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Citations sur Dernières lettres (21)

Turin, 4 janvier 1889.
(Lettre ?) à Cosima Wagner, à Bayreuth

Ariane, je t’aime

Dionysos
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[Cachet de la poste Turin, 5.1.1889] 6 janvier 1889.
Lettre à Jacob Burckhardt

Le 6 janvier 1889
Cher Monsieur le Professeur,
Finalement je préférerais de loin être professeur à Bâle plutôt que Dieu ; mais je n’ai pas osé pousser si loin mon égoïsme privé au point que, pour lui, je me dispense de créer le monde. Vous dites qu’on doit se sacrifier, quelle que soit le manière et le lieu où l’on vive. Mais je me suis réservé une petite chambre d’étudiant située en face du palazzo Carignano (dans lequel je suis né en tant que Victor-Emmanuel) et qui me permet en outre d’entendre depuis mon bureau la magnifique musique que l’on joue, en bas de chez moi, dans la Galeria Subalpina. Je paie 25 francs, service compris, je prépare mon thé et je fais moi-même tous mes achats, je souffre de mes souliers percés et je remercie le ciel à chaque instant pour ce vieux monde envers lequel les hommes n’ont été ni assez simples ni assez tranquilles.

— Comme je suis destiné à distraire la prochaine éternité par de plaisanteries saugrenues, j’ai ici une paperasserie qui à vrai dire ne laisse rien à désirer, très jolie et pas fatigante du tout. La poste est à cinq pas, j’y dépose moi-même les lettres que j’adresse aux grands feuilletonnistes de la grande monde [sic, en français]. Je me trouve actuellement en relation étroite avec le Figaro, et pour que vous ayez une idée de ma naïveté, écoutez mes deux premières mauvaises plaisanteries :

Ne prenez pas l’affaire Prado trop au sérieux. Je suis Prado, je suis aussi le père de Prado, j’ose ajouter que je suis aussi Lesseps… Je voulais donner à mes Parisiens, que j’aime, une nouvelle idée ― celle du criminel honnête. Je suis aussi Chambige ― un autre criminel honnête.

Deuxième plaisanterie. Je salue les Immortels Monsieur Daudet appartient aux quarante.

Astu
Ce qui est désagréable et embarrassant pour ma modestie, c’est qu’au fond je suis tous les grands noms de l’histoire ; même avec les enfants que j’ai mis au monde, j’en suis à examiner avec une certaine méfiance, si tous ceux qui entrent dans le royaume de Dieu ne viennent pas aussi de Dieu. Cet automne, sans étonnement, j’ai assisté par deux fois à mon propre enterrement, d’abord comme comte Robilant (non, c’est mon fils, dans la mesure où je suis Carlo Alberto, ma nature d’en-bas), ensuite comme Antonelli. Cher Monsieur le Professeur, vous devriez voir ce monument ; puisque je suis totalement inexpérimenté dans mes propres créations, je vous serais reconnaisant de vos critiques, sans pouvoir vous promettre de les mettre à profit. Nous autres, artistes, nous sommes inéducables.

— Aujourd’hui, j’ai assisté à une opérette ― géniale-mauresque ― et à cette occasion, j’ai constaté avec plaisir que maintenant Moscou, ainsi que Rome, sont des affaires grandioses. Voyez-vous, même dans le paysage, on doit me reconnaître du talent. ― Si vous voulez, nous aurons de riches conversations ; Turin n’est pas loin, aucun devoir professionnel très sérieux ne presse, on ferait venir un verre de Valtline. La tenue négligée est de rigueur.

De tout cœur, votre

Nietzsche
[En marge] :

Je vais partout en tenue d’étudiant, ici et là je frappe sur l’épaule de quelqu’un et lui dis : siamo contenti ? Son dio, ho fatto questa caricatura…

Demain arrivent mon fils Umberto et la charmante Marguerite, que je recevrai, comme vous, en bras de chemise. Paix à Madame Cosima… Ariane… De temps en temps on fait de la magie.

Je fais mettre Caïphe dans les chaînes ; moi aussi j’ai été continuellement crucifié l’année dernière par les médecins allemands. Supprimé Guillaume, Bismarck et tous les antisémites.

Vous pouvez faire de cette lettre tout usage qu’il vous plaira, pourvu qu’il ne me rabaisse pas aux yeux des Bâlois.
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Turin, autour du 4 janvier 1889.
Lettre à Heinrich Wiener, à Leipzig

À Monsieur le Conseiller de la Cour impériale Dr. Wiener
Bien que vous m’ayez fait l’honneur de juger Le Cas Wagner écrasant pour Wagner, ledit Wagner ose malgré tout montrer sa décadence en plein jour par une irresponsabilité historique ― in lucem aeternam…

Dionysos
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Turin, 4 janvier 1889.
Fragment à Carl Spitteler, à Bâle

[…] appartenu à ma divinité : j’aurai l’honneur, pour cela, de me venger de moi…

Dionysos
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Turin, 4 janvier 1889.
Lettre à Erwin Rohde, à Heidelberg

À Erwin, mon ronchon

Courant le risque de t’indigner encore une fois par mon aveuglement à l’égard de M. Taine qui jadis a composé le Véda, j’ose te transférer chez les dieux et la plus adorable déesse à tes côtés…

Dionysos
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Turin, vers le 4 janvier 1889.
"Aux illustres Polonais"

Aux illustres Polonais
Je vous appartiens, je suis Polonais plus encore que je ne suis Dieu, je veux vous rendre hommage, comme je sais le faire…

Je vis parmi vous en tant que Matejo[1]…

Le Crucifié.
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Turin, vers le 4 janvier 1889.
Lettre à Franz Overbeck, à Bâle

À l’ami Overbeck et à sa femme.
Bien que vous ayez démontré jusqu’à maintenant une croyance limitée dans ma capacité à compter, j’espère pouvoir encore démontrer que je suis quelqu’un qui paie ses dettes ― par exemple envers vous… Je viens de faire fusiller tous les antisémites…

Dionysos
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Turin, 4 janvier 1889.
Lettre à Malwida von Meysenbug

Supplément aux Mémoires d’une Idéaliste

Bien que Malwida, comme chacun le sait, soit Kundry, celle qui a ri au moment où le monde chancelait, il lui sera beaucoup pardonné parce qu’elle m’a beaucoup aimé : voir le premier tome des Mémoires…

Je respecte toutes ces âmes choisies autour de Malwida en Natalie vit son père et celui-ci était moi également.

Le Crucifié.
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Turin, vers le 4 janvier 1889.
Lettre au Cardinal Mariani

À mon cher fils Mariani ..
Que ma paix soit avec toi ! Je viens à Rome mardi pour présenter mes respects à Sa Sainteté…

Le Crucifié.
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Turin, vers le 4 janvier 1889.
Lettre à Umberto Ier, Roi d’Italie

À mon cher fils Umberto
Que ma paix soit avec toi ! Je viens à Rome mardi et je veux te voir à côté de Sa Sainteté le pape.

Le Crucifié.
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