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EAN : 9782364070837
71 pages
Le Solitaire (01/09/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
Edwin Muir
Poète

-Edwin Muir était un poète, romancier et traducteur écossais. Né dans une ferme à Deerness, une paroisse des Orcades, en Écosse, il est connu pour sa poésie profondément ressentie et vivante écrite dans un langage simple et avec peu de préoccupations stylistiques. Wikipédia (anglais)
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Date et lieu de naissance : 15 mai 1887, Deerness, Royaume-Uni
Date et lieu de décès : 3 ja... >Voir plus
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les chevaux

A peine douze mois après
La guerre de sept jours qui endormit le monde,
Tard dans la soirée arrivaient les étranges chevaux.
À ce moment-là, nous avions fait notre alliance avec le silence,
Mais dans les premiers jours, c'était si calme
Nous avons écouté notre respiration et avons eu peur.
Le deuxième jour
Les radios sont tombées en panne ; nous avons tourné les boutons; pas de réponse.
Le troisième jour, un navire de guerre nous dépassa, se dirigeant vers le nord, des
cadavres empilés sur le pont. Le sixième jour,
un avion a plongé au-dessus de nous dans la mer. Par la suite
Rien. Les radios muets ;
Et ils se tiennent toujours dans les coins de nos cuisines,
Et se tiennent, peut-être, allumés, dans un million de pièces
Partout dans le monde. Mais maintenant s'ils devaient parler,
Si tout d'un coup ils parlaient à nouveau,
Si sur le coup de midi une voix parlait,
Nous n'écouterions pas, nous ne la laisserions pas apporter
Ce vieux monde mauvais qui engloutit ses enfants d'un
seul coup. Nous ne l'aurions plus.
Parfois, nous pensons aux nations endormies,
Enroulées aveuglément dans un chagrin impénétrable,
Et alors la pensée nous confond avec son étrangeté.
Les tracteurs mentent autour de nos champs ; le soir
Ils ressemblent à des monstres marins humides couchés et attendant.
Nous les laissons là où ils sont et les laissons rouiller :
« Ils moisiront et seront comme les autres limons.
Nous faisons traîner nos bœufs à nos charrues rouillées,
Longtemps mis de côté. Nous sommes retournés
Bien au-delà de la terre de nos pères.
Et puis, ce soir-là, à la
fin de l'été, les chevaux étranges sont arrivés.
Nous avons entendu un tapotement lointain sur la route,
Un tambourinage de plus en plus profond; il s'arrêta, repartit
Et au coin se changea en tonnerre creux.
Nous avons vu les têtes
Comme une vague sauvage charger et nous avons eu peur.
Nous avions vendu nos chevaux du temps de nos pères
pour acheter de nouveaux tracteurs. Maintenant, ils nous étaient étranges
Comme de fabuleux coursiers posés sur un ancien bouclier.
Ou des illustrations dans un livre de chevaliers.
Nous n'osions pas nous approcher d'eux. Pourtant, ils ont attendu,
têtus et timides, comme s'ils avaient été envoyés
par une vieille commande pour trouver notre endroit
Et cette camaraderie archaïque perdue depuis longtemps.
Au premier instant, nous n'avons jamais pensé
qu'ils étaient des créatures à posséder et à utiliser.
Parmi eux se trouvaient une demi-douzaine de poulains
Lâchés dans quelque désert du monde brisé,
Pourtant nouveaux comme s'ils venaient de leur propre Éden.
Depuis lors, ils ont tiré nos charrues et porté nos charges,
Mais cette servitude gratuite peut encore transpercer nos cœurs.
Notre vie est changée; leur venue notre commencement.
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LA FUITE


Echappant des mains de l’ennemi

Tombé dans le vaste domaine de l’ennemi

J’ai cherché par les chemins les plus tortueux

À fuir le piège trop familier.

Le piège sans limites couvre tout,

Toutes les routes forment son labyrinthe

de hasard, une toile d’araignée

Pour rattraper les jours sans souci.

Les grandes fermes noyées dans le temps

Remontaient d’un pays perdu ;

Le pays qui surgit à la Fête de la Moisson

Et où Caliban leva sa baguette magique.

Il n’y avait pas de promesse dans le bourgeon?

Aucun réconfort dans l’arbre en fleurs,

Les moissons, vague jaune, étaient

Pires que la stérilité.

Pourtant tout semblait vrai. Le groupe familial

Se réunissait à nouveau autour de l’âtre faiblissant,

Les vieux ressassaient les dictons du pays

Et la jeune mère à nouveau enfantait.

Cela, je crus le voir là-bas. Dans l’église

Les chevaux, dans les travées, comme dans une étable.

Et la pierre du seuil du paysan Écossais

Boueuse de terre et de sang.

Et quand j’atteignis la ligne qui séparait

La zone occupée de la zone libre,

Elle fut aussi dure à franchir que la mort,

Et je ne vis, l’ayant franchie, rien de nouveau.

Tout était faux ; l’Unique, seul, règne. L’ennemi

Était fort peu visible, ces jours-là ;

Mais son œuvre était partout,

Si cruelle, si subtile

Qu’il pouvait sourire et tourner le dos,

Laisser la brutale indifférence intimider

La chair languissante et le cœur bondissant

Et rendre poussière l’ancienne loi.

Un pays de claire tromperie où

La forme modifiait à peine le vide

Mais troublait le regard qui tentait de faire

De chaque forme plus qu’une simple forme.

Alors venait la question perpétuelle,

Qu’est-ce que la fuite ? Et qu’est-ce que l’envol ?

Comme un dialogue dans un rêve sinistre

où le bien est le mal, où le mal est le bien.

Mais à la vraie frontière,

Au-delà des parages du désir,

Se dresse un mur de flammes montantes.

