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Critique de Mangesonge


J'avais aimé Appartement 16, du même auteur, davantage que la plupart des lectrices et lecteurs, ce qui m'a donné envie de lire un autre roman écrit de sa plume. J'ai opté pour celui-ci, parce qu'il me semblait aussi différent que possible du premier, et de manière amusante, je n'ai pas tout de suite réalisé que j'avais vu son adaptation au cinéma avant de le lire, ce qui ne s'est pas révélé gênant.

Le style d'Adam Nevill fonctionne très bien sur moi. Il consacre beaucoup de soin à décrire le ressenti des personnages à travers leur corporalité, et il n'a pas peur de passer beaucoup de temps à s'attarder sur un détail pour en extraire tout le potentiel horrifique, sans que cela devienne rasoir.

Dans ce roman, il exploite plusieurs veines de la littérature d'épouvante. La principale, c'est l'humain face à la nature, sa petitesse, son impuissance, décrite avec une science du détail qui fait souvent mouche. On sent qu'il a dû lui-même partir en randonnée et qu'il n'est pas très fan. Il saupoudre tout ça de l'angoisse existentielle de ses protagonistes presque quadragénaires qui n'osent pas s'avouer qu'ils détestent leur vie. L'horreur surnaturelle constitue un fil rouge du récit, sans jamais en devenir l'élément principal, sauf peut-être à la fin. Enfin, la deuxième partie du récit s'attarde sur une forme d'horreur interpersonnelle, soit la cruauté et la violence que les humains peuvent s'infliger les uns aux autres.

Et quand j'utilise le mot "s'attarde", c'est à dessein. le basculement sur cette partie du récit se situe presque exactement au milieu du livre, là où la veine de l'errance dans la forêt était en train de s'épuiser. Hélas, celle qui est amenée par l'intervention de nouveaux personnages extérieures n'est pas tout à fait au niveau. L'auteur continue à bien mener sa barque, mais malgré quelques idées brillantes, cette section du récit est bavarde et souvent répétitive. Elle aurait gagnée à être raccourcie, ramassée, comme c'est fait assez habilement dans le film.

Ce roman reste malgré tout en ce qui me concerne plutôt une réussite, et ne change rien à la bonne impression que m'avait laissée son auteur.
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