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Claire-Marie Clévy (Traducteur)
EAN : 9782264079053
456 pages
10-18 (19/08/2021)
3.66/5   35 notes
Résumé :
« Je sais bien pourquoi je suis là – je suis venue parce que le monde est en train de tourner le dos aux réfugiés, parce que l’Amérique n’est plus l’Amérique, et que l’Europe suit le même chemin : ces nations autrefois chrétiennes ont délaissé leur devoir, remplacé par la certitude de leur privilège et un instinct tribal. »

Née en 1979 à Ispahan, Dina Nayeri a vécu une enfance heureuse malgré la rigueur de la société iranienne. Jusqu’au jour où sa mèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un récit autobiographique assorti de témoignages : des histoires de réfugiés qu'elle a rencontré après son arrivée, son assimilation, sa réussite aux US.
Dina Nayeri est né à Ispahan en 1979, son père est dentiste , il est musulman et, sa maman médecin : elle mène une vie confortable avec son frère Khosrou et ses grands mères Moti et Masi.
Mais au retour d'un séjour à Londres pour voir Moti qui a déja fui l'Iran, sa mère se convertit à la religion chrétienne.
Elle va être menacée par le régime islamiste et décidera de fuir avec ses 2 enfants. Ils vont vivre clandestinement à Dubaï, Khosrou va se prénommer Daniel, ils vont ensuite intégrer un centre d'accueil de migrants à l'hôtel Barba en Italie et, c''est là qu'ils commencent leur vie de réfugiés en attendant d'obtenir l'asile aux USA.
Dina a 10 ans et elle commence une autre vie dans l'Oklahoma ! Elle veut s'intégrer par tous les moyens : physiques, sportifs : elle s'inscrit au taekwondo, apprend l'anglais, et travaille bien en classe car elle sent qu'elle a besoin de faire la preuve qu'elle peut arriver même en étant étrangère, sans ressources, sans repères. Elle va se faire refaire le nez, s'américaniser et ensuite réussir à intégrer Princeton ! Elle va se marier avec Philip, puis s'en séparer et refaire sa vie à Londres avec Sam avec qui elle aura une petite fille.
Mais, elle ressent toujours le vide de sa vie et décide de devenir écrivain et d'aller à la rencontre des réfugiés en Grèce, en Angleterre, au Pays Bas.
Elle va écouter les histoires de ceux qui comme elle, ont du fuir leur pays pour des raisons de religion, d'homosexualité, d'opposition au régime islamiste, ces réfugiés qui vivent leur exil dans la difficulté car les fonctionnaires qui accordent l'asile veulent savoir s' ils ont des raisons sérieuses d'être accueillis, s'ils sont sincères ! Elle va les aider à mener cette " vie de caméléon" aidée par des organismes spécialisés et par des bénévoles comme Ahmed Pouri, qui leur apprend comment fonctionne le système, les aide à tout moment de leur parcours pour la demande d'asile.
Elle a été émue par Kambiz qui n'ayant pas été écouté et cru va s'immoler par le feu à 36 ans, par Kameh : militant Kurde qui réussit à devenir avocat des réfugiés et bien d'autres..Valid, Taara, Minoo...
