces six derniers mois qu'au cours des vingt- sept années qui ont précédé. Alors s'il me demande d'être avec lui en Suisse, j'y vais, qu'elle qu'en soit les conséquences.
J'ai cru... j'ai cru que tu parlais d'aller à Lourdes, a-t-il dit d'une voix étranglée.
.......
ça, ça ressemble aux vacances d'une vie.
-C'est bien de ça qu'il s'agit. mais pas pour moi, pour lui.
... un jacuzzi sous les étoiles, une baignade avec les dauphins. Ce n'est pas du travail ça. C'est une putain de lune de miel.