-Mais je veux surtout qu'il ait envie de vivre. S'il n'a pas cette envie, en le forçant à continuer malgré tout, vous, moi - quel que soit l'amour qu'on lui porte -, on ne vaut pas mieux que ceux qui le privent injustement de son libre arbitre.
Tout prend du temps, Will, […] Et ça, c'est quelque chose que votre génération a du mal à accepter. Vous avez tous grandi en vous attendant à ce que les choses se passent instantanément comme vous le voulez. Vous espérez tous avoir une vie à la hauteur de vos attentes. Et c'est particulièrement vrai pour un jeune homme comme vous à qui tout réussit. Mais il faut du temps.
La musique laisse comme une vibration dans l’air, une rémanence que l’on emporte avec soi.
Non, ce qu’une mère voit, ce sont toutes les personnes que son fils a été au fil de sa vie, rassemblées en un seul et unique individu.
Ce rasage a été une parenthèse étrange et intime. Tout en poursuivant ma tâche, j’ai compris que j’avais cru que son fauteuil constituerait une barrière ; que son invalidité s’opposerait à toute forme de sensualité. Or, bizarrement, ça n’a pas fonctionné comme ça. Il est impossible d’être aussi près de quelqu’un, de sentir sa peau se tendre sous les doigts, de respirer l’air qu’il expire, d’avoir son visage à quelques centimètres sans se sentir un temps soit peu déstabilisé.
L’espace d’un instant, j’ai pensé que jamais de toute ma vie je ne me sentirais aussi intensément liée au monde et à un autre être humain.
Vous savez, on n’est d’aucune utilité à quelqu’un qui ne veut pas être aidé.
Je fixais mon calendrier, le stylo à la main. Subitement, une responsabilité immense s'est posée sur ce bout de papier. J'avais cent dix-sept jours devant moi pour trouver à Will Traynor une bonne raison de vivre.
[…] Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon coeur, Clark. Tu l’as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t’imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.
J’ai compris que j’avais peur d’exister sans lui.