AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Batuco


Environ deux saisons se sont écoulées entre la fin de Chien du heaume et le début de Mordre le bouclier. le froid glacial de l'hiver a laissé place à la douceur du printemps puis la chaleur de l'été. Chien se remet de ses blessures au castel de Broe entourée des personnes qui comptent pour elle. Elle ne connaît toujours pas son véritable nom, ou plutôt si : elle s'appelle définitivement Chien du heaume, quelque soit le nom qui lui ait été attribué à sa naissance. Et puis Bréhyr va l'entraîner à nouveau sur les routes pour l'aider à accomplir une quête marquée du sceau de la vengeance. En suivant la guerrière, Chien poursuivra sa propre quête interne, à la recherche de ses origines, de son identité et de son humanité.
Dans cette suite directe du premier roman, Justine Niogret poursuit et conclut avec talent l'histoire de Chien du heaume. Nous sommes toujours à une époque rappelant le moyen-âge européen et plus précisément la période des croisades qui sont explicitement mentionnées et constituent la toile de fond de l'histoire. En dehors de ce repère, les personnages évoluent dans un espace et un temps toujours aussi vagues et indéfinis. le style que l'autrice avait adopté pour le premier roman est toujours présent bien que le texte soit moins ciselé. En effet, celui-ci est un peu plus dense que dans le premier roman, on ressent moins la musicalité des tournures, cet aspect saillant des descriptions, des gestes et des répliques qui frappaient le lecteur presque à chaque page. Ou alors l'effet s'est simplement atténué par habitude, réduisant légèrement la force du texte. Quoiqu'il en soit, la qualité est toujours au rendez-vous et le récit est très agréable à lire.

On retrouve l'ambiance à la fois douce et tourmentée de Chien du heaume, ces lieux calmes mais chargés de souvenirs des événements passés, ces personnages forts et profondément humains, leurs questionnements sur qui ils sont, sur le sens de leur vie, ce qu'ils ont perdus ou qu'ils n'ont jamais connus… Mordre le bouclier présente un récit très introspectif, parfois contemplatif, parfois violent et sanglant. Les combats sont rares mais ils sont brutaux et terribles. On s'y blesse, on y perd un membre, on y meurt. Personnellement, j'ai retrouvé l'ambiance du jeux vidéo Dark Souls (premier du nom) avec ces châteaux désertés, ces personnages croisés par hasard, que l'on retrouve assis sur un muret, plongés dans leurs pensées, et qui nous évoquent, en quelques phrases et d'une voix posée, ce qui les a amenés ici. Par cet aspect, la lecture m'a été très agréable car douce et reposante.

Ce livre ne plaira pas à tout le monde. Certains le trouveront lent, estimeront qu'il ne s'y passe pas grand chose, que certaines descriptions sont inutilement longues. Je peux comprendre ces critiques mais je n'ai pas ressenti cela en lisant le roman, ou de façon très ponctuelle, de sorte que cela n'a pas gêné la lecture, d'autant plus que le roman est court (152 pages dans l'édition de Mnémos). On peut donc considérer que Chien du heaume et Mordre le bouclier constituent un seul et même roman, divisé en deux parties qui se lisent immédiatement l'une après l'autre. Les éditions Mnémos ont d'ailleurs rassemblé les deux livres en un seul, facilitant ainsi la lecture en une seule fois de l'histoire complète de Chien du heaume. Je recommande donc ce livre pour la qualité de son écriture et de l'ambiance qui y règne, le travail sur les personnages et la profondeur des réflexions qu'il suscite. Mais j'avertis tout de même qu'il ne conviendra pas à celles et ceux qui ont besoin d'un récit dynamique, avec beaucoup d'actions, des combats et de la magie à profusion.
Lien : https://bibliobatuco.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}