L'avez-vous remarqué ? On n'entend plus beaucoup parler de la Grèce, ces temps-ci... Serait-elle sortie de la crise ? Pas vraiment, malheureusement. Mais c'est pourtant ce qu'imagine
Petros Markaris dans la dernière aventure du commissaire Charitos.
Alors que trois assassinats semblant avoir des liens entre eux ont été commis à Athènes, notre commissaire s'interroge sur l'origine de l'embellie que connaissent les finances publiques. On annonce d'ailleurs une très prochaine augmentation des salaires des policiers qui, comme tous les Grecs, sont depuis plusieurs années soumis à un régime drastique. Quelle nouvelle !
Y aurait-il un lien, d'ailleurs, entre ces meurtres et ce soudain afflux d'argent ? Quand un pays va aussi mal, n'attire-t-il pas requins de la finance et mafieux de tout poil ? Lorsqu'un journaliste qui enquêtait sur le sujet fait partie des victimes, on peut légitimement se poser la question...
Chez
Markaris, ce qui m'intéresse et me séduit, ce n'est pas tant la conduite des enquêtes que l'ambiance d'un pays qu'il parvient très finement à restituer. Par petites touches, à l'aide de ses dialogues et des situations qu'il décrit, on perçoit parfaitement l'état de la société grecque. C'est déjà ce que j'avais particulièrement aimé dans le premier livre que j'avais lu de lui, Epilogue Meutrier.
En outre, il est assez amusant de constater que
Markaris imagine dans ce roman publié dans son pays en 2016 l'accession au pouvoir d'un parti créé par des quadra sortis de nulle part, se disant ni-de-droite-ni-de-gauche, amis des banquiers et des grands patrons. Cela vous rappelle quelque chose ?
Il paraît que la réalité dépasse souvent la fiction...
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