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EAN : 9782353894628
124 pages
Editions de l'Emmanuel (15/07/2015)
4.5/5   5 notes
Résumé :


L'ouvrage du père Jean-BaptisteNadler nous rappelle ce que certains auraient malheureusement tendance à oublier, à savoir que tous les premiers Chrétiens étaient Juifs, Juifs pratiquants.

Cette proximité explique cette autre vérité historique: la parenté entre les rites juifs et les rites chrétiens.
Ce "si grand patrimoine commun aux Chrétiens et aux Juifs" n'empêche pas la différenciation entre les deux religions.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Au premier abord, un livre sur la liturgie (l'ensemble des rites, cérémonies et prières dédiés au culte d'une divinité religieuse ), ça fait pas forcément rêver ... et pourtant la lecture de ce petit livre s'est révélée très agréable et instructive. L'ouvrage écrit par un prêtre catholique s'inscrit dans le dialogue entre chrétiens et juifs dans le droit fil du concile de Vatican II qui préconisait de nouvelles relations théologiques entre l'Église et le judaïsme . La préface est d'ailleurs de Haïm Korsia, grand rabbin de France.
Dans une première partie, l'auteur analyse les origines juives des rites chrétiens avec un premier chapitre éclairant sur les rites juifs (notamment les rites du temple de Jérusalem). Dans une seconde partie, Jean-Baptiste Nadler montre que la liturgie de la messe accomplit les rites juifs à travers la langue liturgique de la messe, l'architecture des églises, les vêtements liturgiques et jusqu'aux gestes effectués par le prêtre.
Une livre à lire avec une Bible pas loin, parce que bien sûr, il y a pas mal de références à l'Ancien Testament et aux Evangiles.
Bref on réalise qu'en tout catholique pratiquant, il y a un juif qui s'ignore, que le judaïsme est présent dans des détails que le pratiquant catholique a parfois tellement intégrés qu'il n'est plus capable de s'en étonner... les mots, les meubles, les aubes... Revenir aux origines, c'est aussi finalement s'émerveiller.
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Aujourd'hui le caractère sacrificiel de la Messe a quasiment disparu, et est en tous cas totalement ignoré de la quasi-totalité de fidèles. Pourtant, quiconque lit l'Ancien Testament sera très marqué par l'importance des sacrifices offerts à Dieu par son peuple en permanence. Et, par cette simple lecture, on fait très facilement le liens entre certaines parties de la Messe et les anciens sacrifices réalisés par les Lévites.

Ce petit livre du père Nadler permet une analyse plus poussée de relations entre ces rites juifs et le rite catholique romain, en se fondant largement sur les livres de l'Ancien Testament, notamment le Lévitique.

D'une manière claire et didactique, il commence par décrire les rites juifs dans les trois lieux liturgiques existant : le temple de Jérusalem, la synagogue et le foyer familial. Il montre ensuite comment la liturgie chrétienne, tant dans l'architecture des lieux saints, la paramentique, et les rites eux-mêmes est profondément teintée de judaïsme.

Je regrette seulement quelques réflexions trop hâtives à propos de la réforme de 69, l'auteur montrant un certain excès d'enthousiasme ou de naïveté par moments.
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J'ai beaucoup aimé dans ce livre l'exhaustivité du propos. Tout est passé en revue, aussi bien les rites, l'architecture, les vêtements, le mobilier. Ce faisant, sans parti pris, à vouloir à tout crin démontrer que toute la liturgie chrétienne dépend de l'héritage juif. Il mentionne quelques ce qui vient de l'empire byzantin ou d'ailleurs. C'est à mon sens d'une grande honnêteté intellectuelle. Nous ne venons pas de nulle part et ce livre nous montre nos origines.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour bien comprendre le sens des rites et y participer d'une manière consciente et active, il est nécessaire d'en connaître l'histoire, particulièrement leur origine. Or la plupart des rites chrétiens, surtout ceux qui composent la célébration du mystère de l'Eucharistie, s'ancrent dans les rites du peuple juif, tout en les menant à leur accomplissement. Le Christ, venu non pour abolir mais pour accomplir, a donné son sens plénier à la liturgie de l'Ancienne Alliance, et les premiers chrétiens, tous juifs, n'ont pas vécu leur foi nouvelle comme une rupture, mais comme une continuité dans la nouveauté de l'Évangile.
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La quasi-totalité des rites de la messe font référence aux formes liturgiques juives, non seulement celles de la synagogue et de la prière familiale ou domestique, mais aussi et surtout celle du Temple de Jérusalem. Bien entendu, cette relation entre rites juifs et rites chrétiens ne se situe pas toujours dans une continuité historique : c'est souvent la référence commune aux textes bibliques de l'Ancien Testament qui permet ce lien ( rappelons l'exemple des tabernacles eucharistiques conçus comme des modèles réduits du Temple). Pour un chrétien non conscient de ses racines juives et coupé de tout contact vivant avec la foi d'Israël, la Bible sera toujours là pour le ramener à ces racines.
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Ce "si grand patrimoine commun aux Chrétiens et aux Juifs" n'empêche pas la différenciation entre les deux religions. C'est le propre de l'histoire humaine que chacun trouve son chemin propre. Mais c'est aussi la grandeur de l'homme de savoir trouver les points de convergence et de dépasser les différences afin de trouver l'espérance toujours partagée, comme le rameau sait trouver son ressourcement dans la sève de "l'arbre dont il est l'une des ramifications".
Haïm Korsia, Grand Rabbin de France ( dans la préface )
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Nous pouvons avoir parfois tendance à oublier que tous les premiers chrétiens étaient des Juifs, et des Juifs pratiquants. Du point de vue formel, cette vérité historique explique le lien qui existe entre les rites juifs et les rites chrétiens. Même après la résurrection de Jésus, nous voyons les premiers disciples accomplir les rites de la liturgie du Temple, fréquenter la synagogue et observer les prescriptions quotidiennes avec plus ou moins de fidélité, comme le montre la controverse au sujet des ablutions avant les repas. Les premiers chrétiens n'ont pas créé leur liturgie ex nihilo : ils ont progressivement transformé de l'intérieur leur manière juive de prier.
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"Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix ; il était écrit : "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs". Beaucoup de juifs lurent cet écriteau, parce que l'endroit où l'on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c'était écrit en hébreu, en latin et en grec." (Jb 19, 19-20) Or, une façon possible d'écrire ce titre de la croix en hébreu est :"Yeshoua HaNostri WeMelekh HaYehoudim" dont l'anagramme est YHWH, le Nom divin révélé à Moïse.
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