Ce récit est divisé en 4 parties : la fuite, les camps, l'asile, l'assimilation, mais le 5° chapitre qu'elle nomme : le rapatriement culturel sera l'occasion pour Dina Nayeri de revenir sur son parcours , ses origines et les motivations de son intérêt pour les réfugiés. Elle est européenne, a tout réussi sur le plan professionnel, sentimental mais elle, qui avait des tics, une perpétuelle démangeaison, des principes rigoureux , elle ne peut pas oublier l'Iran qui est ancré dans son coeur pour toujours ! Quand elle va à la rencontre des réfugiés, de ceux qui ont eu les mêmes difficultés qu'elle, voire pire car elle, venait d'un milieu privilégié : elle se sent toujours impuissante à les aider et, son écriture devient un moyen de retourner à son pays, de se rapatrier..." les recherches sont l'histoire " !
Ces histoires sont touchantes, d'autant que le sort des réfugiés est loin d'être réglé et, le combat de Dina n'est pas terminé !
Le récit présente des longueurs, des répétitions mais surtout, venant d'une écrivaine aussi diplômée une narration désordonnée ! Elle a voulu certainement concentrer trop d'histoires, de détails dans ces 453 pages mais, trop d'infos tuent l'info !
Merci à babelio et aux éditions 10-18 pour ce livre de la Masse Critique de septembre 2021.
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Dina Nayeri a quitté l'Iran avec sa maman et son petit frère avec sa maman il y a 30 ans , elle avait 8 ans à l'époque .
C'est la partie du récit qui m'a paru la plus étrange , je n'ai pas bien compris les réelles motivations de sa maman qui m'a semblé ne pas se rendre compte des conséquences de l'exil , se lançant dans l'aventure sans être préparée et entraînant ses deux jeunes enfants . Et puis , il y a l'Iran qu'elle regrettera toujours un peu , car on n'emporte pas son pays avec soi , on en garde une nostalgie éternelle .
A sa décharge , elle rêvait de liberté , ce qu'elle ne pouvait trouver en Iran à l'époque , ne partageait plus rien avec son mari et a assumé son choix jusqu'au bout .
Leur immigration n'est pas représentative car il s'agit d'une famille aisée qui a été aidée matériellement en tout cas au début de leur exil mais c'est un témoignage intéressant puisqu'il est celui de l'auteur .
J'ai beaucoup plus apprécié la partie où l'auteur va à la rencontre de migrants actuels , qui lui racontent leur histoire , leurs déconvenues , les bâtons dans les roues , les tracas administratifs, leurs rêves déçus .
Leurs histoires qui ne convainquent pas toujours les employés de l'immigration , cette partie est édifiante .
Dina Nayeri nous permet de nous interroger sur ce sujet sensible et complexe , comment nous positionner en restant humains , doit on faire la différence entre migrant économique et celui fuyant la guerre ou un autre danger .
Questions qui n'ont pas de réponses toutes faites , pour toutes ces interrogations son livre doit être lu .
Pas vraiment un coup de coeur car c'est touffu , inégal , malgré tout une lecture pertinente qui ne laisse pas indifférent.
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Autofiction narrative sur les parcours et ressentis de familles en exil.
L'accent est mis notamment sur les demandes d'asile : la difficulté de contenter les autorités avec la véracité des faits. Quels regards nous portons sur les réfugiés, quelles places "prendre" et "donner", très bien décrites par l'auteure.
Avec longueurs parfois c'est vrai, mais j'ai rarement lu ces points de vue aussi étoffés. Tout comme l'importance de la dignité, et les faces recto verso du bénévolat.
Témoignages, carnets de voyages, reportages, support de pensées, il y a un peu de tout ça mélangé à une envie de nous interpeller.

