Je pourrais vous dispenser de cette vingt-deuxième opinion sur la
Suite Française d'
Irène Nemirovski. Je ne vous dispenserai pas. Je ne la ferai même pas aussi courte qu'elle est utile.
Car tout a été dit dans les vingt et unes précédentes critiques : le sujet, la lâcheté, la vacuité du bien, la manière de le traiter par vies croisées, le chien français mascotte des SS, la biographie de l'auteur, son départ de Russie, sa mère abusive, la triste fin dans un camp de concentration, la préservation du manuscrit, sous l'occupation, jour par jour... Mozart qu'on assassine.
Ce livre a bizarrement macéré. Sur le moment, j'ai préféré
Jezabel où Irène exorcisait le souvenir de sa mère. Un arrière goût de grand ouvrage m'est revenu plusieurs mois après avoir lu
Suite Française. C'est bon, cette saveur qui descend dans ma bouche après un grand livre ou un bon film. Comme une fenêtre qu'on ouvre en plus. C'est bon. Même quand la vue est triste.
Résumé et conclusion : L'homme qui prédit le pire ne prend aucun risque. (
Raphaël Enthoven)
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