AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 171 notes
5
18 avis
4
16 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux ans après avoir croisé la route de Lucius Boggs et de Tommy Smith (lire « Darktown »), premiers agents noirs de l'APD (Atlanta Police Department), nous les retrouvons fidèles au poste en 1950. Et leur situation ne s'est guère améliorée.
Considérés comme des flics de seconde zone, ils sont raillés par leurs « collègues » blancs qui, pour certains, ferment les yeux et se font « graisser la patte » par les trafiquants de drogues, de cigarettes et d'alcools. Quelle que soit leur couleur de peau.
Le Ku Klux Klan a repris du poil de la bête mais il y pire que ceux qui arborent une cagoule pointue : les Colombiens, membres d'une organisation nazie.
Alors que les réglements de compte, les crimes racistes et les cadavres s'accumulent, la paire de policiers tente tant bien que mal de faire régner l'ordre. Mais leur attachement à la famille les fait parfois déraper de leur mission...
Denny Rakestraw, flic blanc rencontré dans le précédent opus, est toujours autant dégoûté par le traitement des populations noires et n'hésite à donner un coup de main à ses confrères « de couleur ». Il a aussi quelques difficultés à gérer le mari de sa soeur, l'archétype du raciste bas du plafond.
A un rythme soutenu, mêlant enquêtes pas toujours aisées à suivre et vie intime, « Temps noirs » est un roman sombre au souffle épique qui montre l'histoire des Etats-Unis en train de se construire avec sa problématique centrale : les relations entre les noirs et les blancs et la peur de ces derniers de devoir vivre aux côtés de la naissante classe moyenne afro-américaine. Au-delà de ce portrait binaire, Thomas Mullen pointe aussi l'ostracisme des Noirs bien établis dans la vie sociale vis-à-vis de leurs « semblables » déclassés ou ayant la peau trop sombre.
« Midnight Atlanta », paru en juillet 2020 aux USA, a pour point de départ l'année 1956. Il devrait être prochainement traduit en français. En 1955, Rosa Parks avait refusé de laisser sa place à un blanc dans un bus. le début d'une longue lutte contre la ségrégation...

Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          50
Histoire plus complexe, effectivement, que celle du premier tome, Darktown. J'ai eu plus de difficultés à rentrer dans l'histoire et à ressentir la même passion. Peut-être étais-je aussi moins disponible pour une lecture plus continue.
Commenter  J’apprécie          50
Après avoir lu le premier chapitre de ce polar noir, très noir, je me suis demandé si j'allais poursuivre ou abandonner, car l'histoire de cet homme qui sort de prison et se réfugie sous l'aile d'un Dieu Protecteur Tout-Puissant m'a sérieusement agacé.
Mais j'ai relu la quatrième de couverture, et l'histoire étant décrite comme bien plus palpitante, et cepersonnage n'étant pas le "héros" principal du livre, j'ai quand même persévéré, et j'en suis très heureux, car j'ai découvert un très bon roman, avec des personnages complexes, oscillant souvent entre le bien et le mal, une trame narrative bien menée et un style facile à lire.
le contexte historique, politique et social m'a également bien plus, très bien décrit.
J'avais lu une très bonne critique du premier tome de cette trilogie, mais elle n'est pas disponible dans mon réseau de bibliothèques, donnc j'ai pris le deuxième, mais je vais acheter "Darktown" avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          30
La suite de Darktown où l'on retrouve, deux plus tard, en 1950, les premiers flics noirs d'Atlanta, Boggs et Smith, confrontés au racisme, notamment celui de leurs collègues blancs, au trafic de drogue, au Ku Klux Klan et à un groupuscule nazi. J'ai bien aimé, même si l'effet de surprise est forcément moindre que pour le premier volume. Sur le plan individuel, la vertu de nos deux héros ainsi que celle de l'agent Rakestraw va être mise à rude épreuve. le roman est donc un peu plus sombre que le précédent. Sur le plan documentaire, l'intrusion du groupuscule nazi est intéressante mais l'essentiel concerne une analyse très intéressante des « quartiers de transition », ces quartiers blancs dans lesquels quelques noirs achètent une maison ou un appartement.
Dans ses remerciements, Thomas Mullen remercie son éditrice d'avoir allégé sa prose. Effectivement, on sent que l'auteur se veut pédagogue, qu'il craint de perdre son lecteur, ce qui l'amène à se répéter, parfois mot à mot. Par exemple, il écrit à deux reprises que le père de Cassie Rakestraw est « notoirement raciste ». Et puis, il y deux petites erreurs assez drôle. D'abord, Rake se dit « Ils n'ont pas encore mentionné le nom de Martin Letcher » alors qu' « Ils » l'ont mentionné deux pages avant. Il y en a une autre du même genre vers la fin du livre, mais je ne la retrouve plus (mais je suis preneur si quelqu'un met le doigt dessus !). Surtout, ne vous arrêtez pas à ces petites remarques : le roman est globalement bien écrit, les intrigues se tiennent et il n'y a pas vraiment de temps morts. D'ailleurs, je l'ai lu en quelques jours.
Commenter  J’apprécie          20
1950. Deux ans ont passé, mais pas grand chose n'a changé. La ségrégation raciale est toujours en vigueur à Atlanta, une ligne de démarcation sépare les noirs des blancs, qu'il s'agisse de droits, d'emplois ou de logements. Les agents Boggs et Smith s'évertuent à suivre les règles quand bien même elles sont truquées pour les handicaper face à leurs homologues caucasiens. de son côté, Denny Rakestraw doit continuellement lutter pour sauvegarder sa morale au milieu de collègues hostiles, racistes ou corrompus. La situation prend une tournure explosive quand les trois policiers se retrouvent mêlés à une sombre affaire mêlant trafic de drogue, spéculation immobilière et Ku Klux Klan.


