Borys Cyrulnik a dit dans une interview que le nombre grandissant d'ouvrages qui traitent de la folie démontre qu'on n'y comprend toujours rien. Dans ce cas, on pourrait dire la même chose de l'amour. S'il est bien un sentiment qui a gardé tous ses mystères, c'est bien celui-là !
Dans ces cinq nouvelles présentées dans ce recueil,
Vladimir Nabokov met en scène différents moments de l'amour et différents tourments qu'il provoque. Que ce soit le besoin de plaire, la maladresse que l'on a lorsqu'on veut aborder une personne qu'on aime, une séparation entre une femme mariée et son jeune amant, un mari jaloux ou encore un homme amoureux qui se languit de voir celle qu'il aime mais le rejette.
J'étais fâchée avec
Nabokov après avoir lu
Lolita, et ces nouvelles m'ont fait comprendre que le problème n'était pas
Nabokov mais son personnage.
C'est donc avec plaisir que j'ai lu ses nouvelles qui m'ont rappelé à quel point cet homme écrivait bien. Quelle richesse dans le vocabulaire et dans la syntaxe ! Il n'y a qu'à prendre comme exemple la nouvelle intitulée "Le mot" qui montre tout le lyrisme dont l'auteur est passé maître.
Autre remarque importante. Ces nouvelles écrites au début des années 1920 sont des nouvelles écrites par un auteur russe, aucun doute là-dessus. A l'inverse de
Lolita qui n'a rien d'un roman russe. Peut-être n'ai-je pas aimé ce travestissement non plus.
Pour en revenir à ce qui nous intéresse, ces nouvelles contiennent tout le lyrisme, le mysticisme et l'humour (noir, certes) caractéristiques de la littérature russe. Avec en plus la touche de retenue et de mystère propres à
Nabokov. On retrouve aussi la dimension esthétique et sensorielle qui marque énormément son oeuvre.
En ce qui me concerne, ma préférence va plutôt à la nouvelle intitulée "La vengeance" car j'aime ce type d'humour !
Je remercie donc Ellane92 dont la critique m'a poussée à redécouvrir ce grand écrivain qu'est
Nabokov sous un autre angle.