Un boulet avait emporté le capitaine Pifteken, dont on ne retrouva qu'un doigt de pied, mais si mâle et si parlant, qu'il fut longtemps conservé aux Invalides, avant d'être pris par les Allemands en 1940. On prétend que Hitler avait de long tête-à-tête avec lui, dans son Bunker, pour se redonner courage.
- Mais, chers amis, pourquoi donc est-ce que je ne devais pas mourir ?
Aramis répondit le premier, de sa voix douce et précise :
- Parce que vous n'aviez pas de bonnes raisons à nous en donner.
Porthos, qui avait vidé une seconde carafe pour mieux réfléchir, parla ensuite :
- Parce que vous ne pouvez préjuger des crus de Champagne à venir.
Enfin, ce fut Athos :
- Ami, parce que je ne le veux pas.
« Les historiens ont la prétention de croire qu'ils sont les pères de leurs personnages. Aussi se croient-ils tout permis, même de faire sauter la vérité sur leurs genoux. »
« En ce temps-là, on commençait par être gendarme avant de devenir général, ce qui est infailliblement mieux que de faire le gendarme après avoir été général. »
C'est à Narbonne, le 23 mai 1642, qu'Armand-Jean Duplessis, Cardinal-Duc de Richelieu, fit son testament, où il léguait au roi quinze cent mille livres, ses fonds secrets, et à son premier cuisinier deux mille livres, ses fonds de casserole. Accessoirement, il léguait la France à la France.
Roger de Bussy-Rabutin venait de faire son entrée. Si d'Artagnan était un grand coeur et le maréchal Pélisson un grand esprit, Roger était un grand seigneur. M. Turquaine sentait ces différences-là.
D'Artagnan sourit. Sans grade, sans raison, sans roi - puisque Louis XIII venait de mourir - dans cette armée en déroute, il pouvait enfin s'amuser. Les longues veilles, les marches, les gardes, tout cela était passé. Sa vie devenait celle d'un riche amateur, lui qui avait vécu en vendant ses blessures au plus juste prix. Ce désintéressement, c'est à Marie qu'il le devait. Elle lui avait rendu la jeunesse qui dispose de la vie et de la mort comme on lance les dés.