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Critique de Allantvers


Je m'étonne souvent de découvrir d'une lecture à l'autre et sans l'avoir aucunement provoqué un trait, détail qui relient le livre précédent au livre en cours, ici deux personnages qui portent le même nom, là un lieu commun, là encore un caractère ou une figure de style.

Cette fois-ci, c'est Balzac dont je viens de refermer « Albert Savarius » que je relie à « David Golder », pas tant parce que les deux titres sont des noms de personnages que par le caractère balzacien de cet homme d'affaires richissime d'une vie vouée à l'argent, mais au bord de la ruine, agonisant, seul, aimé de personne et même haï de sa femme couverte de bijoux et qui continue de réclamer son argent.
Ce court roman est d'une noirceur terrible, et l'on sent toute la détestation de l'auteur de ce monde qu'elle a côtoyé, ce monde intemporel des grandes fortunes bâties dans les affaires, fait de frivolité bling bling, de calcul et de sécheresse de coeur.
C'est un tour de force de la part d'Irène Nemirovsky que de parvenir à nous amener sinon à l'apitoiement, du moins à une certaine compassion pour ce David Golder, homme pas aimable mais dont l'entourage est bien pire, entre la froide cupidité de sa femme, sa Paris Hilton de fille, horrible petite grue qui ne câline ce père aimant que pour lui soutirer une liasse de billets, financiers véreux et parasites de tout poil, et de nous entraîner dans la profondeur du questionnement glaçant d'une homme face à la mort qui se retournant sur sa vie, n'y trouve rien.

J'avais été éblouie par « Une suite française », et ce roman me confirme le talent d'un écrivain disparu trop tôt et tragiquement dans les camps de la mort.


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