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Il est toujours difficile de donner un avis sur un témoignage d'autant plus quand celui-ci concerne un sujet tel que celui-ci, l'auteur nous raconte ici son exil d'Iran dans les années 80, ses parents sont plutôt aisées mais sa mère s'est récemment converti au christianisme. C'est pour cette raison que la famille de Dina Nayeri va fuir et l'auteur va nous narré les différentes étapes de ce périple avant son arrivée aux Etats-Unis.

Car ce périple va les amener à Dubaï et en Italie avant leur arrivée à leur destination finale, l'auteur croise également son récit avec celui d'autres réfugiés iraniens ou afghans. Elle décide d'aider un camp de réfugié et nous narre ce qu'il s'y passe de très durs, le colis de première nécessité, les bagarres ou rixes fréquentes entre réfugiés, mais elle nous montre aussi que la solidarité existe et est possible également dans ces moments très difficiles.

Ce récit est également très bien construit en 4ème partie qui sont la fuite, les camps, l'asile et l'assimilation. Cette dernière partie est également très intéressante, l'auteur nous narre une petite anecdote qui fait sourire concernant les dessert américains à son arrivée.

Elle nous fait également part de la difficulté de s'intégrer à une nouvelle culture tout en gardant dans son coeur sa culture d'origine.

Une lecture enrichissante qui nous en apprend plus sur les différentes raisons de l'exil de certaines populations car ce n'est pas toujours uniquement pour des raisons financières ou politique.

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C'est une histoire sur les histoires.

Italie, hôtel Barba - comme son nom ne l'indique pas : un camp de réfugiés. Là commence l'histoire de Dina Nayeri, celle qui hante ses mille et une nuits. le témoignage de son exil, inextricablement enchevêtré au sort des êtres humains dont elle se fait la messagère : une vieille qui vole des briques, une roumaine qui fuit avec son amant ou encore, un enfant.

C'est un livre à double-fond écrit par une brillante universitaire, une armoire avec un tiroir-secret qui, lorsqu'on le trouve, dévoile toujours plus d'autres compartiments emplis de mots qui glacent : persécution, peur, faim, folie, désespoir, naufrage, solitude. Un requiem à la mémoire d'un homme qui préféra brûler vif que continuer à n'être personne, nulle part, jamais.

C'est un méta-récit qui met au jour une réalité cruelle : ce n'est pas tant ce que les personnes réfugiées ont traversé qui leur ouvrira les portes d'un pays d'accueil, que la manière dont elles le racontent. Certain·e·s seront sauvé·e·s, doté·e·s qu'ils·elles sont d'un talent de conteur·ses (ou d'un·e bon·ne avocat·e) ; d'autres échoueront sans relâche, ne prononçant pas les mots magiques attendus par le fonctionnaire blasé assis de l'autre côté de la table : cette femme, par exemple, qui devrait expliquer qu'elle a été violée, puis répudiée, puis exploitée sexuellement, mais qui n'y arrive pas, qui n'y arrive plus.

C'est un conte persan où les bonnes fées existent, prenant parfois des formes inattendues : bénévoles dévoué·e·s, avocat·e·s militant·e·s, dont le téléphone sonne en continu, remuant ciel et terre pour tenter d'enrayer un tant soit peu la détresse ; nourrices aux mains teintes au henné, qui réconfortent quand on sature du cadre de fer de l'école iranienne et des disputes de ses parents.

C'est la vie de Dina Nayeri, née en Iran, dans une famille moderne et aisée, mère médecin et père dentiste, couple explosif jamais d'accord sur rien et aussi celle de son petit-frère qui changera de prénom en même temps que de religion. La description de leur existence dorée à Ispahan, avant l'éclatement de la cellule familiale et l'exil, avant le combat pour le droit d'exister qu'elle mènera corps et âme, se transformant en championne de taekwondo s'il le faut (ou faisant raboter son “nez iranien”).

« Faiseurs d'histoires » est un document qui sera utile aux lecteurs.trices qui souhaitent s'informer sur ce qui est couramment appelé « la crise des réfugiés », au moyen de récits et non de statistiques désincarnées. C'est un récit qui résonnera profondément dans le for intérieur des personnes issues de familles déracinées, mettant des mots sur ce qu'ont vécu leurs grands-parents ou leurs parents et qu'on leur a peut-être tu. C'est un essai qui, je l'espère, atterrira dans les mains de ceux et celles qui persistent à penser qu'on ne peut accueillir toute la misère du monde.

J'ai apprécié ce livre pour la manière sans complaisance avec laquelle l'autrice aborde son sujet, décortiquant aussi bien les injustices dont sont victimes les héros.ines (pourtant bien réel.les) de son livre, que leurs contradictions, s'égratignant elle-même au passage. Car elles sont légion, les questions existentielles qu'elle se pose : en fait-elle assez pour aider les personnes en exil ? S'adresse-t-elle aux exilé·e·s dont elle croise le chemin d'une façon digne ou cède-t-elle aux réflexes qui s'emparent de nombreux anciens réfugiés : la méfiance envers les nouveaux arrivants et la propension à l'interrogatoire pour tester leurs motivations ? Reste-t-elle avec cet homme pour ce qu'il est ou pour ce qu'il représente (une vie confortable, un certain statut social) ?

