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Critique de Laureneb


Quel portrait à charge ! Paul Musset défend son frère, Alfred, dans la bataille par romans interposés inspirés de son histoire d'amour passionnelle et violente avec George Sand.
Premier constat, quelle misogynie et quelle violence dans la description d'Olympe. Cela ne m'intéresse pas tant que cela de savoir si ce personnage de fiction est George Sand de façon exagérée ou réaliste, ce n'est pas un documentaire ou un témoignage, mais une oeuvre de fiction, où les personnages n'ont pas le même nom que les personnes qui les inspirent, ne sont pas écrivains mais musiciens... L'auteur ne supporte d'abord pas l'idée qu'une femme s'écarte du modèle de la femme du monde du XIX ème siècle, associant pudeur, réserve, modestie. Au contraire, Olympe parle haut et fort, dit ce qu'elle pense, s'allonge plutôt qu'elle ne s'assoit droite dans un fauteuil, fume, porte des habits d'homme, a un pseudonyme masculin, porte un poignard à la ceinture... Son apparence n'est donc pas celle attendue d'une femme. Et en plus, elle assume ses désirs physiques, elle cherche des relations basées sur la sexualité, là où Falconey semble ne chercher qu'un amour chaste et éthéré.
De même, elle proclame des idées politiques révolutionnaires, défend les plus pauvres. Ce que n'aime pas l'auteur, c'est qu'elle ait un avis et qu'elle le dise. de plus, il n'apprécie pas que ce personnage d'Olympe soit une artiste de talent. Il déprécie ainsi tout ce qu'elle fait, ce ne sont que de petites oeuvres modestes, charmantes mais sans génie, le qualificatif de génie étant réservé à son amant, Falconey. Paul de Musset livre donc le portrait d'une femme menteuse, nymphomane, qui collectionne les amants et les détruit, comme une prédatrice, une perverse narcissique.
Deuxième constat, Paul Musset est loin d'avoir le talent d'écrivain de son frère, ni ceui de Sand. Ses descriptions de paysages sont plates, il cherche à respecter les codes du romantisme en voulant unir les sentiments des personnages aux descriptions de la nature, mais sans réussir, il se contente d'une expression sur « les paysages grandioses ». Ses personnages agissent et écrivent comme s'ils étaient au théâtre, accumulant les excès et les phrases grandiloquentes. La scène où Falconey prend le prétexte d'observer les broderies de la babouche d'Olympe pour caresser son pied est peut-être sensuelle voire érotique pour le XIX ème siècle où les chevilles étaient totalement couvertes, mais elle semble surjouée, fausse. Je n'ai pas compris pourquoi au milieu d'une scène passionnel le héros se met à rire pour désamorcer la scène, ce qui semble improbable d'un point de vue psychologique. le style lui non plus ne m'a pas convaincu, sans originalité ni subtilité. Ainsi, la métaphore filée sur Olympe comme Judith décapitant Holopherne pour suggérer la passion destructrice est bien trop appuyée.
Choisissez plutôt Elle et lui qui permet d'avoir un point de vue féminin sur les étapes d'une histoire d'amour de son commencement à sa fin, ou les Confessions d'un enfant du siècle pour lire un écrivain de talent.
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