AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 28 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tout d'abord un grand merci à Masse Critique et aux Edition Calmann –Lévy de m'avoir fait parvenir ce roman que je souhaitais tant lire. Voici un commentaire qu'il m'est bien difficile à rédiger. Ce livre ne m'a pas déplu mais il ne m'a pas plu non plus. Ce sera donc un avis partagé.
Les plus : 1) Une belle écriture simple, riche, rythmée et lascive à la fois. 2) L'angle du récit original, décalé, permettant flash-back et apartés. 3) le thème de cet Iran post révolution islamique des années 90. 4) le regard d'une femme sur les femmes et les hommes constituant cette société rurale iranienne dont les coutumes ancestrales détonnent dans la nouvelle hiérarchie révolutionnaire et religieuse. « Les mensonges … vous pouvez mettre du yaourt dessus, c'est-à-dire feindre l'innocence, ou bien réciter quelques vers sur le maast et le dough et faire ainsi que tout redevienne blanc comme le lait. ». « Saba se fait une raison. Les habitants de la région de Rasht ont le don pour dédramatiser tous les problèmes, pour les faire paraître moins graves et préoccupants. C'est la vie. Ils enfouissent leurs contrariétés sous des couches de sucre. Ils recouvrent les vérités déplaisantes de yaourt. »
Les moins : 1) L'auteure n'est pas convaincante dans ses descriptions souvent trop longues et transcrites par petites touches comme à travers un voile, sans implication affective ou sentimentale. Au début du livre, on croit à de la timidité, une réserve naturelle de l'héroïne Saba. Mais à la fin on comprend que les faits relatés en Iran n'ont pas été vécus par l'auteure et que celle-ci a pris trop de distance entre les évènements réels et sa retranscription. 2) L'évocation de la gémellité et du ressenti d'une soeur (Saba) perdant sa jumelle (Mahtab) par l'héroïne tourne vite à la schizophrénie. « Ma Mahtab, éloignée de moi par tant de pincées de terre et de mer,… », « le moment est venu de découvrir l'histoire complète. de connaître toutes les expériences qu'elle a attribuées à sa soeur de peur de les vivre elle-même ». 3) le règne du non-dit et de la soumission qui concerne sans aucun doute tous les personnages du livre sauf justement l'héroïne qui a dès le début la chance et le pouvoir de fuir l'Iran. L'illogisme est d'autant plus gênant qu'elle est persuadée que sa mère et sa soeur sont aux Etats-Unis. le fil qui la retient est tellement ténu que le lecteur n'en prend conscience qu'à la fin du livre. 5) le déséquilibre flagrant entre les longues descriptions des us et coutumes iraniennes dans la pure tradition orientale (les repas, les soins du corps, les rapports entre femmes et hommes au foyer, le respect et la tolérance, la soumission et la protection, l'affection et l'amour) et l'évocation des agressions et des exécutions de femmes par la police religieuse, la contrebande et les mouvements de contestation et de résistance évoqués rapidement sans plus de précisions . « Mentir est un talent nécessaire aujourd'hui. Nous devons cacher tout ce qu'il y a d'agréable dans la vie – la musique, la boisson, la joie exubérante, les jolis habits ».
Saba est une héroïne que j'ai aimée. C'est une jeune femme intelligente, à fleur de peau, qui préfère se réfugier dans l'imaginaire et le rêve américain mais qui sait faire face à la réalité et à la cruauté de la vie. « Vous avez votre réponse, maintenant. La preuve que Saba est une fille brisée et maudite. ». Elle aime la vie au point de se cacher la vérité pour mieux atteindre son objectif. Elle commet des erreurs dont elle se relève encore plus forte et maligne. Son père, sa meilleure amie, son amoureux de toujours, ses mères d'adoption sont des personnages qui l'entourent mais qui sont évoqués à travers le regard de Saba, le lecteur ne sait pas ce qu'ils ressentent.
Je souhaitais lire ce roman pour mieux connaître l'Iran de la révolution islamique. Je suis déçue car je n'en sais pas plus que tout à chacun qui suit un tant soit peu les actualités. Cet ouvrage n'est pas du registre dénonciateur mais plutôt évocateur et descriptif, il y manque à mon goût de l'intensité et de l'engagement. « Telle une conteuse chevronnée, elle a appris à maquiller les choses, et c'est ainsi qu'elle empoche la Monnaie de ses Yaourts. Elle est désormais une experte en matière de maast-mali. ». « Nous préférons les jolis mensonges aux vérités laides. »
Commenter  J’apprécie          110
Premier roman de l'auteur Dina Nayeri, qui a quitté l'Iran pour les Etats-Unis à l'âge de dix ans, Une pincée de terre et de mer est une lecture surprenante. Prenant le contre-pied de beaucoup de romans sur l'Iran post-révolution très politiques, Dina Nayeri choisit comme point de départ le lien très fort entre deux jumelles et entre trois amis d'enfance pour parler, en toile de fond, de l'Iran des années 90. le résultat est ainsi assez déroutant: à la lecture de ce roman, on n'a pas l'impression que la dénonciation des injustices de cette société soit le propos principal, Saba refusant en effet tout militantisme pour se consacrer entièrement à son rêve américain; mais certains épisodes de l'histoire traitant des souffrances des femmes et du manque de liberté en Iran agissent comme des claques à l'impact démultiplié, à l'image de la pendaison de cette jeune femme ou du passage à tabac de cette autre..

Par petites touches donc, Dina Nayeri nous fait découvrir le quotidien d'un petit village rural du nord de l'Iran. Avec beaucoup de retenue, peut-être due au statut d'émigrée de l'auteur, elle nous parle des difficultés de Saba, fille d'une famille chrétienne éduquée, obligée de dissimuler ses croyances. Mais l'auteur évoque également les belles traditions de l'Iran, le rôle des conteuses, les réunions autour du korsi, la solidarité entre les femmes et mères de substitution de Saba et son amitié pour Ponneh et Reza. On ressent ainsi une bonne dose de nostalgie à la lecture de ce roman pour un pays et des traditions en voie de disparition.

J'ai eu un peu de peine à rentrer dans le roman au début, dont les premières centaines de pages sont un peu fouillies et très focalisées sur Mahtab et la vie américaine inventée de cette dernière. La suite m'a paru plus fluide car plus centrée sur l'Iran et le vécu de Saba. le mélange entre "fables" et réalité devient du coup plus clair. On perd parfois le fil du récit, entrecoupés de quelques opinions des "mères" de Saba ou d'une docteure amie de sa vraie mère disparue, mais le tout se lit avec plaisir et intérêt.

Un premier roman qui aurait probablement pu être raccourci et qui n'est pas sans défaut notamment au niveau de la construction, mais dont j'ai aimé le point de vue original, permettant de parler de l'Iran; non seulement des dérives politiques actuelles mais aussi du charme de ce pays aux traditions si riches, de l'amour et de l'amitié qui rendent le quotidien plus acceptable. Une belle découverte!
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
Commenter  J’apprécie          100
J'ai vécu 3 mois en Iran à l' époque du Shah , c'était bien sûr différent ....
Le livre explique bien le "chambardement" de l'après ....
Je le trouve un peu lent....
Commenter  J’apprécie          01

Autres livres de Dina Nayeri (1) Voir plus

Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1828 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}