J'ai cependant trouvé l'ouvrage un peu long et parfois répétitif, donnant l'impression que Dina Nayeri ne veut rien omettre, pas le moindre petit détail. Ce n'est pas un livre que j'ai dévoré avec appétit, plutôt picoré par petites doses en prenant des respirations entre chaque séance de lecture tant le contenu est foisonnant et parfois étouffant.

C'est une histoire sur les histoires.

Une histoire sur des gens qui espèrent être accueillis par un nouveau pays et qui ne veulent surtout pas se faire remarquer, ne pas faire d'histoires, mais qui pourtant devront répéter indéfiniment la leur. Ou plutôt, la réécrire pour qu'elle plaise aux oreilles qui l'écoutent.

C'est l'histoire de l'irréductible noyau d'humanité qui brille en tout être humain, parfois volcan, parfois faible flamme qui ne demande qu'à être réactivée.


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critiques presse (2)
LeSoir
05 octobre 2020
Dans ce beau récit qu’est « Faiseurs d’histoires », elle mêle son histoire et celles d’autres pour établir un portrait du réfugié éloigné de l’imagerie commune.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Liberation
17 septembre 2020
Dans «Faiseurs d’histoires», l’autrice iranienne confronte des témoignages de migrants actuels aux souvenirs de son arrivée aux Etats-Unis il y a trente ans, et pointe un cruel changement de regard et d’attitude.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
À mon avis, croire que des bureaucrates sous-payés savent si bien lire dans les cœurs est le plus invraisemblable de l'histoire.
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Pour Balki, n'importe quel pays serait facile, parce qu'il savait aimer et qu'il était gentil.
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Deux hommes discutent assis sur des marches. (...)
Je les écoute une dizaine de minutes. Ils parlent de ce qu'on ressent en mourant, de la douleur du trépas. Ils parlent de la meilleure façon de vivre.
"La vie est comme un film, dit l'un d'eux. Tu peux choisir de ne te concentrer sur aucun détail, de flotter là-haut. Ou tu peux zoomer quelque part et te concentre là-dessus. S'il y a de la douleur, tu la sentiras davantage. S'il y a de la joie, tu la sentiras davantage aussi. Mais si tu restes loin au-dessus de tout, j'imagine que tu pourrais éviter de ressentir quoi que ce soit de façon trop intense.
- Si tu veux vivre, tu es obligé de zoomer, déclare l'autre." (...)
Quand l'un d'eux parle de rester à l'affût de la musique de la vie, je décide que c'est assez joli pour que je m'en aille.
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Ces camps sont peuplés d'êtres humains, aussi intelligents et intéressants que nos plus brillants compatriotes. Dans certaines de leurs cultures, le "comment" des choses est aussi vital qu'un toit. A mesure que j'écris ces pages, je suis de plus en plus convaincue que si le droit d'asile est indéniablement le combat d'aujourd'hui, la dignité sera celui de demain.

[p234]
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Une vie meilleure ? A Ispahan, nous avions des roses jaunes, une piscine. Un cube vitré s'élevait au milieu de notre salon, avec un arbre à l'intérieur. J'avais un arbre dans ma maison ! J'avais les mains parcheminées de Morvarid, mon amie et nourrice, une villageoise de quatre-vingt-dix ans ; j'avais les rouleaux de pâte au fruits de ma grand-mère, les schnitzels de l'hôtel Koorosh, les cerises aigres, des vergers et une ferme - ma vie en Iran était un conte de fées.
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Video de Dina Nayeri (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dina Nayeri
Dina Nayeri - Une pincée de terre et de mer .Dina Nayeri vous présente son ouvrage "Une pincée de terre et de mer" aux éditions Calmann-Lévy. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Valérie Bourgeois. http://www.mollat.com/livres/nayeri-dina-une-pincee-terre-mer-9782702144527.html Notes de Musique : Amina Alaoui - 6 Ya laylo layl
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