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Critique de Sachenka


Eh non, malgré le titre, ne cherchez pas un récit religieux dans ce court roman intitulé La bible. On y retrouve bien le livre sacré mais… je vais trop vite. Dans une maison dans la campagne hongroise, Gyurka (Gyuri), un jeune garçon s'amuse avec son chien. Mais voilà que l'animal le mord – accidentellement. le gamin, mettant la main sur une bêche qui trainait tout près, attaque violemment le chien, le blesse sérieusement. À tel point que la bête meurt de ses blessures quelques jours plus tard. Quelle violence! Quel manque de remord! Avec un tel début, dans quelle histoire le lecteur s'embarque-t-il?

C'est mon deuxième Peter Nadas et, encore une fois, je suis surpris par une entrée en matière brutale. de la violence presque gratuite. Qu'est-ce qui peut suivre un pareil début? Pourtant, il semble aimer et être aimé de ses parents et grands-parents. Eh bien, le lecteur devine la réponse en voyant arriver Szidike, une jeune femme qui vient travailler pour la famille (techniquement, elle n'est pas une domestique mais elle semble occuper plusieurs de ses fonctions). Rapidement, une lutte pour établir un rapport de force s'installe entre elle et le garçon, lequel semble avoir le dessus. de plus, à travers cette lutte se dégage aussi un choc des cultures, des idéologies, allant de la religion au communisme et de la pauvreté à la richesse. Bref, il y a plusieurs couches à cette histoire.

Toutefois, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Szidike, d'abord indifférente, ne se laisse pas faire non plus, sûre de sa domination sur le garçon, peut-être aussi de son amour ou, du moins, de sa fascination. Cela ne pouvait que culminer par un épisode choc, impliquant la bible familiale de cette famille pourtant peu pratiquante. C'est étonnant comment une cruauté insidieuse peut s'installer. Surtout, c'est effrayant de constater vers quoi un garçon peut diriger son intelligence. (Je ne me rappelle plus si son âge était mentionné, d'emblée je l'ai imaginé entre dix et douze ans.)

Encore une fois, Nadas propose une narration à la première personne. Cela permet de se placer dans la tête, dans les pensées du garçon. C'était malaisant de se glisser dans la peau d'un tel personnage. Surtout qu'en dehors de ces instants de méchanceté, il peut paraitre comme un garçon normal, ordinaire, sans malice. En effet, par moment, Gyurka peut se montrer tendre. Presque vulnérable. C'est ce qui est déstabilisant. Puis surviennent ces moments, caprices, cruautés. J'en ai des frissons rien qu'à y penser.

Incidemment, La bible constitue un moment de lecture intéressant… malgré moi.
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