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4,03

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
New-York, 1936. Après des jours d'attente et d'incertitude, Ignacio Abel prend un train qui va le conduire à Rhineberg où un poste l'attend à l'université. Il a fui l'Espagne en guerre pour trouver refuge aux Etats-Unis où il espère bien retrouver la trace de Judith Biely, la femme qu'il aime et qui a été sa maîtresse à Madrid avant de disparaître.
Mais Ignacio n'est plus le même homme. L'architecte reconnu qui portait beau a cédé la place à un exilé aux chaussures élimées. L'époux respectable a laissé la place à un homme adultérin éperdu d'amour. le père de famille a abandonné ses enfants dans un pays en guerre. le démocrate, socialiste modéré a laissé tomber la guerre, les idéaux, ses amis, sa patrie pour chercher la sécurité des Etats-Unis.


Ignacio Abel, personnage central du roman, est un homme qui n'est jamais tout à fait à sa place. Enfant déjà, il était trop frêle physiquement et trop brillant intellectuellement pour suivre les traces de son père maçon. Plus tard, il se marie au-dessus de sa condition et doit composer avec une belle-famille dont il n'aime ni les idées ni les valeurs. Brillant architecte, il mène une vie bourgeoise en contradiction totale avec ses idées politiques et son milieu d'origine. Mais au-delà de cela, ce qui le caractérise vraiment, c'est son égoïsme abyssal et son aveuglement à tout ce qui l'entoure. Peu lui importent le désespoir d'une épouse folle d'amour, l'inquiétude d'un beau-père confiant, les craintes d'un fils bouleversé, peu lui importe même le chaos dans lequel son pays plonge peu à peu, Ignacio est tout à sa passion pour une jeune et belle américaine et sa seule obsession est de la voir encore et encore dans la miteuse maison de rendez-vous qui abrite leurs amours clandestines. Cette passion peut-elle excuser ses lâchetés, ses trahisons?
Quoi qu'il en soit, il est soit pathétique, soit énervant mais jamais attachant et j'ai vraiment eu du mal à suivre ses pensées tout au long du livre. J'ai peiné à le terminer, tant les 400 premières pages m'ont ennuyée. L'écriture d'Antonio MUÑOZ MOLINA n'y est pas étrangère d'ailleurs. Son souci du détail, même le plus infime, ses phrases longues comme un jour sans pain, ses descriptions cliniques de la passion amoureuse, ne facilitent pas la lecture. L'abandon rôdait mais j'ai bien fait de m'accrocher, les 350 dernières pages valent le détour. Et si Ignacio Abel reste un personnage peu sympathique, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour sa femme Adela et pour ses jeunes espagnols qui partent au front, idéalistes inconscients du danger, mal équipés et mal préparés face à l'armée de Franco prête à les décimer.
Bref, un avis en demi-teinte pour un livre assez difficile d'accès.
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Il y a de très belles réflexions dans ce livre sur les thèmes du destin, du choix et surtout de la lâcheté et du conformisme, les traits principaux du héros de ce roman. Une histoire d'amour? Plutôt une longue introspection d'un homme de moins en moins attachant au fil de pages parfois très denses, complexes, accumulant les détails. On voyage en grande intimité avec l'architecte Ignacio Abel, l'auteur nous fait entrer dans sa tête, dans son appartement de Madrid, dans sa famille et même... dans ses poches pour nous détailler ce qu'elles contiennent. Cette manie du détail, exprimée parfois dans des phrases interminables qui doivent être relues deux ou trois fois pour en définir toute la portée, fatigue au bout de quelques centaines de pages. Surtout la quête toute personnelle du héros dans un monde en feu énerve, jusqu'à l'écoeurement. Il n'en reste pas moins que ce livre contient des passage extraordinaires décrivant la stupidité et la cruauté des guerres ainsi que le climat politique de la République espagnole des années '30 menacée par les facistes.
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Une fresque impressionnante où se mêle la vie personnelle d'Ignacio Abel et l'histoire d'une Espagne déchirée et ensanglantée. Une intrigue qui commence un an avant l'éclatement de la guerre civile et où l'on voit peu à peu les événements se précipiter vers une fin que l'on sait douloureuse. Tout comme cette relation adultère. Un roman qui parle aussi de l'homme face à des situations qui le révèlent, dans sa grandeur ou sa bassesse ou tout simplement dans sa volonté de continuer à vivre, coûte que coûte.
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