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Critique de Ediacara


Le livre ayant déjà été présenté par d'autres critiques, je ne vais pas parler du sujet et des personnages. J'avais lu Trois femmes puissantes et j'en étais ressortie impressionnée, me disant que Marie NDiaye était un véritable écrivain à suivre, ce qui n'est pas si fréquent. Avec Ladivine, j'ai d'abord retrouvé ce sentiment. le style assez particulier, comme une sorte de litanie, plonge le lecteur dans l'univers des personnages. On a l'impression que beaucoup d'entre eux ne sont pas conscients de leurs propres méandres psychologiques. C'est comme si l'auteur omniscient décodait les actes d'êtres humains ayant une vie assez « brute », sans beaucoup de recul par rapport à leurs impulsions et leurs actes, et nous les livrait de manière extrêmement subtile, avec toutes les nuances de sentiments simultanés parfois contradictoires (honte, amour-propre, détermination, inconsistance…). C'est assez intéressant comme procédé ça marche bien pour faire ressentir l'enfermement des personnages dans leurs décisions, leur mutisme ou leur destin. Malheureusement l'enchaînement de toutes ces phrases-paragraphes-retour à la ligne, la répétition des prénoms + noms des personnages comme un compte-rendu ou un article finit par être lourd pour le lecteur et lassant à force d'être systématique. Personnellement j'ai « décroché » au moment où l'histoire de Ladivine la fille prend le relai. Autant le côté hypnotique du style s'accordait à la vie assez solitaire et fermée de Ladivine la mère et de Malinka/Clarisse, autant l'arrivée d'éléments « de la vie moderne » (le voyage de la petite famille, les 4x4…) m'a paru jurer avec le début. Probablement il s'agit d'avancer vers le contemporain avec la troisième voire la quatrième génération, mais pour moi ce mode de narration ne va pas du tout. J'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas trop comment finir et rajoutait des péripéties et des personnages (notamment la nouvelle famille du mari de Malinka/Clarisse). L'aspect fantastique m'a paru complètement hors de propos à côté de tout ça alors que je trouvais qu'il passait bien avec le début du livre. Bref, j'aurais préféré que ce soit sous une forme beaucoup plus courte, pas parce que je ne suis pas endurante mais parce que ç'aurait été nettement plus percutant sans la dernière partie.
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