Citations sur Rubens (14)
Rubens, sensuel et doux comme le montrent ses autoportraits successifs aime, au terme de sa vie exalter, une fois encore sans hypocrisie, la beauté féminine dans ce qu'elle a de plus troublant.
Ces oeuvres, si intimes, nous livrent le vrai Rubens, celui qui sait rendre avec ses pinceaux et ses indications colorées, la fraicheur, la tendresse, la douceur. il semble caresser les chair et en faire jaillir une beauté obsédante.
Devant cette épopée Rubénienne, les Goncourt devaient écrire, trois siècle plus tard: " tous descendent de ce père et de ce large initiateur, Watteau comme Boucher, Boucher comme Chardin. Pendant cent ans, il semble que la peinture en France n'est eu d'autre berceau, d'autre école, d'autre patrie que la Galerie du Luxembourg. le dieu est là.".
Rubens se libèrera peu à peu des contraintes et des influences pour aborder avec fougue tous les sujets. dès lors, animés d'un même souffle, tableaux religieux ou sujets mythologiques vont se multiplier à une cadence rapide. leur caractère baroque va s'affirmer: dans la forme, le mouvement, le rythme, la luxuriance de la couleur, la sur-figuration des effets, tour à tour pathétiques, dramatiques, empathiques.
Peu lui importe l'idéal à la mode ou le réel voulu. Rubens n'en a que faire. c'est l'expression de l'énergie et des appétits émanant de lui qu'il exprime dans ses compositions qui ne cessent de capter notre intérêt.
La synthèse qu'il parvient à trouver entre sa manière classique et sa manière baroque , lui permet d'arriver à un résultat à la fois plus chaud qu'une composition classique et plus équilibré qu'une œuvre baroque.
Il se plie aux exigences décoratives issues des formats immenses de ses compositions. Il y déploie un rare sens de la mise en scène, y multiplie les grands effets de caractère dramatique ou triomphal.
De cette meule colossale qu'est Rubens chacun a pris ensuite quelques brindilles, de Van Dyck à Watteau, de Boucher à Delacroix, de Renoir et du premier Cezanne à Matisse, mais s'il est allé beaucoup plus loin que ses prédécesseurs en revanche il a intimidé ses successeurs.
Rubens n'a pas son pareil pour allumer ainsi une allumette insolite dans le plus sérieux des sujets qu'il traite, fut il religieux, esquivant toujours la solennité et la froideur des reconstitution historiques, refusant de se prendre au sérieux.
Rubens est un aboutissement, une synthèse de toutes les œuvres qui l'ont précédé, et Velasquez semble déjà regardé par dessus son épaule. Il a brassé, assimilé, développé, amplifié les héritages de Caravage, Michel Ange, Tintoret, le Greco, Veronèse, et leur a apporté son génie propre.