J'aime les chiens plus que tout. Plus que les mangas même. Mais j'aime quand même énormément les mangas, donc lorsque j'en vois un qui parle de chiens, j'ai beaucoup de mal à ne pas sauter dessus. Concernant
Un Shiba en plus, one shot que l'on doit à
Mayumi Muroyama et édité chez Soleil manga, je n'ai pas réussi à résister en tout cas, surtout que sa couverture est vraiment jolie et attirante, même si elle fait manga jeunesse, ce que le titre n'est pas forcément. Derrière le pseudo de l'auteure se cache en faire un duo, qui explique dans la postface de l'ouvrage avoir possédé il y a des années une animalerie/salon de toilettage, et dont un fournisseur leur avait offert un Shiba Inu moche et invendable à l'époque, appelée Shibako. Elles expliquent l'avoir adoptée, et qu'il s'agissait d'une chienne très douce et agréable… Vous allez voir, cela fait comme par hasard penser au résumé du manga :
Shibako, une shiba inu un peu laide, attend toujours d'être adoptée après avoir passé plus d'un an à l'animalerie. Un jour, une grand-mère vient acheter un jeune shiba inu noir et se retrouve avec Shibako offerte « en supplément »…
Si vous lisez régulièrement mes articles que je classe dans la section « histoire d'animaux », vous aurez certainement compris que je recherche dans ce type de lecture, en plus du plaisir immédiat, une forme de réflexion sur la condition animale, sur nos responsabilités en tant qu'êtres humains vis-à-vis d'eux. Étant un amoureux des animaux, je ne peux pas m'empêcher de me questionner sur comment les préserver, leur offrir une meilleure vie et un meilleur monde, et mes lectures me donnent parfois des clés pour cela, que j'ai envie de partager afin de sensibiliser à cette cause.
Ce manga ne déroge pas à la règle, et je l'ai abordé, comme d'habitude avec ce type de lecture, en essayant d'y trouver des choses intéressantes en terme de point de vue sur la condition animale, et je dois avouer qu'il s'en sort très bien à ce sujet. Chaque chapitre décrit un instant de vie de ces chiens dont on partage les pensées, et est l'occasion de mettre en avant des thématiques différentes, comme l'ouverture aux autres que les animaux nous apportent, à quel point leur compagnie est bénéfique, ou encore que la laideur ne doit pas empêcher un animal d'être heureux. Je vais évoquer plusieurs de ces thématiques, mais je vous invite à les découvrir par vous-même, cette lecture étant à la fois belle, douce, émouvante et enrichissante.
Parmi les choses qui m'ont le plus touchées par exemple, il y a un chapitre consacré au deuil animal, où on fait la rencontre d'une mère au foyer qui souffre d'une grande solitude, en particulier depuis la mort de sa chienne. En effet, étant délaissée par son mari et ses enfants, elle s'est vite rapprochée de l'animal qui lui offrait le contact qui lui manquait cruellement. Mais sa mort a laissé en elle un grand vide tant la chienne avait une place importante dans sa vie. Personnellement, je n'ai pas encore été confronté au deuil animal, mais j'y pense énormément, puisque les chiens et les chats ne sont pas éternels et en principe meurent avant nous. Et cela m'a fait beaucoup de bien de voir un personnage parler de son deuil et que cela soit traité comme quelque chose de normal, car dans mon entourage, beaucoup de gens ne semblent pas capable de comprendre qu'on puisse pleurer un animal comme on pleure un membre de sa famille (d'ailleurs, cette femme se fait appeler « la maman de Lily », et ça me fait tellement plaisir qu'on parle de « maman » et pas de « maîtresse », car moi-même, je me considère comme le papa de mes animaux).
Tout le manga est de cette trempe, chaque chapitre proposant une réflexion intéressante, que ce soit concernant le commerce des animaux (alors que madame Saotome a acheté Shibako et Taro en début d'histoire, elle explique par la suite à une enfant que les chiens sont des membres de la famille et des êtres vivants, et pas des objets qu'on peut acheter), le manque d'un animal, ce qu'il apporte de par sa compagnie ou encore d'autres thématiques, toujours traitées avec intelligence et simplicité, de sorte que le manga puisse parler à un très large public (aussi bien enfant qu'adulte).
Le tout en étant mis en valeur pas un dessin et une édition de qualité. On ne se retrouve pas dans l'originalité la plus folle en matière visuelle, mais les auteures font parfaitement le travail et nous proposent de belles illustrations mettant particulièrement en valeur les chiens, au point où je me demande en quoi Shibako est sensée être laide… C'est bien simple, il vous suffit de regarder la couverture, si elle vous plait, vous devriez apprécier l'esthétique globale de ce manga.
En résumé,
Un Shiba en plus peut sembler enfantin au premier coup d'oeil, mais se révèle être un manga très bien écrit qui traite intelligemment de son sujet. Sa structure narrative permet de développer de nombreuses thématiques tout en se révélant très touchant. Que ce soit en évoquant le deuil animalier, la relation qui unit l'être humain à l'animal ou la question de la beauté de ces derniers, j'y trouve énormément de choses qui résonnent en moi et qui font que je souhaite en encourager la lecture. Car il s'agit d'un bel objet didactique pour faire comprendre aux gens l'importance de considérer les animaux comme des êtres vivants à part entière. de ce fait, l'idéal pour moi serait que ce manga soit acheté par des parents afin qu'ils le fassent lire à leurs enfants dès que possible pour leur faire comprendre notre responsabilité vis-à-vis de nos animaux.
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