La bataille, alors, est feu et sang.

Je dois traverser le mur flamboyant,

Émerger au cœur du combat,

Et là, enfin, levant les yeux,

Je verrai la face de l’ennemi.
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Les jours

Délivrance de la Parole
Les sept jours vinrent,
Chacun à sa place,
Son propre nom.
Et les premiers longs jours
Une source dure et rocheuse, Un
bourgeonnement inhumain,
Et rien là pour la griffe ou la main,
Vaste solitude avant que la solitude ne commence,
Où les saisons vides dans leur voyage
Vu l'eau jouer avec l'eau et le sable avec le sable.
Les eaux s'agitèrent
Et des portes furent projetées
Des lumières et des ombres sauvages sur le visage informe
Du flot du chaos, vaste
image Allongée et décroissante de la terre et du ciel.
L'ombre verte de la forêt
Doucement sur l'eau entraînée,
Comme si la merveille verte de la terre, prairie sans fin
A flotté et a coulé dans son propre feu vert.
Dans l'eau et la nuit,
soudain apparut la tête violente du lion,
Rageant et brûlant dans sa grotte d' eau .
Le pas de l'étalon
Soundless tomba sur le déluge, et les animaux se déversèrent en
avant, s'écoulant à travers la vague qui s'écoulait.
Alors sur les eaux tomba
L'ombre de l'homme, et la terre et les cieux griffonnèrent Des
noms, comme si chaque caillou et chaque feuille racontaient
L'histoire indescriptible. Et le Seigneur appela
le septième jour et la gloire du Seigneur.

Et maintenant nous voyons au soleil
Les montagnes dégagées le troisième jour
(Où elles resteront toujours)
Et de là coule une rivière,
Filet, corde d'eau claire, tout à tous :
La colline boisée et le bétail dans le pré,
La haute vague se brisant sur la haute digue,
Les gens à la marche du soir,
L'ombre en croissant
Du pont construit de lumière, le chasseur à l'affût
La carrière volante, chacun dans un matin différent,
Le poisson au cœur de la houle, l'homme au filet,
Les épées affamées croisées dans la croix d'avertissement,
Le lion
haut placé sur la bannière, sautant dans le ciel,
Les saisons jouant
Leur jeu du soleil et de la lune et de l'est et de l'ouest,
L'animal observant l'homme et l'oiseau passer,
Les femmes priant
Pour le passage de ce jour fragmentaire
Au jour où tous sont rassemblés,
Les choses et leurs noms, dans le nid d'orage et d'éclair,
Le septième grand jour et le temps clair et éternel.
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Lieu secret


Cet étranger qui me détient des pieds à la tête

Ce sourd usurpateur que jamais je ne connaîtrai,

Qui vit chez moi, calme quand je suis tourmenté,

Et de mes troubles se tisse un nid douillet,

Qui jamais ne sourit, ne fronce le sourcil ne penche le visage,

Et qui n’est qu’insolence, comme les morts, quand j’enrage,

Tranquille, indifférent, ingrat, fidèle

Il est mon allié et mon seul ennemi

Viens donc, lève à nouveau l’épée qui purifie

Et détruit toute différence. Le rivage légendaire

Nous accueillent à nouveau. Voici le combat prédestiné,

Le conflit ancestral, la faille originelle de la lumière :

Côte à côte, moi-même par moi-même tué,

Le mouvement du réveil, les yeux chargés

De l’obscurité océane, le lever, main dans la main,

Moi avec ma propre identité, le pays qui change,

Ma maison, ma patrie.

Mais ce précieux accord

S’effritera lentement, le temps voleur emportera

À pas comptés, morceau par morceau, le trésor sans limites

Que détenaient nos quatre mains.

Je reviendrai à ma mesure

Réelle, ma vieille mesure, rétrécirai aux dimensions de la chambre,

D’une planche, où je me rangerai moi-même discrètement,

Devenu son gardien anxieux, je servirai, gémissant

Ce maître sans gratitude

Qui dort et dort et ordonne.

Cette vie est la mienne

Oui, dans cette seule lutte et par l’arrière-goût de la lutte

Avec ce triste champion, ce roi à l’esprit épais.

À la première parole, il bondit sur le ring.
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La Guêpe Tardive


Tu as réfléchi durant tout l’été mourant,

Tu as visité, chaque matin, notre table,

Baladin solitaire et célibataire,

Et tu t’es nourri de confiture

Si loin dans le pot que toutes tes forces parvenaient à peine

À t’extraire du trou sucré que tu avais creusé,

Toi et la terre, vous avez mûri maintenant

Et tes voies de passage ont ressenti le changement ;

Elles se sont refroidies ;

C’est étrange

Comme ces familières avenues de l’air

S’effritent désormais, s’effritent ; le bon air ne tiendra pas,

Toutes éclateront d’un bruit sec ; toutes périront sous le froid ;

Et déjà tu plonges dans le rien et dans le désespoir.

Le remords de l’amour

(Traduction Alain Suied)

C’est moi qui éprouve du remords pour tout ce que le Temps

T’as fait, mon amour, comme si je t’avais

Imposé l’usure du soleil sans-repos

Et tous ces jours mortels pour accomplir ce crime-là.

Pour ne pas conserver ce qui nous fut donné

Par pure grâce et l’abandonner

À l’oisiveté des heures, laissant l’automne enterrer

Notre été paradisiaque : A une telle accusation, que puis-je répondre

Sinon le vieux dicton surgi du cœur :

« Le Temps épargne l’amour »

Mais nous, l’aimée et l’amant, nous vieillissons ;

Seule la vérité est toujours nouvelle :

« L’Éternité seule peut changer le faux en vrai,

Elle qui nous rajeunit en dépit du Temps »
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