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Critique de TeaCup


C'est une collection que j'aime bien pour sa diversité, le plaisir de découvrir de nouvelles plumes, d'en retrouver des connues… Donc c'est toujours un plaisir de découvrir ces petits recueils même si c'est rarement le coup de foudre intégrale de la mort qui tue (carrément).

Ce recueil a une jolie couv plus qu'évocatrice sans devenir vulgaire, j'aime bien cette sobriété. On retrouve des grands noms de la collec de Clarissa Rivière à Aline Tosca ou Juliette di Cen. J'ai découvert des auteurs comme EugenieDaragon, avec sa jolie nouvelle.

Alors comme souvent dans ces recueils on oscille entre érotisme doux et trash. Comme ça tout le monde y trouve son compte (a priori). J'ai aimé retrouver le fil rouge sur chaque nouvelle de la promesse « orgasme inoubliable » plus qu'identifiable et efficace. Ça fonctionne. D'un premier orgasme à un « dernier », d'un orgasme dans des conditions particulières, avec une personne particulière… les auteurs ont joué le jeu ils osent, ils tentent et proposent de tout.

Dans mes nouvelles coups de coeur je noterais « le baiser Modiano » E Daragon qui propose une sorte de ritournelle, qui oscille entre cru et raffinement avec un triolisme respectueux du personnage féminin qu'on sent fort et non dominé, humilié ou autre. J'ai aimé le ton décomplexé et particulièrement cash de A Tosca dans « Co vadis » qui explore les pensées sans fards d'une héroïne qui assume sa sexualité, ses envies et a un rôle assez conquérant. Pas de tabous d'infidélités, de genres… et, en même temps, une espèce de sens du romantisme, de reconnaissance d'un lien particulier dans l'amour et le plaisir presque inattendu qui marche du coup d'autant plus. « Ad libitum »de E Frost évoque un sujet intéressant beaucoup plus psychologique que ne le laisse paraître le début de la nouvelle avec un récit cru et familier d'un jeune porn star. J'ai trouvé le basculement à la fois surprenant et efficace, la nouvelle détonne. « Endorphine » de Anaëlle m'a aussi semblé le genre de nouvelle peut-être écrite pour un recueil SM d'origine, mais qui là du coup prenait une nouvelle dimension. On comprenait l'utilisation du sujet pour arriver à un nouveau stade dans le plaisir, dans le rapport à l'autre, et donc un orgasme inoubliable et particulier. La nouvelle de Juliette di Cen « Devois de vacances » et d'une douceur inattendue, on visualise en quelques pages toute une relation, un contexte et des personnages. Il y a parfaitement ce qu'on attend d'une nouvelle un flash de vie. C'est doux, un peu romantique, un peu cru, et la sorte de délicatesse dans le récit qui est court-circuité par des mots crus au milieu (d'ailleurs ça m'a pas mal perturbée, voir une adolescente penser d'elle-même « chatte », juste ou pas ? j'ai eu du mal à me positionner, le débat reste entier) donne à cette nouvelle un ton particulier. Enfin, je citerais la nouvelle « La faute à Rousseau », déstabilisant au départ avec l'espèce de jeu autobiographique (faussement, on n'en doute pas vraiment) de l'auteur qui parle de lui-même en train d'écrire pour la collection, etc. Je trouvais ça un peu toomuch d'ailleurs, genre aucun doute d'y voir la nouvelle et l'a priori de départ a failli être vraiment mauvais. Mais, C.Delygne en prenant un chemin tout inédit arrive à raconter plusieurs histoires imbriquées et il le fait bien. Un grand soin des mots, une touche clin d'oeil, un peu d'érotisme… ça marche. Ses deux héros et ce qu'ils nous racontent fonctionnent. Bravo à lui, je pensais rechigner ou décrocher et j'ai vraiment aimé au final.

Évidemment, j'ai aussi quelques « O.o », nouvelles un peu borderou tout simplement où je ne comprenais pas ce que l'auteur voulait montrer/aborder ? Comme s'il changeait d'avis, repartait dans un autre sens et ce qui enlevait la cohérence (à mes yeux ) au texte vu le format court.

Comme dans « le grand saule penché » J.M.B Dos Passarinhosoù la narration volontairement halluciné, un peu schizophrénique finie par perdre plus que par échaudé. Un truc vraiment spécial, mais qui ne m'a pas semblé assez contrôlé pour que ça m'embarque dans ce petit monde dérangeant et grinçant. « Madame rêve » de Z. Gnaouiou on oscille entre une étude de la femme au foyer, un pastiche de film porno et un fond de romantisme un peu déroutant qui arrive sur le tard, un peu de « trop plein » pour moi. À force de changer de fil conducteur sur un nombre de pages si restreintes, je n'étais pas forcément convaincue, je me suis sentie trop loin de la narration. « Éclosion d'une narcissique » N. Vanessa, j'ai aussi eu l'impression d'être totalement paumée, comme si l'auteur voulait parler de quelque chose avant de changer diamétralement d'angle d'attaque. Dommage, j'avais envie de le lire ce thème au milieu des autres, une belle idée de base. Et pour le coup, ce qui est très personnel, j'ai trouvé que le récit perdait énormément en intérêt. Pourtant le sujet était prometteur. « Un amant inattendu » de C. Rivière et « Son manège à elle »L.Laëdec ont laissé une impression plaisante, mais pas impérissable, deux nouvelles moins surprenantes au milieu des autres peut-être, pas forcément moins bonnes ?Un thème sympa, des femmes au centre du récit, pas caricaturales (j'y suis sensible dans l'érotisme ;)!) mais pas assez puissantes pour moi.

Un recueil diversifié (c'est ce que je préfère, relire 2 ou 3 fois la même histoire à 2 changements prêts, merci, mais non merci 😉 ), complexe et assez complet. Pas un coup de coeur peut-être parce qu'il m'a manqué la nouvelle foudroyante que je me vois relire une ou deux fois pour la savourer, mais un bon cru. de beaux textes, un choix éditorial bien mené et qui m'a paru cohérent tout du long. Suivez le fil rouge, il est souvent brûlant !
Lien : http://thereadinglistofninie..
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