Alors que Darktown partait sur le cadre traditionnel d'un meurtre à élucider, ce deuxième opus dégaine trois axes à priori distincts mais qui vont irrémédiablement se rejoindre (l'ombre d'un James Ellroy plane). Temps noirs a largement de quoi faire, il est cependant hors de question de niaiser. Thomas Mullen affine le style, dispose les éléments sous les yeux de son lecteur pour que la fresque prenne tout son sens au cours d'un dernier acte à se ronger les sangs. À mon sens, cette deuxième plongée à mi-chemin entre le témoignage d'époque et le pur thriller social est supérieure à la première, car l'écrivain ne garde aucune carte dans sa manche. Ce qui ne l'empêche pas d'offrir plusieurs rebondissements inattendus, mais le lecteur a toutes les informations pour échafauder des théories. On en sait autant que les personnages voire plus, puisqu'on mesure les liens entre leurs enquêtes, bien qu'elles ne ne soient pas coordonnées. Il est facile de se prendre au jeu de pistes, puisqu'on passe assez de temps avec chacun pour comprendre les tenants et aboutissants. Sans compter que ce temps permet également de créer (ou renforcer) l'affection pour chacun des héros. Sans parler de quelques personnages secondaires (Julie, McInnis, Jeremiah) dont les rôles seront décisifs.

Abordant frontalement la question des groupuscules suprémacistes, Mullen en déroule le mode opératoire, qui va de la violence pure aux méthodes les plus insidieuses, camouflées sous le masque hypocrite de l'amabilité ou du voisinage. En parallèle, l'auteur dresse un constat acerbe des tensions pouvant s'instaurer entre noirs sur des questions de classe sociale ou de paroisse. Sans être alourdi par un pathos déplacé, le propos creuse les pistes labourées dans Darktown. Enfin, Temps noirs amène doucement ses personnages vers un point de rupture, rabattant les cartes pour un troisième acte qui aura la lourde tâche de faire aussi bien.
Commenter  J’apprécie          00
Putain de ségrégation, où les bons citoyens des quartiers comme il faut vont gentiment demander aux nouveaux propriétaires nègres de débarrasser le plancher… Gentiment, car dans les années 50 à Atlanta on peut aussi balancer des briques par les fenêtres ou y mettre le feu. Deux des 10 flics noirs de Darktown, beaucoup moins huppé, et un flic blanc moins ségrégationniste vont tâcher d'humaniser tout cela, avec force cas de conscience puisqu'ils devront mettre sous le coude certaines lois… Aujourd'hui en France tient, il est difficile de louer n'importe où avec un nom arabe
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (424) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2887 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}